Faits saillants
2023 : troisième année la plus chaude des 108 dernières années au Québec
L’année 2023 a été la troisième année la plus chaude des archives au Québec, ses dix derniers mois, tous plus chauds que la normale, constituant notamment la période de mars à décembre la plus chaude observée en au moins 108 ans. Cinq de ses dix derniers mois se sont d’ailleurs hissés dans leur top 6 de chaleur respectif : juin, juillet, le mois le plus chaud jamais observé au Québec, septembre, octobre et décembre. La température moyenne de cette année a surpassé de 2,8 °C la normale du 20e siècle et de 2,1 °C la normale de 1981-20101, s’arrêtant tout de même à 1,1 °C du record (2010) et à 0,3 °C de la deuxième plus élevée observée (2021). L’année 2023 a ainsi surpassé en chaleur toutes les années observées avant 2010. Bien que l’anomalie moyenne annuelle ait été un peu plus élevée au nord, 2023 a également été la troisième année la plus chaude au sud de la province. Elle s’est classée parmi les trois plus chaudes dans les États voisins au sud de la frontière, alors qu’elle a été la cinquième plus chaude dans l’ensemble aux États-Unis et d’une chaleur record à l’échelle mondiale. Il s’agissait ainsi d’une 26e année consécutive plus chaude que la normale du 20e siècle au Québec, une séquence record qui devance désormais de 21 ans la précédente plus longue et à laquelle il ne manque plus que 4 ans pour atteindre la durée d’une période climatologique standard. Cette année a de surcroît été marquée par des pluies abondantes dans plusieurs régions du sud de la province, sources d’inondations, mais aussi un total de précipitations sous la normale en moyenne au Québec, qui a ouvert la porte à d’importants feux de forêt.
L’année 2023 en chiffres |
3e |
annnée la plus chaude en 108 ans au Québec (idem au sud) |
26e |
année consécutive plus chaude que la normale du 20e siècle au Québec (idem au sud) |
2,1 |
°C plus chaud que la normale au Québec (1,9 °C au sud) |
37,2 |
°C, température la plus élevée de l’année, le 4 juillet à Radisson dans le Nord-du-Québec |
-48,7 |
°C, température la plus basse de l’année, le 31 janvier dans le Nord-du-Québec |
73 |
% du total de degrés-jours de gel normal au sud du Québec |
86 |
% du total de degrés-jours de chauffage normal au sud du Québec |
135 |
% du total de degrés-jours de croissance normal au sud du Québec |
150 |
% du total de degrés-jours de climatisation normal au sud du Québec |
115 |
cm moins de neige que la normale au Québec, avec 136 cm (-72 cm au sud, 168 cm) |
20 |
mm moins de pluie que la normale au Québec, avec 531 mm (+2 mm au sud, 702 mm) |
Sud du Québec
Les Québécois ont donc expérimenté la troisième température moyenne annuelle la plus élevée des archives, alors que celle-ci s’est aussi arrêtée à 0,3 °C de la deuxième plus élevée (2021) et même à 0,7 °C du record (2010) dans la portion la plus peuplée du Québec, et a surpassé de 2,7 °C la normale du 20e siècle et de 1,9 °C la normale de 1981-2010. D’ailleurs, tout comme en 2021, tous les indicateurs de chaleur étaient en hausse et ceux qui sont liés au froid étaient considérablement en baisse. Une première de quatre canicules très hâtive en mai, suivie du sixième mois de juin et du quatrième été les plus chauds des archives, puis d’un mois de septembre d’une chaleur record, a en effet haussé le nombre de jours avec un maximum quotidien supérieur à 20, 25 et 30 °C (+22, +8 et +3 jours de la normale), nécessité davantage de climatisation (150 %) et fourni davantage d’énergie (135 %) à une saison de croissance allongée (+21 jours). La saison froide a bien présenté les seuls mois plus froids que la normale de l’année (février et novembre), mais aussi le sixième mois de janvier, le onzième printemps, le deuxième mois d’octobre et le deuxième mois de décembre les plus doux, abaissant le besoin en chauffage (86 %), diminuant les degrés-jours de gel (73 %) et raccourcissant la saison de gel non soutenu (-30 jours).
Le total de neige, bien qu’il ait été largement sous la normale en moyenne (168 cm, -72 cm), a dépassé de plus de 120 cm la normale par endroits en Mauricie, de 110 cm dans Lanaudière, de 80 cm en Outaouais et dans les Laurentides et de 95 cm dans le Bas-Saint-Laurent. La fonte du couvert de neige et les fortes pluies par moments et endroits ont généré un des dix apports en eau total les plus importants des 61 dernières années, au nord-ouest du Saint-Laurent et sur le bassin versant de la rivière des Outaouais, en avril et mai. Les secteurs du sud-ouest de la province touchés à la fois par de fortes fontes et de fortes pluies ont ainsi été affectés par des inondations considérables et des glissements de terrain. Le total de pluie annuel, à 2 mm près de la normale en moyenne (702 mm, +2 mm), a surpassé de plus de 300 mm la normale par endroits dans la Capitale-Nationale et de plus de 200 mm en Montérégie, en Estrie, au Centre-du-Québec, en Mauricie et au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le total de pluie a notamment été record ou presque par endroits dans plusieurs régions durant l’été, avec jusqu’à 700 mm en Mauricie et presque autant en Estrie, plus de 650 mm dans la Capitale-Nationale et plus de 500 mm par endroits en Montérégie, dans Lanaudière, au Centre-du-Québec, dans la Chaudière-Appalaches, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, dans le Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord. Un record mensuel local pour n’importe quel mois de l’année a d’ailleurs été enregistré dans plusieurs régions en juillet ou en août, juillet donnant lieu à du temps violent fréquent, avec des orages pratiquement tous les jours en au moins un point du Québec et de la grêle un jour sur deux lors des deux premières semaines. Une partie des récoltes de nombreux agriculteurs a ainsi été perdue, malgré la riche saison de croissance.
Nord du Québec
La température moyenne de 2023 a été 2,5 °C plus élevée que la normale de 1981-2010 au nord de la province, où ont été enregistrés les deux extrêmes de températures de l’année au Québec : un minimum absolu de -48,7 °C le 31 janvier près de la centrale Laforge-2 et un maximum absolu de 37,2 °C le 4 juillet à Radisson. Février y a été le seul mois plus froid que la normale. Les précipitations ont été largement sous la normale, autant pour la pluie (336 mm, -63 mm) que pour la neige (103 cm, -87 cm), ce qui, avec la chaleur anormale, a fourni des conditions propices aux immenses feux de forêt qui se sont propagés pendant plusieurs semaines cet été.
Chronologie des événements
2023 : les événements climatiques les plus marquants au Québec
Voici un classement des événements climatiques les plus marquants de 2023 au Québec :
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Des pluies d’une période de retour estimée à 140 ans du 30 avril au 2 mai causent une inondation mortelle dans Charlevoix.
Sur le bassin versant de la rivière du Gouffre, 142 mm de pluie sont tombés en tête de bassin (à La Galette, dont près de 100 mm en 12 heures), 95 mm au cœur du bassin (à Saint-Urbain) et près de 85 mm à ses limites sud-ouest et est (massif de Charlevoix et Saint-Aimé-des-Lacs), du 30 avril au 2 mai. La période de retour de cette pluie à La Galette est évaluée à plus de 140 ans, le total sur deux et trois jours (127 et 142 mm) dépassant l’ancienne marque établie sur trois jours en avril-mai en 71 ans d’observations. Le total sur deux jours à Saint-Urbain a été le cinquième plus important observé en avril-mai. Ces pluies se sont ajoutées aux quelque 200 mm d’eau libérés du couvert de neige depuis la mi-avril. Des inondations majeures ont ainsi affecté Saint-Urbain et Baie-Saint-Paul, isolant un quartier complet par l’affaissement d’un ponceau, coupant pendant plusieurs semaines la route 138 au niveau du pont enjambant la rivière des Mares, un affluent de la rivière du Gouffre, qui en sortant de son lit a aussi détruit une bonne partie du camping se trouvant sur ses berges. Deux pompiers volontaires sont aussi décédés, emportés lors d’un sauvetage par les eaux tumultueuses de la rivière du Gouffre.
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Des pluies d’une période de retour estimée à 200 ans le 1er juillet causent un glissement de terrain mortel au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Dès les premières heures de juillet, la normale mensuelle de pluie était déjà dépassée à Rivière-Éternité au Saguenay–Lac-Saint-Jean, avec 136 mm tombés, la majeure partie en deux heures, entre 11 h et 14 h, le 1er juillet, un événement d’une période de retour que l’on estime supérieure à 200 ans à cet endroit. La précédente plus importante pluie sur deux heures y avait été trois fois moindre. Un glissement de terrain, qui a causé l’affaissement de la route 170, aux abords de la rivière Éternité, a tragiquement emporté deux personnes et causé leur décès. Près de 200 campeurs ont aussi dû être évacués par hélicoptère du parc national du Fjord-du-Saguenay.
- Une épaisse couche de verglas sur le sud-ouest de la province le 5 avril.
Deux observateurs du réseau de surveillance sur trois sont témoins de pluie verglaçante le 5 avril. De l’Abitibi-Témiscamingue au Bas-Saint-Laurent, en passant par l’Outaouais, Montréal, Laval, la Montérégie, l’Estrie, le Centre-du-Québec, les Laurentides, Lanaudière, la Mauricie, la Capitale-Nationale, la Chaudière-Appalaches et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, on rapporte du verglas, dont l’épaisseur atteint de 15 à 30 mm par endroits. Le total de pluie atteint jusqu’à 51 mm en Montérégie, 40 mm en Outaouais et plus de 25 mm par endroits dans les Laurentides, au Centre-du-Québec, en Estrie et dans la Chaudière-Appalaches. Des vents violents s’ajoutent, avec des rafales allant jusqu’à 96 km/h au lac Memphrémagog, 90 km/h à L’Assomption et 64 km/h au lac Saint-Pierre et à l’île d’Orléans. Le poids de la glace, la chaussée glissante et les vents violents fracassent de nombreux arbres, privent d’électricité près d’un million de ménages, causent la fermeture de routes et de ponts et forcent l’annulation de plusieurs vols.
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Une chaleur hâtive record en mai et la séquence mai-juin la plus sèche des archives mènent à une saison record de feux de forêt.
Non seulement n’avait-il jamais fait si chaud si hâtivement ces 104 dernières années au sud de la province, mais il n’avait fait plus chaud qu’à seulement trois reprises, à tout moment d’une année, qu’en ce 31 mai 2023. Le maximum a atteint 31,6 °C en moyenne au sud de la province et dépassé 34 °C par endroits, avec des anomalies de 14 à plus de 18 °C. Au cœur d’une vague de chaleur d’une pleine semaine au sud de la province, la première canicule de l’année, hâtive, était observée du 30 mai au 2 juin, dans la plupart des régions du sud, mais aussi au nord de la province. La chaleur asséchait le sol, qui était arrosé des plus faibles précipitations observées en cent ans au Québec en mai-juin (86 mm). En juin, il n’est notamment même pas tombé 1 mm de pluie à Eastmain, presque 2 mm à Kuujjuarapik, 4 mm à Radisson, 11 mm à Waskaganish, 13 mm à Val-d’Or et 28 mm à Chapais, tous des minimums records. À Lebel-sur-Quévillon (33 mm), le minimum record en juin était tout juste dépassé à la fin du mois, mais on en restait largement en dessous pour le total en mai-juin (49 mm). Radisson a aussi éventuellement reçu son troisième plus bas total estival de pluie en plus de 100 ans (120 mm), soit la moitié de son total normal. La bataille contre les incendies de forêt s’est poursuivie une bonne partie de l’été dans la taïga du Nord-du-Québec et le feu a aussi brûlé les forêts de l’Abitibi-Témiscamingue, du nord de la Mauricie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord.
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Quatre semaines de temps violent, en juillet.
Après les pluies diluviennes sur Rivière-Éternité au Saguenay le 1er juillet, des orages ont généré de la grêle en Outaouais le 3, en Estrie le 4, dans le Bas-Saint-Laurent le 6, en Gaspésie le 7, puis à nouveau en Outaouais le 10. Le 10, les orages ont privé d’électricité plus de 50 000 foyers, coupé des routes, causé des inondations à Sherbrooke et forcé l’annulation du spectacle des Cowboys fringants au Festival d’été de Québec. Le total de pluie a dépassé 100 mm dans la Capitale-Nationale, en Estrie, au Centre-du-Québec, dans le Bas-Saint-Laurent et en Mauricie, où le plus fort total de l’année au Québec sur douze heures a été enregistré avec 120 mm à Sainte-Anne-de-la-Pérade, déjà son total normal en juillet, qui a rapidement été dépassé davantage trois jours plus tard avec un autre 60 mm reçu en deux heures, lors d’une nouvelle série d’orages, qui a généré aussi de la grêle en Mauricie. Le 13, Montréal a été affecté par des inondations et la surverse d’eaux usées dans des cours d’eau, 75 mm de pluie tombant en seulement deux heures. Une tornade a touché Mirabel le même jour et les vents violents, atteignant 110 km/h à Montréal, 90 km/h à Saint-Anicet et plus de 70 km/h dans Lanaudière, au lac Memphrémagog et à l’île d’Orléans, ont privé d’électricité près de 207 000 demeures et établissements. Le 14, le total de pluie a atteint 91 mm en six heures dans la Chaudière-Appalaches, à Notre-Dame-du-Rosaire, à 1 mm du maximum de l’année au Québec sur cette durée, qui sera observé moins de deux semaines plus tard. Le 16, Coaticook en Estrie a été inondé, l’équivalent d’un mois de pluie tombant là aussi en quelques heures, avec 97 mm en 12 heures. Le 21, des refoulements d’égout ont été rapportés à Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie, suite aux 81 mm de pluie reçus en moins de deux heures, de même qu’à Joliette dans Lanaudière, où un centre commercial a aussi dû être évacué. Le 24, de la grêle est à nouveau tombée en Outaouais, qui a par la suite été touché par les intensités de pluie les plus élevées de l’année au Québec sur une, deux et six heures (57, 81 et 92 mm) le 26, à Notre-Dame-de-la-Paix, alors que les orages faisaient rage à nouveau, dans plusieurs régions.
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40 jours anormalement chauds consécutifs du 17 juin au 26 juillet mènent au mois le plus chaud et à l’été le plus chaud jamais enregistré.
Juillet s’est ouvert sur la troisième canicule de l’année au cœur d’une séquence de 40 jours plus chauds que la normale, qui a offert les jours les plus chauds jamais observés à l’échelle du Québec, et s’est terminé avec le titre de mois le plus chaud des archives. Sa température moyenne (17,2 °C, soit 2,7 °C de plus que la normale), le maximum moyen le 4 (29,1 °C, soit 10,3 °C de plus que la normale) et la température moyenne le 5 (21,9 °C, donc 7,6 °C de plus que la normale) ont tous surpassé de 0,1 °C le précédent record, à l’échelle du Québec. Le record local de chaleur pour un mois de juillet a été battu par un écart atteignant jusqu’à 2,4 °C sur la Côte-Nord, 1,7 °C au Nord-du-Québec, 1,3 °C dans le Bas-Saint-Laurent et 0,9 °C en Gaspésie. L’anomalie moyenne a été 0,7 °C plus élevée au nord de la province, lieu du maximum absolu de l’année (37,2 °C le 4, près de Radisson) et du plus grand brasier de l’histoire du Québec, qu’au sud de la province, lieu de la moyenne mensuelle la plus élevée (23,6 °C à Longueuil en Montérégie), mais où il avait déjà fait plus chaud à trois reprises. Dans son ensemble, l’été 2023 a aussi été d’une chaleur record à l’échelle du Québec, sa température moyenne surpassant de 0,3 °C le précédent record, et le quatrième plus chaud au sud de la province.
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57 jours anormalement chauds consécutifs mènent à une chaleur record en septembre et au deuxième mois d’octobre le plus chaud des archives.
Tous les jours, du 2 septembre au 28 octobre, ont été plus chauds que la normale en moyenne au Québec, une séquence de 57 jours qui a été la plus longue depuis août 2020. En plus d’avoir offert une rare canicule en septembre, du 3 au 7, la quatrième de 2023, cette période a passé bien près d’en offrir une première en octobre, le maximum surpassant 30 °C deux jours durant par endroits et battant à 35 reprises le précédent record québécois pour un mois d’octobre, du 3 au 5 octobre. Le 3 octobre a offert un maximum absolu record en octobre (31,2 °C, près de Gatineau), alors que le 5 est devenu le jour d’octobre le plus chaud des archives au Québec, le record étant même battu trois jours d’affilée du 4 au 6 au sud de la province. Durant cette séquence de près de deux mois, septembre a été le mois de septembre le plus chaud des archives, sa température moyenne surpassant de 0,2 °C le précédent record et de 2,8 °C la normale, et octobre était ensuite le mois d’octobre le plus chaud des archives… avant ses trois derniers jours. Il a ainsi été le deuxième plus chaud mois d’octobre à l’échelle du Québec, sa température moyenne surpassant de 3,5 °C la normale, à 1,0 °C du record (2021) et 0,3 °C devant octobre 2022, troisième. En 104 ans, les trois mois d’octobre les plus chauds ont ainsi été les trois derniers. La chaleur a retardé de plus de trois semaines le premier gel automnal au sud de la province, le minimum moyen surpassant de 2,0 °C la normale en septembre et de 3,7 °C en octobre.
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La tempête post-tropicale Lee n’empêche pas le mois de septembre d’être le plus sec depuis 1950 au Québec.
Le passage de la tempête post-tropicale Lee dans l’est du Québec le 16 septembre amène 113 mm de pluie à Gaspé, le plus fort total quotidien de ce mois, et plus de 50 mm sur la péninsule gaspésienne et sur la Basse-Côte-Nord, où le maximum est de 56 mm à Baie-Johan-Beetz. Les vents atteignent 90 km/h à Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, 76 km/h à Percé et 71 km/h aux îles de la Madeleine. À Gaspé, la tempête fait pratiquement passer à elle seule le total de pluie en septembre au troisième rang local (175 mm) et laisse près du quart d’un total de pluie record local reçu de juillet à septembre (534 mm). À Baie-Johan-Beetz, le total tombé de juillet à septembre établit aussi un record local (515 mm). À la rivière aux Écorces près de Saguenay, c’est un autre événement intense (97 mm en 10 heures le 8) qui amène la majeure partie du troisième total local de pluie le plus important observé en septembre (202 mm). Pendant ce temps, c’est plutôt un minimum de pluie record qui est reçu en septembre par endroits en Outaouais (8 mm au lac Brodtkorb), dans les Laurentides (10 mm à Ferme-Neuve), à Montréal (17 mm à l’Université McGill), et dans Lanaudière (20 mm à Saint-Michel-des-Saints et 22 mm à Sainte-Béatrix), alors que le total de pluie en moyenne au Québec (59 mm) a été le plus faible en septembre des 73 dernières années et le deuxième plus faible en au moins 97 ans, à 7 mm du minimum record.
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Le moins neigeux et troisième plus chaud mois de décembre des archives au sud de la province efface la
neige abondante de novembre.
Novembre laissait entrevoir un hiver chargé de neige, avec par endroits plus du double de la neige normale à Montréal, en Abitibi-Témiscamingue, en Outaouais, dans la Capitale-Nationale et au Centre-du-Québec et plus de 70 cm en Abitibi-Témiscamingue, dans la Capitale-Nationale et sur la Côte-Nord, mais Noël n’a tout de même pas été blanc pour une grande majorité de Québécois, quelques semaines plus tard. Le mois de décembre a été le deuxième plus chaud des archives au Québec, sa température moyenne surpassant de 6,0 °C la normale, à 1,8 °C du record, alors qu’il a offert plus de la moitié des 5 à 20 jours les plus anormalement chauds de l’année, dont le plus anormalement chaud en près de trois ans – à Noël (anomalie moyenne de 14,8 °C au Québec). Le total de neige en décembre a été de moins de la moitié du précédent minimum record en moyenne au sud de la province (14 cm) et de moins de 10 % de la normale par endroits dans la Capitale-Nationale (2 à 14 cm à Québec), en Gaspésie (2 à 6 cm au bord de la baie des Chaleurs), au Saguenay–Lac-Saint-Jean (3 cm à Saint-Prime) et sur la Côte-Nord (5 cm à Sept-Îles). Seuls l’Outaouais et l’Estrie en ont reçu autant que la normale ou presque. Le total de précipitations a aussi été faible, le neuvième plus faible des archives en décembre à l’échelle du Québec, et plus de la moitié de celui-ci est de surcroît tombé en un seul événement, pluvieux, lors des fortes chaleurs anormales du 18. Le total de pluie a ainsi été le cinquième plus élevé des archives en décembre au sud de la province, dépassant 120 mm par endroits à Montréal, en Montérégie et dans la Capitale-Nationale et atteignant 170 mm sur la Basse-Côte-Nord.
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185 mm de pluie en 45 heures en octobre, 56 cm de neige en 36 heures en janvier.
Il y a bien eu des événements de pluie plus intenses en juillet, mais ce sont les 185 mm de pluie tombés en octobre, du 6 à 17 h au 8 à 14 h dans la réserve faunique du Saint-Maurice en Mauricie, qui ont constitué l’événement de pluie le plus abondant de l’année. La pluie est tombée principalement le 7, avec 139 mm, un total sur 24 heures qui devançait aussi tout juste celui de 136 mm observé à Rivière-Éternité au Saguenay–Lac-Saint-Jean le 1er juillet. Contrairement à cet événement, avec un total tombé principalement en deux heures, l’abondante pluie d’octobre en Mauricie a plutôt été très régulière, avec un maximum de 22 mm en une heure, et n’a heureusement pas causé d’événement aussi tragique. C’est au Bic, dans le Bas-Saint-Laurent, qu’a été reçue la bordée de neige la plus importante de l’année : 56 cm, tombés en 36 heures, principalement le 13 janvier. Mention honorable aux gens de Louiseville en Mauricie, qui ont dû déblayer 45 cm de neige, tombés en moins de 24 heures, le 17 février.
La présente analyse est basée sur les observations climatiques faites aux stations de surface de référence du Québec depuis 1915 et homogénéisées depuis 1960.
1 La normale de 1981 à 2010 est la référence dans ce texte, à moins d’indication contraire