Juin 2016 : après un début de mois pluvieux et froid, l’été a fini par s’installer au Québec
Au Québec, l’anomalie de température moyenne en juin 2016 a été de 0,3 °C au-dessus des normales de la période 1981-2010, un écart qui peut, sans surprise, être qualifié de « normal ».
Tout comme en mai, la première moitié de juin laissait pourtant une tout autre impression, avec des maximums quotidiens à 3 °C sous les normales en moyenne dans le sud du Québec au 14 juin, dont une pointe à 9 °C sous les normales les 8 et 9 juin. La fête des Pères, l’arrivée de l’été et la fête nationale du Québec seront toutefois soulignées par du temps ensoleillé, l’été faisant son arrivée avec quelques jours d’avance.
Le thème en début de mois était aussi celui de la pluie (54 mm au 14 juin), le total mensuel dépassant facilement la normale, en moyenne, au Québec (88 mm contre 77 mm, 114 %) et dans le sud de la province (120 mm contre 96 mm, 119 %). Grande-Vallée, en Gaspésie, sera littéralement submergée de 317 mm de pluie, soit 4,6 fois la normale; ces quantités fracassent le record pour un mois de juin (172 mm en 1977) et surpassent aisément le record mensuel (282 mm en octobre 1998), en 76 ans de mesures à cet endroit.
Du 1er au 6 juin, les températures dépassent légèrement les normales, de 0,7 °C au Québec et de 1,4 °C au sud, en moyenne. Les nuits plus douces en sont principalement responsables.
Le 2 juin, la pluie tombe sur l’ensemble du sud du Québec, qui en reçoit 7 mm en moyenne, et un maximum de 47 mm au parc national de la Jacques-Cartier. Les pluies se poursuivent également le lendemain dans le nord-est. Des orages parfois violents sont signalés dans le nord de l’Outaouais, de l’Abitibi et du Lac-Saint-Jean, une tornade étant même confirmée par Environnement Canada dans la région de Maniwaki.
Du 5 au 12 juin, le sud du Québec est de nouveau arrosé de pluie, accompagnée de températures sous les normales. Durant cette période, 55 mm de pluie tombent en moyenne sur le sud du Québec, plus de 100 mm s’abatent sur la Haute-Côte-Nord, dans Charlevoix et en Gaspésie, et les averses se poursuivent jusqu’au 14 dans l’est de la province. Avec, en moyenne, des températures de 10,1 °C (une anomalie de 9,2 °C en moyenne), les 8 et 9 juin sont de loin les deux journées les plus froides du mois dans le sud du Québec.
Le 13 juin, une pluie quotidienne record de 161,4 mm s’abat sur Grande-Vallée en Gaspésie, forçant la fermeture de routes et d’écoles et occasionnant des bris d’aqueducs. Ce record surpasse la précédente marque de 139 mm enregistrée il n’y a pas si longtemps, le 8 août 2007. Les habitants de la région devront vraisemblablement s’adapter à de tels événements, jadis centenaires, puisqu’en 76 ans de mesures à cet endroit, trois des cinq plus grandes pluies quotidiennes ont été observées ces 10 dernières années. Les maximums annuels de pluie s’y sont accrus de 25 mm en moyenne depuis 1940, et le total annuel de précipitations montre une tendance à la hausse.
À partir du 14, le soleil est finalement de retour et fait remonter le mercure au-dessus des normales pour retrouver les températures des précédentes journées les plus chaudes de l’année, observées trois semaines plus tôt, lors de la Journée nationale des patriotes et le lendemain (24 et 25 mai).
Du 18 au 20 juin, et à partir du 17 à Gatineau, la chaleur culmine avec une canicule se déployant de l’Outaouais au Lac-Saint-Jean, en passant par les régions de Montréal, de la Montérégie, des Laurentides et de Lanaudière, et par les villes de Québec et Trois-Rivières, grâce à l’effet d’îlots de chaleur urbaine. Avec 17,0 °C en moyenne au Québec, le 19 juin est d’ailleurs la journée la plus chaude du mois, à 5,1 °C au-dessus des normales, tandis que, dans le sud du Québec, c’est plutôt le 20 juin qui mérite cet honneur, avec 22,0 °C (6,5 °C au-dessus des normales). Plus de 50 records de chaleur diurne et nocturne sont battus ou égalés durant cette période caniculaire, aux stations ayant un historique de 50 ans et plus.
Dans la nuit du 20 au 21 juin, l’arrivée de l’été est soulignée par le passage d’un front froid qui fait plonger les températures d’environ 7 °C pour les quatre jours suivants. Ce système provoque des orages importants sur l’ensemble du Québec, accompagnés de vents violents (des rafales de plus de 90 km/h sont observées dans la région de Québec). En résultent des pannes d’électricité dans des centaines de milliers de foyers.
À partir du 24 juin, à temps pour la fête nationale du Québec, et jusqu’à la fin du mois, la chaleur revient sur le Québec avec des températures dans les normales ou au-dessus de celles-ci, en moyenne. La région de Gatineau connaît sa deuxième canicule du mois et sa troisième de l’année.
À partir du 28 juin, un front froid en provenance de l’Ontario amène tout de même de la fraîcheur sur l’Abitibi-Témiscamingue, le Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord et provoque des orages dans le sud du Québec. Le premier jour, les pluies dépassent les 45 mm dans l’est de Laval et à Montréal et atteignent 68 mm à Thetford-Mines le lendemain.
Les pluies importantes de juin portent le cumul pour 2016 à 193 mm (110 %), auquel s’ajoutent les 160 cm de neige (107 %) tombés, en moyenne, au Québec.
Sommaire
mensuel géostatistique
pour le Québec |
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Température (°C) | Moyenne ± écart-type |
Anomalie
± écart-type (réf. 1981-2010) |
Classification |
Maximale | 16,1 ± 4,7 | 0,1 ± 0,9 | Normal |
Moyenne | 10,4 ± 3,8 | 0,3,± 0,6 | Normal |
Minimale | 4,9 ± 3,0 | 0,5 ± 0,7 | Normal |