Les changements climatiques sont un phénomène mondial qui nécessite des actions collectives et concertées; c’est en travaillant
ensemble que les gouvernements, les industries, les citoyens et toutes les parties prenantes pourront limiter le réchauffement
climatique à moins de 2 oC par rapport à l’ère préindustrielle. Le gouvernement du
Québec a choisi la voie de la mobilisation et s’est engagé à contribuer à l’effort mondial de réduction des émissions de gaz
à effet de serre (GES) et d’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Le Québec agit comme leader à l'échelle internationale et met de l’avant son expertise et ses meilleures pratiques depuis
plus d'une décennie dans des organisations, partenariats et alliances faisant la promotion d’idées et d’actions novatrices
et ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques.
Cette présence internationale a d’ailleurs favorisé l’émergence d’une « diplomatie climatique » fondée sur un principe
essentiel reconnu dans l’accord de Paris conclu en décembre 2015 et entré en vigueur un an plus tard : les gouvernements infranationaux
sont des acteurs clés de la réduction des émissions de GES et de l’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Dans ce contexte, le Québec choisit de s’investir et de collaborer étroitement au sein d’organisations internationales
pour :
Communiquer son expérience, bénéficier des meilleures pratiques à l’échelle internationale et collaborer
avec des États fédérés et des régions partenaires en matière de lutte contre les changements climatiques :
- De 2015 à 2018, le Québec a coprésidé, pour l’Amérique du Nord, la
Coalition Under2, un réseau international de gouvernements
infranationaux qui vise à instaurer des politiques qui permettront de réduire les émissions de GES de 80 à 95 % sous le
niveau de 1990 ou de 2 tonnes par habitant d’ici 2050. Il conserve aujourd’hui son siège au comité directeur de l’organisme.
Le Québec a également signé le Protocole d’accord sur le leadership
climatique mondial (Under 2 MOU), qui a donné naissance à cette coalition. La Coalition est administrée par le
Climate Group*, dont le Québec est membre depuis 2007.
Rappelons que, de 2012 à 2015, le Québec a coprésidé l’Alliance des États fédérés et des Régions du Climate Group, qui
s’est fusionnée avec la Coalition Under 2 lors de la création de celle-ci.
En 2014, le Québec a aussi adhéré au Pacte des États et régions. Cette
initiative du Climate Group et du Carbon Disclosure
Project fournit un aperçu des efforts de lutte contre les changements climatiques déployés par les gouvernements fédérés
et les régions à l’échelle mondiale;
- Le Québec a adhéré en 2010 au Réseau des gouvernements régionaux
pour un développement durable (nrg4SD)* et il est membre de son comité
directeur depuis cette date. Cet organisme international, qui compte plus de 50 membres, se compose exclusivement d’États
fédérés et de régions. Le nrg4SD vise à favoriser les échanges de meilleures pratiques dans les domaines de la biodiversité,
du développement durable et de l’adaptation aux impacts des changements climatiques et à assurer la reconnaissance internationale
des engagements des gouvernements infranationaux dans ces domaines.
En 2015, le Québec a adhéré à l’initiative
RegionsAdapt, le premier engagement mondial
visant à soutenir et à recenser les efforts d'adaptation aux changements climatiques au niveau régional. Cette initiative,
coordonnée par le nrg4SD, fournit une plateforme de coopération aux régions ayant différentes expériences et capacités
en matière d’adaptation aux changements climatiques pour les aider à élaborer des plans d’adaptation;
* Ces organismes sont reconnus comme des intervenants officiels par le secrétariat de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC).
Mettre en valeur son engagement en faveur de la tarification du carbone :
- Le Québec a signé, aux côtés de 74 gouvernements nationaux et infranationaux, la
déclaration de la Banque mondiale sur la tarification du carbone. La déclaration a été présentée lors du sommet climatique
de l'Organisation des Nations Unies (ONU) en septembre 2014;
- Le Québec a adhéré à la Coalition pour le leadership
en matière de tarification du carbone (CPLC) créée en 2015 par la Banque mondiale dans la foulée de cette déclaration.
La CPLC vise à faire le lien entre des dirigeants gouvernementaux, ceux du milieu des affaires et la société civile, dans
le but d’instaurer des politiques efficaces et des mécanismes de tarification du carbone pour lutter contre les changements
climatiques;
- Le Québec a adhéré, en décembre 2017, à la
Déclaration sur la tarification du carbone dans les Amériques, laquelle enjoint les États et gouvernements membres
à mettre en œuvre cet outil stratégique économique et environnemental central pour lutter contre les changements climatiques.
Une plateforme de coopération a ainsi été mise sur pied au sein de la CPLC pour recenser et favoriser les possibilités
d’harmoniser les systèmes de tarification du carbone et de promouvoir les marchés du carbone dans les Amériques;
Partager son expertise et son savoir-faire en matière de marchés du carbone :
- Le Québec est membre de l’International Carbon Action Partnership
(ICAP) depuis 2008. Coprésident de l’organisme de 2014 à 2018, il poursuit aujourd’hui son engagement au sein de son comité
directeur. L’ICAP réunit des gouvernements nationaux et infranationaux qui ont mis sur pied un système de plafonnement
et d’échange de droits d’émission (SPEDE) ou qui sont en voie de le faire. Il facilite les échanges techniques sur les
meilleures pratiques entourant la conception, l’élaboration, la mise en œuvre et la liaison des SPEDE;
- À la demande de la Banque mondiale, le Québec est devenu partenaire technique du
Partnership for Market
Readiness (PMR) en 2014. Le Québec travaille avec 30 pays pour évaluer, préparer et mettre en œuvre des instruments
de tarification du carbone pour réduire les émissions de GES en partageant ses connaissances et ses meilleures pratiques
en la matière;
- À la demande du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le
Québec s’est également joint, en novembre 2017, à l’initiative Instruments collaboratifs pour une action climatique ambitieuse
(CI-ACA en anglais), qui vise à appuyer des pays en développement qui explorent la possibilité de mettre en œuvre des
instruments économiques pour induire un prix carbone dans leur économie. Le Québec est présentement le seul État fédéré
membre de cette initiative;
- Le Québec collabore aussi avec l'International Emissions Trading Association
(IETA), une organisation à but non lucratif vouée à l’établissement d’un cadre international pour faciliter l’émergence
de marchés du carbone à travers le monde. Bien que le Québec ne puisse être membre à part entière de cette organisation
réservée à l’entreprise privée, il collabore étroitement avec elle à l’organisation d’événements parallèles à la CCNUCC
et participe à des forums internationaux portant sur les mécanismes des marchés du carbone.
En participant activement à ces initiatives, le Québec vise aussi à s’assurer de la pérennité de son marché du carbone et
à contribuer directement à l’établissement de règles de bonnes pratiques en matière de SPEDE.
Souligner son engagement envers les énergies renouvelables et la croissance propre :
- Le Québec a signé en novembre 2017 la
Déclaration de l’Alliance : Énergiser au-delà du charbon, qui rassemble un large éventail d’entreprises, d’organisations
et de gouvernements unis dans la volonté d’agir pour accélérer la croissance propre et la protection du climat par l’élimination
du recours au charbon dans les centrales électriques et dans la production industrielle. Tous les partenaires de cette
alliance se sont engagés à promouvoir les sources d’énergie propre au moyen de leurs politiques et de leurs investissements,
et à restreindre le financement des centrales au charbon, qui ne possèdent pas de dispositif de captage et de stockage
du CO2;
Faire valoir ses atouts en matière d’électrification des transports et échanger les meilleures pratiques
en la matière :
- En 2015, le Québec était au nombre des fondateur de l’Alliance
internationale sur les véhicules zéro émission (Alliance VZE), qui vise à favoriser l’adoption de politiques et d’initiatives
afin d’accélérer le déploiement des véhicules zéro émission à l’échelle mondiale. L’Alliance VZE compte aujourd’hui 16
gouvernements dont ceux de la Norvège, de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de plusieurs États américains dont
la Californie;
Répondre à l’appel de l’accord de Paris envers la coopération climatique internationale, donner
l’exemple et agir comme chef de file parmi les gouvernements infranationaux :
- Lors de la Conférence de Paris sur le climat, en décembre 2015, le Québec a annoncé l’adoption de trois mesures de
coopération climatique destinées à soutenir les actions de lutte contre les changements climatiques des pays francophones
les plus vulnérables et les plus exposés aux impacts des changements climatiques :
- Le Québec a ainsi créé le Programme de coopération climatique
internationale (PCCI) pour appuyer des projets de coopération entre les milieux universitaires, de la recherche,
de la coopération internationale et du secteur privé du Québec, d’une part, et des pays francophones, d’autre part,
et ce, principalement au moyen du transfert de technologies et du renforcement des capacités. Le PCCI a fait l’objet
de deux appels à projets à ce jour, qui permettront la réalisation de 23 projets dans douze pays francophones en développement.
Dans le Plan budgétaire 2019-2020, le budget du programme a été porté à 30,1 M$.
- Le Québec prévoit également investir 4 M$ en 2019-2020 pour renforcer la diplomatie climatique par diverses initiatives
:
- Contribuer au Fonds pour l’adaptation de la CCNUCC et au
Future fund de la Coalition Under2;
- Développer des collaborations scientifiques internationales par le biais d’Ouranos;
- Favoriser l’expansion de nrg4SD en Amérique du Nord.
- Le Québec a aussi contribué financièrement au Fonds pour les pays les moins avancés (Fonds pour
les PMA) géré par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le principal mécanisme financier de la CCNUCC. Le Fonds
pour les PMA vise à soutenir la préparation et la mise en œuvre des programmes d’action nationaux en matière d’adaptation
dans 48 pays parmi les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques. Près de la moitié de ces pays sont
membres de l’Organisation internationale de la Francophonie. Le Québec est ainsi devenu le tout premier État fédéré
à soutenir financièrement le FEM;
- Le Québec a également créé l’Initiative jeunesse pour sensibiliser les jeunes et renforcer leurs
capacités en entrepreneuriat et en économie verte. Cette initiative a été mise en œuvre en collaboration avec les
Offices jeunesse internationaux du Québec et l’Institut de la Francophonie pour le développement durable;
Favoriser un développement durable et résilient du Nord québécois :
- Le Québec agit également à titre d’État nordique et arctique en participant aux discussions et en contribuant aux
efforts mondiaux mis en œuvre pour préserver le Nord, particulièrement touché par le réchauffement climatique, et pour
favoriser son adaptation aux changements en cours. Grâce à l’approche innovatrice de développement durable mise en œuvre
dans le Plan Nord, le gouvernement du Québec a mérité un siège au conseil d’orientation de l’Arctic
Circle, le plus grand réseau international de dialogue et de coopération visant le développement durable de l’Arctique;
Encourager le développement de partenariats stratégiques connexes :
- Chili : En décembre 2019, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, M. Benoit Charette, et le ministre de l’Énergie de la République du Chili, M. Juan Carlos Jobet, ont signé une
déclaration conjointe officialisant la volonté des deux gouvernements de renforcer leur coopération dans les domaines des marchés du carbone, de la transition énergétique et d’autres mesures pour lutter contre les changements climatiques.
- Nouvelle-Écosse : Depuis septembre 2018, le Québec partage des informations et son expertise avec
la Nouvelle-Écosse dans le cadre de l’instauration du marché du carbone néo-écossais et de la participation de cette province
aux activités de Western Climate Initiative, inc.
- Oregon
: En mai 2018, le premier ministre du Québec a signé un protocole d’entente visant à renforcer la coopération
avec l’Oregon dans la lutte contre les changements climatiques. Dans le cadre de cette entente, le Québec transmettra
notamment son expertise en matière de marchés du carbone.
- France :
Dans le cadre de la 20e Rencontre alternée
des Premiers ministres du Québec et de la République française tenue en mars 2018, ces derniers ont endossé une
feuille de route
en matière de lutte contre les changements climatiques, d’énergie et de développement durable tout en confiant un mandat
aux ministres responsables pour sa réalisation.
- Ontario : Le Québec a signé plusieurs ententes avec l’Ontario dans le domaine de la lutte contre
les changements climatiques, dont :
- Une
entente de coopération en matière d’environnement en octobre 2016;
- Une entente visant l'harmonisation et l'intégration des marchés du carbone du Québec, de la Californie et de l’Ontario
en septembre 2017.
Les trois marchés ont été brièvement liés au premier semestre de 2018 jusqu’à ce que l’Ontario mette fin à son programme
et se retire du marché lié;
- Suisse
: En janvier 2017, le premier ministre du Québec et la présidente de la Confédération suisse et cheffe du Département
fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication ont signé une
déclaration commune visant à accroître la coopération dans les domaines de l’énergie et de la lutte contre les changements
climatiques.
- Mexique : En octobre 2015,
le Québec et le Secrétariat de l’environnement et des ressources naturelles
du Mexique ont signé une
entente pour renforcer
la coopération en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques;
- Pancanadien : Le 14 avril 2015
s’est tenu le
Sommet de Québec sur les changements climatiques
auquel étaient conviés les premiers ministres de
l’ensemble des provinces et des territoires. À
l’issue de cette importante rencontre, les
provinces et des territoires ont souscrit à une
déclaration dans laquelle ils ont réaffirmé
leur engagement commun envers la lutte contre
les changements climatiques.
- Californie : Le Québec a adhéré, en 2008, à la
Western Climate Initiative
(WCI), qui avait alors pour objectif de créer un marché régional du carbone. En 2013, il a mis sur pied son SPEDE en se
basant sur les lignes directrices de la WCI, qu’il a contribué à élaborer,
et poursuivi son partenariat en signant une
entente avec le California
Air Resources Board visant l'harmonisation et l'intégration des deux marchés de carbone. Ces derniers sont liés depuis
2014. En 2017, le Québec et la Californie ont renouvelé leur entente de liaison afin, notamment, de permettre à l’Ontario
et à d’autres partenaires de se joindre au marché du carbone de la WCI;