Du 23 au 27 septembre, le Québec a vécu sa canicule la plus tardive, d’une ampleur sans précédent, au lendemain de l’équinoxe d’automne. Du Témiscamingue à l’île d’Orléans et plus au sud, les maximums de 30 à 35 °C ont battu durant trois à cinq jours les records quotidiens de chaleur, par 4 °C en moyenne. Le 25 était aussi le cinquième jour le plus chaud de 2017, dans le sud de la province, surpassant les plus chaudes journées d’août. La seule canicule à avoir débuté aussi tardivement, en 1920, avait touché localement l’Outaouais, puis Joliette, La Tuque et Saguenay, pour s’arrêter une journée plus tôt qu’en 2017, avec un maximum de 32,8 °C. Depuis 1871, les maximums quotidiens dépassaient les 30 °C dans une proportion de 0,07 % à cette période de l’année. Cette année, cette proportion atteignait 20 % et quadruplait le nombre d’occurrences (532) des 145 années précédentes réunies (132).
L’unique canicule de l’année a grandement contribué à l’anomalie moyenne de 1,4 °C enregistrée au Québec, et à celle de 1,9 °C observée dans le sud de la province, qui connaissait un onzième mois de septembre consécutif au-dessus de la normale de 1981-2010. L’été frais se poursuivra pourtant jusqu’au 10 dans le sud de la province, à 1,5 °C sous la normale, offrant notamment un premier gel automnal hâtif en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais. Ailleurs, il survenait ou il était toujours attendu à la fin du mois, avec un retard moyen de quatre jours à cette date. La chaleur manquante était ressentie au nord, où on enregistrait une anomalie moyenne de 1,1 °C durant cette période. Si les restes du puissant ouragan Harvey, qui a inondé le Texas à la fin août, ont apporté des précipitations au Québec en début de mois, par la suite, l’effet d’Irma, Jose et Maria sur le Québec, après avoir dévasté les Caraïbes, a été très différent.
Entre ces importants cyclones au sud et les masses d’air froid au nord, un anticyclone s’est installé sur le sud du Québec le 10, amorçant une séquence de dix-sept journées anormalement chaudes, par 2,5 °C au Québec et 4,5 °C au sud, culminant avec la canicule. Sur la majeure partie du territoire de Gatineau à Québec et plus au sud, aucune pluie n’est tombée durant un peu plus de deux semaines ensoleillées. Septembre a ainsi été sec (70 mm, 75 %) par rapport à la normale, en moyenne, au Québec. Le Bas-Saint-Laurent, de nouveau privé de la moitié des précipitations attendues par endroits, était désormais en état de sécheresse grave, au milieu d’une vaste enclave de sécheresse anormale, qui s’étendait de la Mauricie à la Gaspésie et plus au sud. La Côte-Nord faisait exception, recevant plus de pluie que la normale.
Septembre s’amorce comme s’est terminé août : avec la journée la plus anormalement froide du mois. En effet, le 1er septembre, la température moyenne est de 8,0 °C au Québec, à 3,3 °C sous les normales, et l’anomalie est de -5,3 °C au sud. Une dépression toujours présente dans l’est du Québec amène de la pluie.
Le 3 septembre, une dépression, lointain reste de l’ouragan Harvey, s’avance sur le sud-ouest du Québec, générant des orages en Estrie (Lac-Mégantic). De 25 à 30 mm de pluie tombent de la Montérégie à la Gaspésie.
Du 4 au 8 septembre, des orages éclatent localement, d’abord du Témiscamingue à la Beauce, suivant la progression d’un front occlus, puis de l’Outaouais à la Côte-Nord, en raison de la dépression qui le suit. Il grêle le 7 en Montérégie (Saint-Anicet) et il tombe de 30 à 70 mm de pluie au total en de nombreux endroits de l’Abitibi à la Côte-Nord et plus au sud, dont 60 mm les deux premiers jours seulement au parc de la Gatineau.
Le 10 septembre, un anticyclone chaud s'installe et libère le sud du Québec de cette dépression, alors que l’ouragan Irma engouffre la Floride. Jusqu’au 26, aucune pluie ne tombe sur la majeure partie du territoire de Gatineau à Québec et plus au sud, pendant cette séquence de journées ensoleillées et exceptionnellement chaudes, constamment au-dessus des normales de températures, par 2,5 °C au Québec et 4,5 °C dans le sud de la province. Pas moins de 647 records quotidiens de chaleur sont établis durant cette période. Le 11 et le 12 sont les journées les plus chaudes de ce mois, en moyenne, au Québec, atteignant un maximum moyen de 19,8 °C le 11 et une température moyenne de 13,1 °C le 12.
Du 17 au 19 septembre, la présence de l’ouragan Jose au large de la Nouvelle-Angleterre repousse vers le nord une dépression venue de l’ouest, laissant l’extrême sud de la province sous un ciel bleu. De 30 à 70 mm de pluie tombent notamment de la Jamésie à la Côte-Nord, alors que les précipitations atteignent jusqu’à 20 mm de l’Abitibi à la Gaspésie. Le scénario se reproduit du 22 au 25, une autre dépression de l’ouest laissant cette fois de 5 à 25 mm sur ces régions.
Le 23, au lendemain de l’équinoxe d’automne, s’amorce la première canicule de l’année au Québec! Quelques fronts chauds remontent du sud, poussés par l’ouragan Maria. Le mercure affiche des maximums de 30 à 35 °C, de trois à cinq jours consécutifs dans l’extrême sud, jusqu’au 27. Cette canicule débute la même journée que la seule autre canicule survenue aussi tardivement, celle de 1920, qui s’était terminée une journée plus tôt. Son étendue et les chaleurs atteintes cette année dépassent largement, elle aussi, celles de 1920. Elle touche le Témiscamingue et s’étend de l’Outaouais à l’île d’Orléans et plus au sud. De l’Abitibi à la Minganie, 439 records quotidiens de chaleur sont établis.
Le 25 septembre est la journée la plus chaude de ce mois dans le sud de la province, avec un maximum moyen de 26,1 °C, soit une anomalie de 10,4 °C, et une température moyenne de 19 °C. Ce 25 septembre a été plus chaud que toutes les journées d’août et il aurait été la quatrième journée la plus chaude de juillet!
Les 26 et 27 septembre, une dépression touche finalement l’extrême sud. Des orages éclatent dans toutes les régions du sud de la province, alors qu’un front froid entre en contact avec l’air chaud en place. Toutefois, les régions plus au nord sont encore celles qui reçoivent le plus de précipitations. De 25 à 50 mm de pluie tombent de la Jamésie à la Gaspésie, les maximums étant observés sur la Côte-Nord et dans la réserve faunique des Laurentides.
Les 29 et 30 septembre sont les journées les plus froides de ce mois, avec une température moyenne de 3,9 °C le 29. La température descend même sous le point de congélation, en moyenne, au Québec, durant la nuit entre ces deux journées, une première depuis le 21 mai.
Les chaleurs de septembre ont ramené l’anomalie de température moyenne à 0,2 °C pour la période s’étendant de juin à septembre. Cette anomalie s’élève à 0,7 °C depuis le début de 2017, malgré un été frais.
L’état de sécheresse est maintenant considéré comme grave au Bas-Saint-Laurent. Les effets de la sécheresse, bénéfiques pour le tourisme, sont catastrophiques pour l’agriculture. Au centre d’une vaste enclave de sécheresse anormale entre la Mauricie, l’Estrie et la Gaspésie, tous privés du quart à la moitié des précipitations attendues depuis juin, le secteur s’étendant de Trois-Pistoles à Notre-Dame-du-Lac (213 mm, 52 %) est particulièrement sec. La moyenne québécoise demeure pourtant près des normales (344 mm, 95 %), tandis que l’Outaouais, le Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord reçoivent un excès de pluie.
Sommaire
mensuel géostatistique
pour le Québec |
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Température (°C) | Moyenne ± écart-type |
Anomalie
± écart-type (réf. 1981-2010) |
Classification |
Maximale | 14,3 | 1,5 | Chaud |
Moyenne | 9,9 | 1,4 | Chaud |
Minimale | 5,5 | 1,3 | Chaud |