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Faits saillants

2016 : 8e année la plus chaude dans le sud du Québec depuis 1915

Pour une dix-neuvième année consécutive, les températures ont été plus chaudes que la normale du siècle dernier, et ce, par 1 °C, en moyenne, au Québec, en 2016. Cette séquence est trois fois plus longue que la suivante en importance, selon l’analyse des données climatiques prises aux stations de surface de référence depuis 1915 et homogénéisées depuis 1960.

L’année 2016 a été la huitième plus chaude dans le sud de la province, où l’anomalie a atteint 1,5 °C. Le seuil de 2 °C d’anomalie a été franchi au Témiscamingue et en Outaouais et approché à Montréal et en Estrie. Les températures ont été plus près des normales sur le territoire subarctique, mais anormalement chaudes par plus de 1 °C en Arctique. L’année 2016 a été la troisième plus chaude à Toronto et en Nouvelle-Angleterre et la deuxième plus chaude, en moyenne, aux États-Unis. À l’échelle mondiale, un nouveau record de chaleur a été établi, et ce, pour une troisième année consécutive.

En comparaison de la plus récente période climatologique (1981-2010), marquée par la tendance à la hausse des températures et par la tendance à la hausse des précipitations, l’anomalie de température a été de 0,6 °C, en moyenne, au Québec. Les 577 mm de pluie et les 261 cm de neige tombés, en moyenne, au Québec, ont été près des normales (97 %). Un état de sécheresse modéré était pourtant constaté en région nordique. Il était également constaté par endroits, jusqu’à l’automne, dans l’extrême sud, où la fonte du couvert de neige a été hâtive au printemps et où le début de l’été a été plutôt sec. Les précipitations ont tout de même été supérieures à la normale, en moyenne, sur le sud du Québec, tant sous forme de pluie (787 mm, 110 %) que sous forme de neige (300 mm, 115 %).

Chronologie des événements

Janvier a donné le ton avec la plus forte anomalie mensuelle de 2016 (4,4 °C) en moyenne, au Québec, sous l’effet d’un épisode El Niño particulièrement fort. Son intensité diminuant ensuite graduellement, février est demeuré très près des normales.

Avec un mois de mars sous les normales et un mois d’avril « très froid », le printemps aura été retardé de nouveau, tout comme l’année dernière et la précédente, jusqu’en mai cette année. Ce mois de mai « chaud » était le premier de sept mois consécutifs où les températures ont été au-dessus des normales, permettant à 2016 de se faire une place au classement des années les plus chaudes.

La période estivale a débuté avec des températures légèrement au-dessus des normales, en juin et juillet, mais le mois d’août le plus chaud en 70 ans dans le sud-ouest du Québec a pratiquement égalé juillet à titre de mois le plus chaud de l’année, en moyenne, au Québec. Ce qui doit être l’exception était pourtant une répétition de l’année dernière, alors qu’août avait même devancé juillet à ce titre.

L’été s’est étiré au maximum en septembre, retardant le premier gel de plus d’une semaine et le repoussant en octobre dans plusieurs secteurs. L’automne doux s’est poursuivi en novembre, avec des températures au-dessus des normales tous les jours, sauf un, et par 2,5 °C, en moyenne, au Québec. Deux semaines à 3,6 °C sous la normale, en décembre, ont finalement freiné la montée de cette année vers le classement des années les plus chaudes.

Le 21e siècle : 1,3 °C plus chaud que le 20e siècle jusqu’à maintenant

Le 21e siècle a jusqu’à maintenant été 1,3 °C plus chaud que le 20e siècle, en moyenne, au Québec. La période 1991-2020, dont plus du tiers s’est pourtant déroulé au 20e siècle, est tout de même 1 °C plus chaude que ce dernier. Notre température moyenne annuelle n’est plus descendue sous la normale du siècle précédent en dix-neuf ans. Ces anomalies surpassent la variabilité naturelle de notre climat : au 20e siècle, la température variait autour de la normale aux deux ans, en moyenne, avec un écart type de 1 °C. Les années froides ont été remplacées par de plus chaudes, et les années chaudes atteignent de nouveaux sommets, sur une durée qui, graduellement, s’approche de la période climatologique.

Le climat que nous observons actuellement est bien différent de celui que nous avons connu précédemment. Ses effets sur les processus physiques et sur les organismes, réellement perceptibles, nécessitent ou nécessiteront vraisemblablement, à court terme, des mesures d’adaptation. Dans l’est du Québec, la fiction commence déjà à devenir réalité et Percé y est déjà plongé, pour le meilleur ou pour le pire.

Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec
Température (°C) Moyenne ± écart-type Anomalie ± écart-type
(réf. 1981-2010)
Classification
Maximale 3,8 ± 4,3 0,5 ± 0,4 Chaud
Moyenne -1,0 ± 3,7 0,6 ± 0,5 Chaud
Minimale -5,9 ± 3,2 0,7 ± 0,6 Chaud