L’été 2018 a été le plus chaud des 146 dernières années au sud du Québec. La portion estivale de septembre, 1,6 °C plus chaude que la normale du 1er au 21, a contribué à maintenir l’été 2018 quelques centièmes de degrés devant l’été 1944, qui se retrouve désormais au deuxième rang. La température moyenne du solstice d’été à l’équinoxe d’automne, grandement réchauffée par les mois les plus chauds observés consécutivement des archives climatiques en juillet et août, a surpassé de 1,3 °C la normale de 1981-2010 avec 16,5 °C. Le mercure dépassait toujours les 30 °C par endroits à la mi-septembre et excédait de 12 °C la normale localement de l’Abitibi au Bas-Saint-Laurent, en route vers un douzième mois de septembre consécutif au-dessus de la normale de 1981 à 2010 au sud de la province.
Le mercure a brusquement chuté dans la portion automnale de septembre, à 1,9 °C sous la normale à partir de l’équinoxe, abaissant à 0,5 °C l’anomalie mensuelle au sud de la province. Le premier gel a aussi été devancé de quatre jours, en moyenne, mais se faisait toujours attendre à la fin du mois du Témiscamingue à la Montérégie. Dans ce secteur, l’anomalie mensuelle surpassait les 2,0 °C localement et le premier gel accusait un retard qui pouvait atteindre deux semaines. Le froid ressenti au sud en fin de mois était cependant la norme en septembre au nord, où l’anomalie mensuelle était de -2,0 °C, pour une moyenne de -0,3 °C au Québec. D’ailleurs, jusqu’à présent, 2018 est l’année la plus froide en 26 ans dans l’Arctique québécois.
Du lac Saint-Pierre au golfe du Saint-Laurent, les précipitations ont été inférieures à la normale pour un cinquième mois consécutif et n’ont pas permis de combler les déficits à long terme. Les conditions de sécheresse demeuraient ainsi d’anormales à graves de la Montérégie à la Gaspésie. Les précipitations ont pourtant été abondantes en moyenne, au sud de la province (112 mm, 112 %) et à l’échelle du Québec (97 mm, 102 %).
Du 1er au 6 septembre, les températures demeurent au-dessus de la normale, avec une anomalie moyenne de 2,2 °C à l’échelle du Québec et de 3,7 °C au sud de la province. De 30 à 60 mm de pluie tombent de Montréal à Québec le 2 septembre et l’Estrie en reçoit plus de 30 mm le lendemain. Le 3 septembre est la journée la plus chaude du mois, avec une température moyenne de 15,2 °C au Québec et de 20,1 °C au sud de la province, une anomalie de 4,2 et 6,6 °C, respectivement. Le mercure dépasse les 30 °C le 3 septembre autour de Montréal et dépasse ce niveau ailleurs au Québec le 5 septembre, de Gatineau à Drummondville et un peu plus au sud.
Du 7 au 10 septembre, les températures descendent sous les normales pour une première fois en septembre, avec une anomalie moyenne de -2,9 °C au Québec et de 4,0 °C au sud de la province. Une forte portion du sud a été témoin d’un premier gel automnal les 9 et 10 septembre.
Du 11 au 17 septembre, et jusqu’au 19 dans la plupart des localités de l’extrême sud, une période chaude et sans pluie s’installe, avec une anomalie moyenne de 2,5 °C au Québec et de 5,4 °C au sud du Québec. Le 14 septembre, le maximum moyen est de 19,1 °C au Québec et de 26,1 °C au sud de la province, soit 5,6 et 8,5 °C au-dessus de la normale, des summums pour ce mois. Gatineau frôle d’ailleurs la canicule du 15 au 17 septembre. Le mercure dépasse quotidiennement les 30 °C dans quelques municipalités durant cette période, probablement pour une dernière fois en 2018. La pluie fait un retour dans le sud-ouest de la province le 20 septembre.
Le 21 septembre, six tornades frappent l’Outaouais, dont une rare de force 3 à Gatineau. La pluie tombe sur l’ensemble du sud de la province, surpassant les 20 mm sur une bonne partie du territoire.
Les 23 et 24 septembre sont les journées les plus froides de ce mois et se situent à 5 °C sous la normale en moyenne au Québec. C’est le moment du premier gel dans la plupart des régions non touchées jusque-là, sauf le long de l’Outaouais, du Témiscamingue à la Montérégie, autour du lac Saint-Pierre et près de Sherbrooke.
Les 25 et 26 septembre, une poussée d’air chaud du sud-ouest amène 20 mm de pluie en moyenne sur l’ensemble du sud du Québec et fait remonter les températures au-dessus des normales le 26. La pluie reçue dépasse les 50 mm dans la région de Québec, en Gaspésie et en Estrie. Le Québec replonge sous la normale de température dès le lendemain et y demeure jusqu’à la fin du mois.
L’Arctique québécois n’avait pas été aussi froid depuis 26 ans. En effet, il faut remonter à 1992 pour retrouver une température moyenne de janvier à septembre plus froide que celle observée en 2018 (-7,6 °C, anomalie de -1,6 °C). Chaque année depuis 1992 avait été de 0,4 °C (2015) à 5,3 °C (2010) plus chaude. Les six derniers mois y ont été sous la normale de température, mars étant la seule exception en 2018. De manière générale, dans le Nord, l’année a d’ailleurs été froide jusqu’à maintenant du Nunavut à l’Islande. Les précipitations (376 mm, -81 mm, 79 %) se sont aussi faites plus rares qu’à l’habitude au nord du 58e degré de latitude. Ce parallèle circonscrit la portion arctique du Québec, soit l’isotherme au nord duquel la température moyenne du mois le plus chaud de l’année demeure sous 10 °C, selon la normale de 1981 à 2010.
Ce froid en Arctique abaisse la température moyenne de 2018 au Québec (-0,7 °C, anomalie de -0,2 °C) sous la normale de 1981-2010, malgré une année plutôt chaude jusqu’à présent au sud (3,4 °C, anomalie de 0,5 °C). De même, on observe un déficit de précipitations au Québec (577 mm, -40 mm, 92 %), malgré un total près de la normale au sud (696 mm, -19 mm, 98 %) en 2018.
Sommaire
mensuel géostatistique
pour le Québec |
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Septembre 2018 | Moyenne |
Anomalie (réf. 1981-2010) |
Classification (réf. 1981-2010) |
Température maximale (°C) | 12,4 | -0,3 | Normal |
Température moyenne (°C) | 8,2 | -0,3 | Normal |
Température minimale (°C) | 4,1 | -0,2 | Normal |