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Faits saillants

Septembre 2020 : un mois normal au cours d’une séquence chaude sans précédent en cent ans au Québec

La période de juillet à septembre a été la plus chaude depuis au moins cent ans à l’échelle du Québec, surpassant de 0,1 °C la précédente plus chaude (2010) et de 1,3 °C la normale de 1981-2010. Décalé de quelques jours de cette période, l’été a aussi été le plus chaud en au moins cent ans selon sa définition astronomique (du solstice d’été à l’équinoxe d’automne). Juillet, le mois le plus chaud en au moins cent ans au Québec, compte pour beaucoup dans ces résultats, alors que septembre n’a dépassé la normale que de 0,1 °C. Au sud de la province, la période de juillet à septembre et l’été astronomique se retrouvent aux 10e et 18e rangs des périodes les plus chaudes, en raison d’un mois de septembre 0,3 °C plus frais que la normale pour une deuxième année consécutive après 12 plus doux, de 2007 à 2018. La chaleur estivale ne s’est en fait prolongée que lors des quatre premiers jours de septembre, 16 des 17 jours suivants étant plus frais que la normale, devançant même d’une à deux semaines le premier gel automnal dans la plupart des localités. Ce mois s’est terminé sur un été des Indiens inhabituellement hâtif, l’anomalie quotidienne la plus forte en six mois offrant une journée digne de la mi-août le 28 septembre.

Septembre 2020 en chiffres
1er  été astronomique le plus chaud en plus de cent ans au Québec (18e au sud)
1re  période de juillet à septembre la plus chaude depuis au moins cent ans au Québec (10e au sud)
1,3  °C de plus que la température moyenne normale de juillet à septembre au Québec (1,0 °C au sud)
0,1  °C de plus que la précédente période de juillet à septembre la plus chaude en cent ans au Québec (2010)
0,1  °C de plus que la température moyenne normale de septembre au Québec (-0,3 °C au sud)
130  % du total de pluie normal en septembre au Québec (moins de 60 % dans l’extrême sud)
55  % du total de pluie normal de mai à septembre en Estrie (Sawyerville)
1re  période la plus sèche de mai à septembre en plus de 70 ans en Estrie (Sawyerville)
1re  période la plus sèche de mai à septembre en plus de 56 ans en Chaudière-Appalaches (Saint-Ludger)
1re  période la plus sèche de mai à septembre en 42 ans au Bas-Saint-Laurent (Rimouski)
1re  période la plus sèche de mai à septembre en 42 ans en Gaspésie (Port-Daniel)

Septembre a apporté 30 % plus de pluie que la normale en moyenne au Québec, même si la majorité des Québécois jurerait pourtant le contraire et avec raison. En effet, ce mois a laissé près de 25 % moins de pluie que la normale au sud de l’Outaouais, des Laurentides et de Lanaudière, à Laval, Montréal et en Montérégie, de même que dans les régions au sud du fleuve Saint-Laurent, de l’Estrie jusqu’en Gaspésie, et aussi peu que 33 % de la pluie normale au sud du bassin de la Chaudière. La pluie attendue dans l’extrême sud est plutôt tombée un peu plus au nord. Le total mensuel a atteint le double de la normale par endroits en Abitibi-Témiscamingue et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, pour une moyenne de 121 % de la normale au sud du Québec (125 mm) et de 130 % de la normale à l’échelle de la province (118 mm).

Les régions de l’Estrie, de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie sont toujours aux prises avec une sécheresse variant d’anormale à modérée, les déficits de pluie observés depuis mai s’étant maintenus ou amplifiés en septembre. En Estrie, Sawyerville en est toujours au plus bas niveau de pluie depuis mai en plus de 70 ans (324 mm, soit 254 mm sous la normale et 52 mm sous le précédent minimum enregistré en 1964) en raison d’un mois de septembre sec (48 mm, 49 mm sous la normale). En Chaudière-Appalaches, un mois de septembre encore plus sec à Saint-Ludger (30 mm, soit 62 mm sous la normale) a fait passer le total de pluie reçu depuis mai à son plus bas niveau en au moins 56 ans (295 mm, soit 229 mm sous la normale et 14 mm sous le précédent minimum enregistré en 1968), alors que seul le total de 1968 a été plus bas en 70 ans à Saint-Pamphile (329 mm, soit 199 mm sous la normale). Au Bas-Saint-Laurent, les cinq derniers mois ont été les plus secs en 42 ans à Rimouski (279 mm, soit 157 mm sous la normale), malgré l’ajout en septembre du quart des précipitations totales reçues en cinq mois (73 mm). En Gaspésie, même constat à Port-Daniel (71 mm), où le total des précipitations sur cinq mois (288 mm, soit 240 mm sous la normale) constitue aussi le troisième plus bas observé en 94 ans. Plusieurs localités de l’extrême sud se retrouvent aussi à plus ou moins 75 % du total normal de pluie reçu depuis mai.

Chronologie des événements

Le 1er et le 2 septembre amènent 17 % (21,5 mm) du total mensuel de pluie au sud du Québec, avec plus de 60,0 mm par endroits au nord de l’Outaouais et du Saguenay–Lac-Saint-Jean et jusqu’à 92,0 mm en Abitibi-Témiscamingue (Lac-Nilgaut). En Mauricie, Sainte-Anne-du-Lac en reçoit 43,8 mm en deux heures, dont près de la moitié (23,4 mm) en 30 minutes. Les quatre premiers jours de septembre sont plus doux que la normale, par 1,4 °C au sud de la province et par 2,0 °C à l’échelle du Québec. La température moyenne de 14,2 °C à l’échelle du Québec le 2 est la plus élevée de ce mois et 3,3 °C supérieure à la normale. Au sud, la température moyenne de 15,5 °C observée à ce moment sera la plus élevée avant les fortes anomalies du 27 au 29. Des rafales de plus de 70 km/h observées le 2, dans l’est de la province, indiquent cependant l’arrivée graduelle de températures plus automnales.

Du 5 au 12 septembre, l’anomalie moyenne est de -1,8 °C au sud de la province et de -0,7 °C à l’échelle du Québec, alors que tous les jours sont plus frais que la normale au sud. Le 6 est déjà l’occasion d’un premier gel automnal par endroits en Abitibi, alors qu’il survient le 11 ou le 12 par endroits en Mauricie, au Centre-du-Québec, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord. La période du 6 au 10 amène 17 % (20,8 mm) du total mensuel de pluie au sud du Québec. Ce sont surtout les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du nord de l’Outaouais, de la Mauricie et du Saguenay–Lac-Saint-Jean qui sont de nouveau touchées, celles-ci recevant de 40,0 à 79,3 mm de pluie. Le 7, la Gaspésie compose de nouveau avec des rafales de plus de 70 km/h.

Le 13 septembre, une masse d’air 1,3 °C plus chaud que la normale entrecoupe deux séquences de huit jours sous la normale au sud et amène 14 % (17,1 mm) du total mensuel de pluie, du 12 au 13. La pluie touche davantage les régions au nord du Saint-Laurent, qui en reçoivent de 30,0 à 47,2 mm par endroits, le maximum étant de nouveau observé en Abitibi-Témiscamingue.

Du 14 au 21 septembre, tous les jours sont plus frais que la normale, par -3,6 °C en moyenne au sud, alors que la séquence s’arrête un jour plus tôt à l’échelle du Québec, avec une anomalie moyenne de -2,7 °C. La grande majorité des localités subissent un premier gel, si ce n’était déjà fait, du 15 au 21. Les nuits du 18 et du 19 sont d’ailleurs les premières sous le point de congélation en moyenne au sud du Québec en 110 jours (depuis le 1er juin). Ces journées sont aussi les plus fraîches et les plus anormalement fraîches de ce mois, avec une température moyenne de 4,6 °C au sud du Québec et de 3,2 °C à l’échelle de la province, soit respectivement 6,2 et 4,2 °C de moins que la normale. La pluie épargne l’extrême sud lors de cette semaine froide. Il en est de même au nord de l’Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie, de la Capitale-Nationale et de la Gaspésie, après le 15 et le 16, où il tombe de 30,0 à 45,6 mm par endroits lors de ces deux journées et 10 % (12,2 mm) du total mensuel moyen au sud du Québec.

Le 23 septembre, le passage de l’ouragan Teddy affecte l’est de la province. Aux Îles-de-la-Madeleine, les rafales atteignent 71,6 km/h et la pluie totalise 38,6 mm, tandis que la Basse-Côte-Nord en reçoit ensuite jusqu’à 62,7 mm. Pendant ce temps, l’Arctique québécois doit composer avec des vents plus violents encore, atteignant 104,0 km/h à Akulivik, en plus de recevoir de 25 à 33 mm de pluie à Quaqtaq et Salluit. La température moyenne a gagné 8,2 °C au sud de la province et 7,3 °C à l’échelle du Québec par rapport aux minimums du 18 et du 19 et surpasse la normale lors de huit des neuf derniers jours de septembre (sauf le 25), par 3,8 °C au sud et 3,0 °C au Québec.

Le 28 septembre, une température moyenne de 17,0 °C, plutôt typique de la mi-août et 8,8 °C plus chaude que la normale de la fin septembre, règne au sud du Québec. L’anomalie quotidienne la plus forte en six mois (3 mars) offre la journée la plus chaude en un mois et demi (17 août), au cœur d’une période 8,0 °C plus chaude que la normale, du 27 au 29. On parle alors d’un été des Indiens, phénomène plus fréquent en octobre, ces journées douces suivant un premier gel hâtif. À l’échelle du Québec, l’anomalie de 6,3 °C le 28 et le 29 est la plus forte de ce mois, mais ces jours demeurent moins chauds que le 2, alors que la normale quotidienne était 5,6 °C plus élevée. L’air chaud, plus humide, amène de 40 à 70 mm de pluie le 29 en Montérégie, en Estrie, au Centre-du-Québec, en Mauricie et dans la Capitale-Nationale, dont 54,2 mm en six heures à Granby, et près du tiers (31 %, 38,6 mm) du total mensuel moyen au sud du 26 au 30. Le 30, des rafales de 70 à 95 km/h sont observées dans l’est.

2020 : les neuf premiers mois de l’année sont 1,0 °C plus chauds que la normale de 1981-2010

À l’échelle du Québec, l’été 2020 a été le plus chaud ou le deuxième plus chaud depuis au moins 1921, soit les cent dernières années, que l’on utilise l’une ou l’autre des définitions consacrées pour le définir. Selon la définition traditionnelle de l’été, basée sur l’astronomie, la température moyenne estivale a été 0,3 °C plus élevée que la précédente plus chaude (2003) et 1,2 °C plus élevée que la normale de 1981-2010 au Québec, du solstice d’été à l’équinoxe d’automne. Selon la définition climatologique, qui regroupe les mois de juin, juillet et août, il a été le deuxième plus chaud, à 0,1 °C du record (2012). Si la température moyenne des étés 2003, 2012 et 2020 se compare, ces étés ont toutefois été bien différents : l’été 2012 s’était hâté avec la plus forte chaleur observée en juin, l’été 2013 s’était étiré davantage avec un des trois plus chauds mois de septembre observés, mais le cœur de l’été 2020 a été le plus chaud, avec le mois de juillet et la séquence juillet-août les plus chauds observés. À noter que ces valeurs indiquent un niveau moyen de chaleur sans précédent à l’échelle du Québec en au moins cent ans, et non pas que les records de chaleur locaux ont été battus partout au Québec.

Au sud de la province, l’été 2020 a été le deuxième plus chaud en cent ans selon sa définition climatologique, alors que le froid début de septembre ne le place qu’au 18e rang selon la définition astronomique. Cet été n’est pas le seul à changer de rang de façon marquée selon la définition utilisée, qui implique un échange de trois semaines pour trois autres potentiellement bien différentes. Parmi les plus chauds, on trouve de nouveau les étés 2003 (40e et 8e rangs) et 2012 (2e et 8e rangs), alors que les premiers rangs sont occupés par les étés 1955 (1er et 27e rangs) et 2018 (7e et 1er rangs). L’été 1955 a été légèrement plus chaud que cette année en juin et en août, mais considérablement moins en juillet et septembre. L’été 2018, plus tardif avec un mois de juin sous la normale, a offert la séquence juillet-août la plus chaude observée et des maximums frôlant la canicule jusqu’à la mi-septembre. Des températures plus fraîches au nord, particulièrement en 2018, les repoussent cependant tous les deux derrière à l’échelle de la province.

Après neuf mois, l’année 2020 est 1,0 °C plus chaude que la normale de 1981-2010 au Québec. Un écart similaire est observé au sud et au nord de la province. En ce qui concerne la pluie, il n’y a presque plus d’écart à la normale (559 mm, -6 mm) au sud de la province, alors que le total de neige (172 cm, +17 cm) recommencera à augmenter le mois prochain. À l’échelle du Québec, on a jusqu’à maintenant observé la pluie (447 mm, +0 mm) normale et un peu plus de neige (147 cm, +8 cm) que la normale.

 

Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec
Septembre 2020 Moyenne Anomalie
(réf. 1981-2010)
Classification
(réf. 1981-2010)
Température maximale (°C) 12,7 -0,2 Normal
Température moyenne (°C) 8,7 0,1 Normal
Température minimale (°C) 4,7 0,5 Normal


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