Le Québec a été un îlot de fraîcheur à l’échelle mondiale, un fait d’armes généralement peu apprécié à nos latitudes, durant notre saison chaude. En effet, en comparaison de la période 1981-2010, l’anomalie de température moyenne au Québec a été de -0,6 °C en août et de -0,2 °C pour l’ensemble de l’été. Pendant ce temps, la planète vivait la troisième période de juin à août la plus chaude des 138 dernières années, 0,08 °C derrière le record de 2016 et à 0,05 °C de 2015. L’Europe a notamment été affectée par « Lucifer », une vague de chaleur exceptionnelle, qui a fait plusieurs morts et portait la trace des changements climatiques.
Malgré quelques maximums occasionnels au-dessus des 30 °C, peu d’efforts étaient requis pour se rafraîchir durant les vacances de la construction qui, comme 16 des 17 premiers jours d’août, ont été 1,5 °C sous les normales, en moyenne, au Québec. L’anomalie sera toutefois positive par la suite, mais sans qu’on atteigne une chaleur caniculaire. Les records de chaleur (10) ont été trois fois moins nombreux que les records de froid (31). Alors qu’août 2016 avait été chaud, on a eu droit cette année à une cinquième anomalie mensuelle négative en douze mois.
Le mois d’août a généralement été sec (80 %) au sud du Saint-Laurent et la sécheresse modérée s’est poursuivie dans la région du Bas-Saint-Laurent, privée par endroits de la moitié des précipitations attendues, tout comme la Jamésie plus au nord. La pluie a toutefois été abondante dans la plupart des autres régions, allant jusqu’à doubler la normale localement en Abitibi-Témiscamingue. Ainsi, août a été humide, en moyenne, dans le sud de la province (138 mm, 136 %) et au Québec (105 mm, 120 %). Des épisodes de grêle, deux tornades et une microrafale ont par ailleurs causé d’importants dégâts.
Le 1er août, le maximum moyen est de 23,8 °C dans le sud de la province, le plus élevé du mois. Une dépression fait son entrée en après-midi en Abitibi-Témiscamingue et occasionne de fortes pluies (41 mm en deux heures à Montbeillard) et des orages.
Du 2 au 4 août, l’extrême sud frôle la canicule. Les 30 °C y sont en effet dépassés le 2. Un front froid suit cependant la dépression de la veille et, au contact de l’air chaud en place, de la grêle tombe sur Montréal, dans Lanaudière (Sainte-Béatrix), en Mauricie (Saint-Alexis-des-Monts) et au Lac-Saint-Jean. Les maximums atteignent tout de même 29 °C le 3 en Montérégie, au Centre-du-Québec et dans Chaudières-Appalaches, mais demeurent sous le seuil des 30 °C, qui est surpassé de nouveau le 4, avec un front chaud venu du sud.
Du 4 au 6 août, la progression d’un front froid abaisse les maximums de 7,5 °C, en moyenne, dans le sud du Québec, et des orages éclatent d’ouest en est. De nouveau, la grêle cause d’importants dommages le 4 en Montérégie (Napierville) et dans Lanaudière (Sainte-Béatrix), avant qu’une tornade ne touche la Beauce (Saint-Joseph-de-Beauce) le 5. La pluie parfois forte atteint des intensités maximales le 4 août dans la Capitale-Nationale, soit 21 mm en 10 minutes (Saint-Hilarion) et 65 mm en six heures (parc national de la Jacques-Cartier), puis dans Chaudière-Appalaches le 5, avec 31 mm en 30 minutes (Saint-Pierre-de-Broughton), et en Gaspésie le 6, avec 13 mm en cinq minutes (Bonaventure).
Le 8 août, le tonnerre se fait entendre en Outaouais et au Témiscamingue, mais peu de pluie est observée.
Les 11 et 12 août, deux fronts chauds arrivant en succession du sud-ouest rapprochent les températures des normales, mais causent aussi des orages jusque dans l’est de la province. De la grêle tombe sur les Laurentides (Oka), la Montérégie (Sutton) et la Chaudière-Appalaches (Lévis), où l’intensité maximale des précipitations atteint 13,8 mm en cinq minutes. Il tombe plus de 50 mm de pluie en deux jours dans cette région (Armagh, Saint-Pierre-de-Broughton), de même qu’en Estrie (Stanstead) et à Québec, et il en tombe plus de 80 mm au Lac-Saint-Jean (réserve faunique Ashuapmushuan), dont une pointe de 15,6 mm en cinq minutes.
Du 14 au 16 août, une dépression stagne sur le Québec et de la grêle tombe de nouveau, cette fois en Abitibi-Témiscamingue (Rivière-Héva) le 14, où la pluie dépasse les 50 mm à Belleterre, puis dans Lanaudière (Saint-Norbert) le 15, où elle est accompagnée de 17,8 mm de pluie en 10 minutes, et dans Chaudière-Appalaches (Honfleur), où l’intensité des précipitations atteint 16,4 mm en 15 minutes à Saint-Séverin. Dans l’est de la province, plus de 45 mm de pluie tombent sur le Bas-Saint-Laurent (Causapscal) et sur la Côte-Nord (rivière Romaine).
Du 18 au 23 août, pour une première fois en deux semaines (13 jours), les températures sont de retour au-dessus des normales, en moyenne, au Québec. Cette période présente les températures moyennes quotidiennes les plus chaudes du mois d’août, avec 14,9 °C au Québec le 19, septième journée la plus chaude de l’été, et 18,6 °C dans le sud de la province le 21 (sixième). L’air chaud et humide en provenance du sud-ouest amène toutefois quelques orages et de la pluie le 18 et le 19 dans le sud de la province, dont un maximum de 68 mm en deux jours en Outaouais (réserve faunique de Papineau-Labelle).
Le 22 août, une forte dépression en provenance de l’ouest amène des pluies parfois fortes et des orages dans l’ensemble du sud de la province. Une microrafale balaye Montréal (Notre-Dame-de-Grâce) et une tornade touche Lachute, dans les Laurentides, où la pluie tombe avec des intensités maximales de 14,8 mm en cinq minutes (Lachute et Saint-Faustin–Lac-Carré) et de 30,6 mm en 30 minutes (Mirabel). Une intensité similaire de 31 mm en 30 minutes est observée dans Chaudière-Appalaches (Saint-Pierre-de-Broughton) et il tombe 61,8 mm de pluie en six heures dans la Capitale-Nationale (Saint-Alban). L’air froid qui survient brusquement fait chuter la température moyenne de 7,5 °C dans le sud du Québec, entre le 21 et le 25 août.
Les 26, 27 et 28 août, une zone de haute pression sur le Québec offre les seules journées sans précipitations de ce mois dans le sud de la province, où les nuits dégagées sont cependant parmi les plus froides d’août et abaissent les températures 2 °C sous les normales, en moyenne. L’air se réchauffe graduellement et les maximums atteignent un sommet de 21,5 °C, en moyenne, au Québec, le 28. Le 29 rejoint le 19 à titre de journée la plus chaude d’août, avec une température moyenne de 14,9 °C.
Le 30, un front froid en provenance du nord-ouest génère des précipitations, principalement au nord du Saint-Laurent, qui culminent sur la Côte-Nord le 31 avec plus de 60 mm et de la neige à la frontière du Labrador. Le mois se termine d’ailleurs sur la journée la plus froide d’août, au Québec, avec une température moyenne de 8,5 °C.
Été 2017 : des disparités régionales marquées
L’anomalie de température moyenne a été de -0,2 °C au Québec et de -0,4 °C dans le sud de la province, de juin à août, mais elle demeure positive, à 0,7 °C, depuis le début de 2017, une valeur difficile à apprécier alors que la seule saison « chaude » a été la saison froide – l’hiver. Aucune canicule n’a été vécue au Québec cette année, alors que 2016 en avait compté sept.
L’été 2017 a aussi été sec de Trois-Rivières à la Gaspésie, avec 70 % des précipitations attendues reçues, en moyenne. Le Bas-Saint-Laurent se trouve d’ailleurs en état de sécheresse modérée, privé de la moitié des pluies habituelles par endroits. Les températures légèrement plus chaudes que la normale dans ce secteur ont aussi contribué à assécher les sols. À l’inverse, un excès de pluie est tombé en Outaouais, en Montérégie, au nord du Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. Les précipitations estivales ont ainsi atteint la normale, en moyenne, dans le sud de la province (303 mm, 102 %) et au Québec (270 mm, 100 %).
Sommaire
mensuel géostatistique
pour le Québec |
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Température (°C) | Moyenne ± écart-type |
Anomalie
± écart-type (réf. 1981-2010) |
Classification |
Maximale | 17,7 ± 3,0 | -0,9 ± 1,1 | Froid |
Moyenne | 12,9 ± 2,4 | -0,6 ± 0,8 | Froid |
Minimale | 8,1 ± 1,9 | -0,4 ± 0,7 | Normal |