Avec dix-sept jours de températures au-dessus des normales avant l’équinoxe d’automne, en moyenne, au Québec, l’été a été généreux jusqu’à la fin. La semaine entourant la fête du Travail a notamment réservé une belle surprise aux Québécois : des chaleurs dignes de juillet, à 4 °C au-dessus des normales, en moyenne, dans le sud de la province, et une canicule à Québec.
Septembre, « chaud » en vertu d’une anomalie moyenne observée de 1,0 °C, a été le cinquième mois consécutif, et le septième sur les neuf premiers mois de l’année, à présenter des températures au-dessus des normales de la période 1981-2010. Les chaleurs de septembre 2016 sont toutefois demeurées très loin du record de septembre 2015.
Septembre a été ensoleillé et sec, voire très sec en Montérégie, au Centre-du-Québec, en Estrie et en Beauce, privés des deux tiers des quantités de précipitations attendues, le temps très chaud ayant accentué l’état de sécheresse qu’on y observait déjà par endroits. Au Témiscamingue et en Outaouais, Ville-Marie et Gatineau (Chelsea) ont reçu deux fois moins de pluie que la normale, en ce mois de septembre entré dans leur « top 4 » des plus chauds en 100 ans d’observations. Les 130 mm et plus tombés sur Charlevoix, sur la réserve faunique des Laurentides et sur la Gaspésie ont contribué à remonter la moyenne québécoise à 80 mm, toujours sous la normale (85 %).
L’arrivée de l’automne, incontournable en septembre, a été marquée par une baisse graduelle du mercure de 9 °C durant le mois, quelques flocons de neige en altitude et plus au nord, et un premier gel dans la plupart des régions. Arrivé à l’avance au sud de Montréal, ce premier gel a généralement été retardé d’une semaine cette année encore et de près de deux semaines en Abitibi-Témiscamingue, dans les Laurentides, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, dans Chaudières-Appalaches et au Bas-Saint-Laurent.
Le 5 septembre, à l’occasion du congé de la fête du Travail, les Québécois sont récompensés par la journée la plus chaude du mois, avec 14,5 °C en moyenne dans la province. Ce jour-là et le lendemain, les maximums sont de 25,6 °C, à 7 °C au-dessus des normales, en moyenne, dans le sud de la province. On atteint même alors la canicule à Québec (Beauport), avec des maximums quotidiens dépassant les 30 °C du 5 au 7, et on en est tout près à Longueuil et Montréal.
Les 8 et 9 septembre, tout en demeurant au-dessus des normales, le mercure enregistre une baisse de 4 °C et le ciel se décharge de 40 à 70 mm de pluie de la Mauricie à la Gaspésie, les quantités maximales touchant Saint-Alexis-des-Monts et Québec (Château-Richer). Une deuxième bande de précipitations se déplace plus au nord et laisse de 30 à 50 mm de pluie par endroits de la Jamésie à la Côte-Nord.
Le soir du 10 et le 11 septembre, une seconde baisse de près de 3 °C est observée, et des orages éclatent le long de la vallée du Saint-Laurent et plus au sud. Drummondville (L’Avenir) reçoit 34 mm de pluie en 30 minutes. La pluie couvre l’ensemble du territoire, alors qu’il en tombe de 30 à 50 mm sur Québec, la Jamésie, la Basse-Côte-Nord et le Nunavik, où les nouveaux instruments à la rivière Georges en enregistrent 38 mm.
Le 14 et le 15 septembre, la température moyenne descend sous les 10 °C pour une première fois en trois mois et sous les normales pour la première fois en douze jours, en moyenne, dans le sud du Québec. C’est l’occasion du premier gel à quelques endroits au nord du Saint-Laurent.
Le 18, Québec et les régions plus au sud ont droit à une journée estivale superbe et inattendue, où les maximums dépassent les 25 °C, à 8 °C au-dessus des normales.
Le 22 septembre, le jour de l’équinoxe marque l’arrivée de l’automne, alors que les températures descendent à des valeurs qu’on n’avait pas vues en plus de trois mois, avec une moyenne de 7,8 °C au Québec. Le mercure poursuit sa descente et atteint un creux de 5,1 °C en moyenne, au Québec, le 24. Plusieurs secteurs subiront à leur tour un premier gel entre le 24 et le 29 septembre.
Les 460 mm de pluie et les 160 cm de neige tombés, en moyenne, au Québec, à cette date en 2016, représentent respectivement 98 % et 107 % de la normale. Directement lié à cette situation, le bilan de saison des feux de forêt est lui aussi dans les normales, selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).
Le risque d’incendie est toutefois élevé à la fin septembre dans le nord de la province, où l’été a été sec, avec 85 % des précipitations attendues depuis juin. En Estrie et au Témiscamingue, l’été a été encore plus sec avec aussi peu que 70 % des quantités attendues par endroits, et un état de sécheresse modéré qui sévit toujours. Cela n’a pas que des désavantages; ainsi, les vignerons québécois s’attendent à un millésime exceptionnel pour cet été 2016.
Sommaire
mensuel géostatistique
pour le Québec |
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Température (°C) | Moyenne ± écart-type |
Anomalie
± écart-type (réf. 1981-2010) |
Classification |
Maximale | 14,1 ± 3,9 | 1,1 ± 0,7 | Chaud |
Moyenne | 9,8 ± 3,0 | 1,0 ± 0,7 | Chaud |
Minimale | 5,5 ± 2,3 | 1,0 ± 1,0 | Chaud |