2014 : pour une 17e année consécutive, la température moyenne a été supérieure à la normale de la fin du 20e siècle dans le sud du Québec
En 2014, l’anomalie de températures moyennes dans le sud du Québec a été de 0,4°C au-dessus des normales de la fin du 20e siècle (1961-2000), d’après les mesures homogénéisées prises aux stations de surface de référence. Cet écart peut être qualifié de « normal » et 2014 se classe 22e année la plus chaude depuis 1960 (en 55 ans).
Il s’agit de la 17e année consécutive avec une température moyenne supérieure à la normale de la fin du 20e siècle. En effet, depuis 1998, chaque année a présenté une température moyenne plus chaude que la valeur qui était attendue jusqu’à la fin du siècle dernier. De 1960 à la fin du 20e siècle, les périodes présentant une anomalie positive ou négative étaient de quatre années consécutives, tout au plus.
À l’échelle planétaire, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la NASA et la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) ont déclaré que 2014 a été l’année la plus chaude depuis le début des relevés thermométriques en 1880, alors qu’aux États-Unis, elle se classe trente-quatrième (34e). Pour la première fois, une année est devenue la plus chaude sans la présence d’un phénomène El Niño, qui influence les températures à la hausse au niveau planétaire.
Régionalement, le bilan est toutefois variable. Alors que l’ouest de la province affiche des températures moyennes dans les normales, les températures dans l’extrême sud et l’est de la province peuvent être qualifiées de « chaudes ». Ces valeurs sont cohérentes avec celles des États voisins de la Nouvelle-Angleterre, au sud de la province, qui présentent le même gradient d’ouest en est.
En comparaison avec la plus récente période climatologique (1981-2010), plus chaude que celle de la fin du 20e siècle, la température moyenne de 2014 se situe tout juste sous les normales, à -0,2°C. Cette différence d’anomalie selon la période de comparaison illustre bien le changement climatique qu’on observe ces dernières années au sud du Québec, comme le mettent en évidence les tendances des températures de 1961 à 2010.
L’année a débuté par les trois journées les plus froides de 2014, du 1er au 3 janvier. Janvier a été globalement qualifié de « normal », et les mois de février, mars et avril ont été sous les normales. Le mois de mars, « extrêmement froid » dans l’ensemble du sud du Québec, aura eu l’influence la plus considérable sur le résultat annuel, avec une anomalie de températures de -5,5°C, plus de deux fois supérieure aux anomalies de tous les autres mois de l’année. En effet, n’eut été de mars, 2014 se serait plutôt classée parmi les 15 plus chaudes années depuis 1960. Le printemps a d’ailleurs été retardé considérablement par l’entrée d’air froid habituellement tempéré par les Grands Lacs, gelés davantage qu’à l’habitude cette année en raison d’un hiver « très froid ».
La suite de l’année a été tout autre, les températures étant demeurées en moyenne au-dessus des normales de mai à octobre. Les températures de juin ont été « très chaudes », le mois s’étant terminé, entre autres, avec deux des trois journées les plus chaudes de l’année. Il s’agit, dans l’ordre, du 29 et du 30 juin, suivies du 1er juillet! Juillet a ensuite présenté des valeurs tout juste sous la catégorie « chaude » et a été suivi d’un mois d’août « chaud ». Alors que septembre n’était ensuite que légèrement au-dessus des normales, les températures d’octobre ont plutôt été « très chaudes ».
Novembre a par la suite connu des températures « froides », avant que l’année ne se termine sur un huitième mois au-dessus des normales, décembre étant qualifié de « chaud ».
Sommaire mensuel géostatistique pour le sud du Québec |
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Température (°C) | Moyenne ± écart-type | Anomalie ± écart-type | Classification |
Maximale | 6,4 ± 2,1 | -0,3 ± 0,6 | Normal |
Moyenne | 1,2 ± 2,2 | -0,2 ± 0,6 | Normal |
Minimale | -4,3 ± 2,5 | -0,1 ± 0,8 | Normal |