Faits saillants
Mai 2024 : le quatrième mois de mai le plus chaud jamais observé au Québec
Mai 2024 a été le quatrième mois de mai le plus chaud des archives au Québec, sa température moyenne surpassant de 2,7 °C la normale1, à 0,4 °C du troisième plus chaud (1999), à 0,6 °C du deuxième (2006) et à 0,8 °C du record (2001). Il a conclu le deuxième printemps le plus chaud des archives au sud de la province et poursuivi le deuxième début d’année le plus chaud jamais observé à l’échelle du Québec, alors que les 15 derniers mois ont tous été plus chauds que la normale. De la même manière, les 28 premiers jours de mai ont été plus chauds que la normale à l’échelle du Québec et par 6,5 °C en moyenne, du 19 au 22, au sud de la province. Pendant cette période, les maximums quotidiens supérieurs à 30 °C se sont enchaînés, sans toutefois atteindre hâtivement le critère de canicule comme en mai 2023, et ils ont culminé avec un maximum absolu pour ce mois de 32,6 °C à Saint-Anicet, en Montérégie, le 22. L’écart à la normale a été un peu plus élevé de nuit que de jour, avec un minimum et un maximum moyens 2,9 et 2,6 °C supérieurs à la normale au Québec, malgré quelques nuits froides, dont un minimum absolu pour ce mois de -16,7 °C, le 14, au parc national des Pingualuit, au Nord-du-Québec. Le total de pluie, concentré à 75 % durant la deuxième moitié du mois, a été anormalement élevé au nord du 49e parallèle, diminuant le risque de feux de forêt, contrairement à l’an dernier, mais anormalement bas et contribuant peu à la crue printanière au sud de la province, alimentée dans son ensemble par le sixième plus faible apport en eau total des archives.
| Mai 2024 en chiffres | |
| 4e | plus chaud mois de mai des archives au Québec (idem au sud) |
| 3e | plus chaud printemps des archives au Québec (2e au sud) |
| 2e | plus chaud début d’année des archives au Québec (idem au sud) |
| 2e | période de 12 mois la plus chaude des archives au Québec (1re au sud) |
| 2 | jours plus frais que la normale au Québec (4 au sud) |
| 15e | mois consécutif plus chaud que la normale au Québec (6e au sud) |
| 2,7 | °C plus chaud que la normale en mai au Québec (2,5 °C au-dessus de la normale au sud) |
| 32,6 | °C : température maximale observée, le 22, à Saint-Anicet, en Montérégie |
| -16,7 | °C : température minimale observée, le 14, au parc national des Pingualuit, au Nord-du-Québec |
| 6 | mm plus de pluie que la normale en mai au Québec, avec 60 mm (-6 mm au sud, avec 76 mm) |
Pluie : 24 mm à Rimouski au Bas-Saint-Laurent, 147 mm à Saint-Malo en Estrie
Mai a reçu les trois quarts de la pluie normale au sud du 49e parallèle, mais une fois et demie la normale au nord du 49e, pour une moyenne à 6 mm près de la normale à l’échelle du Québec. Par endroits au sud, l’écart à la normale a évidemment été plus important, le secteur s’étendant de Rivière-du-Loup à Rimouski, au Bas-Saint-Laurent, par exemple, n'ayant reçu qu’entre 20 et 30 mm de pluie, soit jusqu’à 60 mm de moins que la normale. L’exception au sud a été Saint-Malo, en Estrie, frappée par les seules pluies d’importance d’une première moitié de mois autrement sèche, qui a reçu au total 147 mm de pluie, soit 34 mm de plus que la normale. Sinon, il faut remonter au Nord-du-Québec pour trouver un secteur ayant reçu plus de 120 mm de pluie durant ce mois, alors que la moyenne a été de 60 mm à l’échelle du Québec.
Parmi les épisodes de temps violent, nombreux en mai, une tornade de catégorie EF1 a touché la Montérégie le 27. De la grêle est tombée sur l’Outaouais le 22, le Centre-du-Québec le 27 et la Capitale-Nationale le 20. Par ailleurs, l’Outaouais a été frappé par des orages à six reprises en mai, Lanaudière et la Chaudière-Appalaches à cinq reprises, l’Estrie, les Laurentides, la Mauricie, la Capitale-Nationale et le Bas-Saint-Laurent à quatre reprises, la Montérégie et l’Abitibi-Témiscamingue à trois reprises et le Centre-du-Québec, la Gaspésie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Nord-du-Québec à deux reprises. Malgré ces périodes orageuses, aucun événement de pluie extrême n’a été observé, alors que les périodes de retour des maximums de pluie reçue en une heure (33 mm à Lévis le 22) et 24 heures (77 mm à Senneterre et Rivière-Héva en Abitibi-Témiscamingue le 27) ont été de 10 et 15 ans.
Crue printanière 2024 : sixième apport en eau total le plus faible en 63 ans au sud de la province
Au début mai, le couvert de neige était toujours présent dans les secteurs montagneux de la réserve faunique des Laurentides, de Charlevoix, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, de même qu’au nord du Saguenay–Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. En revanche, il était disparu plus au sud et en plus basse altitude et il ne contenait que 44 mm d’eau en moyenne au sud de la province, soit 73 mm de moins que la normale à cette période. La fonte, qui s’est terminée durant ce mois, a ainsi généré beaucoup moins d’eau que la normale pour la période. De plus, cette période a apporté considérablement moins de pluie que la normale en moyenne au sud de la province (20 mm, 16 mm sous la normale), malgré un total 50 mm supérieur à la normale au sud-est de l’Estrie.
Si on considère l’ensemble de la crue printanière, l’apport en eau total a été le sixième plus faible jamais observé en moyenne au sud de la province (242 mm du 1er avril au 15 mai), notamment en raison de la faible quantité d’eau provenant de la fonte. En effet, le couvert de neige était le septième moins chargé en eau des 63 dernières années au début avril (154 mm) et le sixième moins chargé en eau si on comptabilise le peu de neige tombée après le 1er avril (13 cm, cinquième plus bas total en 63 ans). Le total de pluie qui a accompagné la fonte a, quant à lui, été légèrement sous la normale de la période, en moyenne, au sud de la province, avec 75 mm reçus du 1er avril au 15 mai (7 mm sous la normale), mais il a été distribué tout sauf normalement dans le temps et l’espace. En effet, il a été de 50 à 60 mm sous la normale par endroits dans la Capitale-Nationale, sur la Côte-Nord, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, mais jusqu’à 80 mm plus élevé que la normale en Abitibi-Témiscamingue, notamment dans la première moitié d’avril (jusqu’à 60 mm de plus que la normale). Cette première moitié d’avril est celle qui a contribué le plus fortement à la crue printanière, avec le double de la pluie normale (30 mm, 14 mm de plus que la normale) et une perte d’eau du couvert de neige très élevée pour la période (67 mm, 42 mm de plus que la normale), en moyenne, au sud de la province.
Chronologie des événements
Du 1er au 2 mai, 42 mm de pluie tombent sur Saint-Malo en Estrie, alors que de 20 à 30 mm sont aussi reçus par endroits au Centre-du-Québec et dans la Chaudière-Appalaches. Le tonnerre se fait entendre le 1er en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière, à Montréal et en Montérégie.
Le 5 mai, de 20 à 25 mm de pluie sont reçus par endroits en Estrie et au Centre-du-Québec. Du tonnerre est entendu dès la veille en Abitibi-Témiscamingue, puis le 5 dans les Laurentides et le lendemain en Gaspésie.
Le 8 mai, on rapporte des orages en Estrie, où il tombe jusqu’à 21 mm de pluie, et des vents violents, atteignant jusqu’à 79 km/h au lac Memphrémagog.
Du 13 au 15 mai, des orages sont rapportés le 13 du côté de Gatineau, le 14 dans la Capitale-Nationale, dans la Chaudière-Appalaches et au Saguenay–Lac Saint-Jean, et les 14 et 15 en Estrie. C’est du côté de l’Estrie et de la Chaudière-Appalaches que le maximum de pluie est enregistré, atteignant jusqu’à 30 mm par endroits. Une pointe de vent à 79 km/h est de nouveau enregistrée au lac Memphrémagog, le 15.
Le 17 mai, le tonnerre gronde en Abitibi-Témiscamingue, dans Lanaudière, en Mauricie, au Saguenay–Lac Saint-Jean, dans la Chaudière-Appalaches et au Bas-Saint-Laurent, alors qu’il tombe jusqu’à 38 mm de pluie à Fortierville, au Centre-du-Québec. C’est cependant plus au nord et les deux jours suivants que sont reçus les plus forts totaux de pluie, dépassant les 50 mm par endroits en Abitibi-Témiscamingue et au nord du Saguenay–Lac Saint-Jean et de la Côte-Nord, alors que le tonnerre se fait de nouveau entendre le 19, cette fois au Nord-du-Québec.
Le 20 mai, on rapporte de la grêle à Sainte-Christine dans la Capitale-Nationale, alors que des orages touchent cette région et la Chaudière-Appalaches.
Le 22 mai, on rapporte de la grêle à Clarendon en Outaouais. Des orages débutent la veille dans cette région ainsi qu’en Montérégie et s’étendent le 22 aux Laurentides, à Lanaudière, à l’Estrie, au Centre-du-Québec, à la Mauricie, à la Capitale-Nationale, à la Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Laurent et au Nord-du-Québec. La quantité de pluie atteint de 20 à 30 mm par endroits. Les vents sont violents par moments et selon les endroits à Montréal, dans Lanaudière, en Estrie, en Gaspésie et sur la Côte-Nord, la vitesse maximale de 120 km/h étant atteinte au lac Memphrémagog.
Le 23 mai, des orages sont signalés dans la Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Le 27 mai, une tornade de catégorie EF1 touche la Montérégie, notamment Rigaud, avec un vent maximal estimé à 155 km/h. Des vents violents sont enregistrés ailleurs dans cette région de même qu’au Centre-du-Québec, dans la Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, où la plus forte rafale mesurée de ce mois (149 km/h au Petit mont Sainte-Anne) est similaire au maximum estimé au cœur de la tornade. Des vents violents seront mesurés dans cette région jusqu’à la fin du mois. De la grêle tombe aussi le 27 sur Pierreville au Centre-du-Québec, où des orages sont rapportés, tout comme en Outaouais, dans Lanaudière et en Mauricie. Cette tempête laisse à elle seule plus du quart du total de pluie mensuel moyen au Québec (16 mm) et au sud de la province (26 mm). Senneterre en Abitibi-Témiscamingue en reçoit alors le plus fort total de ce mois (77 mm).
2024 : le deuxième début d’année le plus chaud observé
Avec une température moyenne surpassant de 3,9 °C la normale, le début d’année en cours est toujours le deuxième plus chaud des archives, se rapprochant à 0,9 °C du début d’année le plus chaud jamais observé (2010), à l’échelle du Québec. En lien avec ces températures chaudes, la part de précipitations qui n’est pas tombée sous forme de neige (109 cm, -36 cm) est tombée sous forme de pluie (135 mm, +30 mm), lors des cinq premiers mois de 2024, en moyenne, au Québec.
Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec
| Mai 2024 | Moyenne | Anomalie1 | Classification |
| Température maximale (°C) | 12,2 | 2,6 | Chaud |
| Température moyenne (°C) | 7,1 | 2,7 | Chaud |
| Température minimale (°C) | 2,0 | 2,9 | Très chaud |
| 1 La normale de 1981 à 2010 est la référence dans ce texte, à moins d’indication contraire. |
