Mai 2022 : apport en eau record et inondations, malgré sécheresse, canicule hâtive et feux de forêt
Un apport en eau record en mai au sud de la province (308 mm, +70 mm de la normale) a causé des inondations au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Mauricie et en Outaouais. La deuxième fonte la plus abondante en mai (214 mm, +47 mm) se déroulait pourtant sans encombre, lors de la chaude et très sèche première moitié de ce mois (8 mm de pluie, -30 mm). La chaleur a culminé 10,6 °C au-dessus de la normale, lors de la canicule étendue la plus hâtive des archives, et battu plus de 425 records quotidiens. Ce temps chaud et sec a cependant entraîné un nombre élevé de feux de forêt. Il n’a finalement pu empêcher les inondations, dès les premières précipitations d’importance, qui s’ajoutaient à une fonte particulièrement abondante au nord-ouest du Saint-Laurent (201 mm, +83 mm) et au Saguenay—Lac-Saint-Jean (269 mm, +85 mm), et tardive sur le bassin versant de l’Outaouais (55 mm, +43 mm). Un rare derecho en rajoutait quelques jours plus tard, avec des vents violents et de la grêle, et devenait le sixième sinistre le plus coûteux recensé au Canada en termes de dommages assurés. Globalement, ce mois de mai a été le 13e plus pluvieux des 60 dernières années (94 mm, +23 mm) et le 13e plus chaud en 103 ans (+1,2 °C de la normale de 1981-2010) au sud de la province.
Mai 2022 en chiffres | |
1er | apport en eau total le plus élevé en mai au sud du Québec, avec 308 mm |
2e | fonte la plus abondante en mai au sud du Québec, avec 214 mm |
13e | total de pluie le plus élevé en mai au sud du Québec, avec 94 mm (131 % de la normale) |
1,2 | °C plus chaud que la normale en mai au sud du Québec (+0,9 °C au Québec) |
13e | plus chaud mois de mai en 103 ans au sud du Québec (27e au Québec) |
27e | plus chaud printemps en 103 ans au sud du Québec (37e au Québec) |
37e | plus froid début d’année en 103 ans au sud du Québec (31e au Québec) |
Au sud-ouest du Saint-Laurent, où la fonte était déjà achevée, la pluie a été abondante en mai, atteignant 160 mm en Estrie (Richmond) et 183 mm en Beauce (Saint-Éphrem-de-Beauce) et mettant fin à la sécheresse qui y sévissait depuis mai 2020. Le nord des Laurentides et de la Mauricie a cependant reçu plus de pluie encore, celle-ci atteignant jusqu’à 200 mm par endroits.
Le 37e printemps le plus doux n’a pas fait le poids contre le 8e janvier et le 19e février les plus froids, de sorte que le début de l’année se retrouve au 31e rang des plus froids des 103 dernières années au Québec. Le minimum absolu pour ce mois a été de -18,0 °C au nord de la province (le 5, au lac Payne) et de -9,2 °C aux plus basses latitudes (le 8 à Murdochville, en Gaspésie), des froids assez extrêmes en ce temps de l’année. On a cependant eu droit à beaucoup moins de nouveaux records quotidiens de froid (27) que de chaleur (426) en mai. Le maximum absolu pour ce mois (34,7 °C le 13, à La Tuque, en Mauricie), survenu durant une période caniculaire de quatre jours, a d’ailleurs battu de 2,5 °C le record de chaleur local avant la mi-mai (32,2 °C le 8 mai 1939) et s’est approché des deux seuls maximums historiques plus élevés localement pour l’ensemble de ce mois (35,0 °C le 22 mai 1994 et le 25 mai 2010) en 101 ans d’observations.
Du 1er au 3 mai, la température est en moyenne 1,8 °C au-dessus de la normale au Québec (+1,4 °C au sud de la province). Le 3 reçoit 3,1 mm de pluie en moyenne au sud de la province et 10 mm au maximum au Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui seront les seules précipitations significatives de la première moitié de ce mois.
Du 4 au 8 mai, la température est en moyenne 3,0 °C sous la normale au sud de la province, alors que la séquence de jours froids (d’une même anomalie moyenne) s’arrête un jour plus tôt à l’échelle du Québec. Les 5 et 6 sont les jours les plus froids et les plus anormalement froids de ce mois au sud de la province (température moyenne de 1,7 °C, soit 4,1 °C sous la normale) et à l’échelle du Québec (température moyenne de -2,0 °C, soit 3,8 °C sous la normale).
Du 9 au 16 mai, la température est en moyenne 5,4 °C au-dessus de la normale au sud de la province (+4,7 °C à l’échelle du Québec). Le 10 est le jour le plus chaud et le plus anormalement chaud de ce mois à l’échelle du Québec (température moyenne de 10,3 °C, soit 7,4 °C de plus que la normale). Au sud de la province, la période du 11 au 14 est la plus anormalement chaude (7,3 °C de plus que la normale) et bat plus de 375 records quotidiens de chaleur, alors que la chaleur y culmine le 14 (température moyenne de 16,0 °C). On observe la canicule étendue la plus hâtive des archives au Québec, qui s’étend sur ces quatre jours par endroits en Montérégie, au Centre-du-Québec et en Mauricie et qui établit des records de chaleur hâtive à plusieurs endroits du sud-ouest de la province. Le maximum moyen au sud de la province est de 22,1 °C durant une semaine complète (du 9 au 15), ce qui est plutôt la normale en juillet-août. Le 12, le maximum quotidien surpasse d’ailleurs de 10,6 °C la normale.
Du 15 au 17 mai, un rafraîchissement graduel apporte de 70 à 100 mm de pluie par endroits en Outaouais, dans les Laurentides, en Mauricie et au Saguenay—Lac-Saint-Jean et 30 mm en moyenne au sud de la province. Le 16, à Lachute, dans les Laurentides, 34 des 70 mm tombent en 30 minutes. Ces premières précipitations significatives en près de deux semaines génèrent des inondations durant une période de crue qui s’annonçait tranquille, puisque les cours d’eau au sud de la province sont déjà gonflés à ce moment par la fonte d’un peu plus de la moitié (112 mm, +36 mm) de l’imposant contenu en eau présent dans le couvert de neige au début du mois. Du 17 au 19, la température moyenne se retrouve 1,1 °C sous la normale au Québec.
Le 21 mai, un derecho frappe durement le sud de la province avec des orages, des épisodes de pluie intense, de la grêle et des vents violents (62 km/h et plus), alors que des alertes de tornades sont émises sur un vaste secteur, heureusement sans se matérialiser, du moins au Québec. Du 20 au 22, de 20 à 50 mm de pluie tombent sur toutes les régions, et Gatineau doit se préparer pour une inondation. C’est l’Abitibi-Témiscamingue qui en reçoit le maximum, le 20, la pluie s’accumulant à hauteur de 31 mm en 30 minutes pour un total de 46 mm en deux heures au barrage Angliers. Les 20 et 21, la température moyenne se retrouve 2,3 °C au-dessus de la normale en moyenne à l’échelle du Québec et 5,2 °C au-dessus de celle-ci le 21 au sud de la province.
Du 22 au 24 mai, la température est en moyenne 1,7 °C sous la normale au sud de la province (-1,1 °C à l’échelle du Québec). Les 25 et 26, la séquence froide se poursuit à l’échelle du Québec, mais s’arrête au sud de la province.
Du 25 au 31 mai, la température est en moyenne 0,9 °C au-dessus de la normale au sud de la province (+0,8 °C à l’échelle du Québec, du 27 au 31). Du 25 au 28, l’arrivée de cet air chaud apporte de 80 à 105 mm de pluie par endroits en Outaouais, dans les Laurentides, en Montérégie, au Centre-du-Québec, en Estrie, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, et 35 mm en moyenne au sud de la province. Le 27, en Estrie, 68 des 92 mm sont reçus en six heures à Farnham. Le 30, une bande de pluie très délimitée et rectiligne apporte de 20 à 30 mm de pluie sur l’Abitibi, le nord de la Mauricie, Québec et la Chaudière-Appalaches.
Crue printanière 2022 : un apport en eau record en mai, mais le 21e plus élevé du 1er avril au 15 mai
L’apport en eau total à la crue printanière a été le 21e plus élevé des archives du 1er avril au 15 mai (335 mm, +29 mm de la normale), le sixième plus abondant du 16 avril au 31 mai (375 mm) et d’une quantité record en mai (308 mm), en moyenne, au sud de la province. En effet, l’apport en eau total a été plus élevé en mai 2022 qu’en mai 1974, 2017 et 2019 (de 274 à 304 mm). Cependant, un apport en eau record pour l’ensemble de la crue printanière a marqué ces trois printemps aux inondations historiques (de 412 à 425 mm du 1er avril au 15 mai).
Du 1er avril au 15 mai, la fonte du 13e couvert de neige le plus chargé en eau (251 mm à la fin mars), conjuguée à la 19e période de fonte la plus sèche (86 mm de précipitations), a généré cette année un apport en eau total plus près de ces maximums (de 412 à 425 mm en 1974, 2017 et 2019) que des minimums des 60 dernières années (de 212 à 217 mm en 1987, 1998 et 2021). Plus important sur les bassins versants de la rivière des Outaouais (16e, 291 mm, +49 mm), du nord-ouest du Saint-Laurent (10e, 384 mm, +62 mm) et du Saguenay—Lac-Saint-Jean (382 mm), l’apport en eau a cependant été sous la normale au sud-ouest du Saint-Laurent (31e, 183 mm, -8 mm). Le couvert de neige s’est maintenu près de son niveau maximal jusqu’à la mi-avril et est devenu le deuxième plus chargé en eau des archives au début mai. Un début mai très sec a laissé croire à une crue sans encombre, mais la fonte s’est terminée avec de fortes pluies qui ont suivi et causé des inondations au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Mauricie et en Outaouais.
Dans son ensemble, ce printemps a été le 27e plus doux des archives (0,8 °C, anomalie de 0,3 °C) et a apporté davantage de pluie (167 mm, +47 mm) et de neige (65 cm, +20 cm) que la normale au sud de la province, en mars, avril et mai. À l’échelle du Québec, ce printemps a été le 37e plus doux des archives (-3,0 °C, anomalie de 0,4 °C) et a aussi laissé plus de pluie (118 mm, +33 mm) et de neige (56 cm, +9 cm) que la normale. Le surplus de pluie a été beaucoup plus important au sud-ouest du Saint-Laurent (jusqu’à +185 mm à Richmond, en Estrie).
2022 est jusqu’à présent la 37e année la plus froide au sud de la province (-6,9 °C, anomalie de -1,1 °C) et la 31e plus froide à l’échelle du Québec (-10,5 °C, anomalie de -1,0 °C), après ses cinq premiers mois.
Canicule du 11 au 14 mai 2022 : la plus chaude et la plus étendue si tôt dans l’année
Un record de chaleur hâtive a été établi en Montérégie, en Estrie, dans les Laurentides et en Mauricie durant la première canicule de 2022, qui a touché une bonne partie du sud-ouest de la province, du 11 au 14 mai. Le record de chaleur centenaire avant la mi-mai a été battu trois jours durant en Montérégie (de 31,0 à 32,5 °C du 12 au 14 vs 31,0 °C le 15 mai 2014, à Les Cèdres) et par 2,5 °C en Mauricie, lieu du maximum absolu de cette canicule (34,7 °C le 13 vs 32,2 °C le 8 mai 1939, à La Tuque). Le record en plus de 60 ans d’observations a aussi été battu à deux reprises en Estrie (31,1 °C les 12 et 14 vs 30,6 °C le 9 mai 1979, à Sawyerville) et par 3,3 °C dans les Laurentides (33,5 °C le 14 vs 30,2 °C le 15 mai 2014, à Arundel). Au Centre-du-Québec, il avait déjà fait plus chaud avant la mi-mai une seule fois ces 109 dernières années (31,9 °C le 14 vs 32,2 °C le 9 mai 1979, à Drummondville). En Outaouais, ce n’est arrivé que deux fois en 95 ans (31,4 °C le 14 vs 31,7 et 33,3 °C le 8 mai 1936 et le 9 mai 1979, à Chelsea). En Abitibi-Témiscamingue, un seul maximum avait été plus chaud avant la mi-mai en 71 ans (31,0 °C le 13 vs 31,5 °C le 10 mai 1993, à Belleterre). Plus à l’est, le critère de canicule n’a pas été atteint, mais la chasse aux records n’était pas en reste.
Avec 88 stations de mesure touchées et des maximums quotidiens allant jusqu’à 34,7 °C, aucune canicule aussi étendue et chaude n’a été plus hâtive que celle de cette année. Contrairement à ce qui a été rapporté dans les médias, deux canicules ont été plus hâtives, en 1990 (du 26 au 29 avril) et 2001 (du 1er au 3 mai), mais elles étaient beaucoup plus locales (3 et 12 stations) et moins chaudes (maximums atteignant jusqu’à 32,0 °C). Les trois canicules hâtives les plus comparables avaient débuté près d’une semaine plus tard, en 1911 (du 18 au 23 mai), 1962 (du 16 au 19 mai) et 1989 (du 18 au 20 mai).
Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec
Mai 2022 | Moyenne | Anomalie (réf. 1981-2010) |
Classification (réf. 1981-2010) |
Température maximale (°C) | 10,9 | 1,2 | Chaud |
Température moyenne (°C) | 5,4 | 0,9 | Chaud |
Température minimale (°C) | -0,2 | 0,7 | Normal |
Sommaire nivométrique géostatistique pour le Québec
Région hydrographique |
Neige au sol, fin mai 2022 | Précipitations mai 2022 |
|||||
Épaisseur moyenne (cm) |
Équivalent en eau (mm) |
Variation mensuelle ÉEN (mm) |
Neige (cm) |
Pluie (mm) |
|||
Moyenne | Anomalie | Moyenne | Anomalie | Moyenne | Moyenne | ||
Outaouais et Montréal | 0 | 0 | 0 | -55 | -43 | 0 | 93 |
Saint-Laurent sud-ouest | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 | 0 | 111 |
Saint-Laurent nord-ouest | 0 | 0 | 0 | -201 | -83 | 1 | 135 |
Saint-Laurent sud-est | 0 | 0 | 0 | -134 | -27 | 1 | 96 |
Baie des Chaleurs et Percé | 0 | 0 | 0 | -170 | -47 | 1 | 107 |
Saguenay—Lac-Saint-Jean | 0 | 0 | 0 | -269 | -85 | 3 | 114 |
Côte-Nord | 0 | 0 | 0 | -343 | -16 | 1 | 81 |
* Sud du Québec | 0 | 0 | 0 | -214 | -47 | 1 | 94 |
Apport en eau total dans les régions hydrographiques au sud du Québec du 1er avril au 15 mai (mm)
Année | Sud du Québec | Outaouais et Montréal |
Saint-Laurent nord-ouest |
Saint-Laurent sud-ouest |
Chaudière |
2022 | 335 | 291 | 384 | 183 | 271 |
2021 | 219 | 132 | 157 | 103 | 130 |
2020 | 333 | 272 | 406 | 161 | 288 |
2019 | 423 | 433 | 500 | 348 | 453 |
2018 | 358 | 285 | 366 | 266 | 348 |
2017 | 412 | 420 | 531 | 306 | 408 |
2016 | 308 | 282 | 368 | 137 | 203 |
2015 | 339 | 287 | 331 | 234 | 311 |
2014 | 388 | 368 | 416 | 324 | 366 |
2013 | 325 | 321 | 327 | 137 | 218 |
2012 | 243 | 115 | 212 | 135 | 149 |
2011 | 353 | 273 | 354 | 340 | 381 |
2010 | 230 | 164 | 270 | 146 | 210 |
2009 | 346 | 261 | 346 | 170 | 297 |
2008 | 394 | 320 | 435 | 282 | 424 |
2007 | 253 | 153 | 246 | 183 | 301 |
2006 | 331 | 233 | 369 | 144 | 169 |
2005 | 347 | 244 | 355 | 201 | 315 |
2004 | 352 | 250 | 348 | 177 | 255 |
2003 | 273 | 198 | 259 | 185 | 250 |
2002 | 344 | 300 | 364 | 201 | 281 |
2001 | 273 | 235 | 293 | 238 | 285 |
2000 | 279 | 191 | 289 | 241 | 279 |
1999 | 302 | 245 | 323 | 93 | 184 |
1998 | 216 | 163 | 255 | 117 | 203 |
1997 | 363 | 358 | 468 | 236 | 320 |
1996 | 322 | 303 | 341 | 264 | 332 |
1995 | 296 | 175 | 279 | 105 | 168 |
1994 | 341 | 279 | 342 | 297 | 365 |
1993 | 306 | 226 | 300 | 267 | 285 |
1992 | 303 | 282 | 307 | 174 | 231 |
1991 | 319 | 259 | 339 | 195 | 323 |
1990 | 286 | 223 | 284 | 158 | 191 |
1989 | 294 | 227 | 335 | 177 | 265 |
1988 | 276 | 241 | 316 | 164 | 224 |
1987 | 212 | 153 | 166 | 107 | 141 |
1986 | 276 | 198 | 281 | 108 | 168 |
1985 | 282 | 281 | 333 | 169 | 245 |
1984 | 329 | 293 | 367 | 242 | 388 |
1983 | 366 | 278 | 374 | 264 | 332 |
1982 | 323 | 245 | 327 | 254 | 360 |
1981 | 342 | 271 | 332 | 161 | 207 |
1980 | 282 | 214 | 237 | 141 | 143 |
1979 | 315 | 306 | 304 | 147 | 229 |
1978 | 329 | 294 | 336 | 295 | 331 |
1977 | 257 | 270 | 343 | 155 | 291 |
1976 | 317 | 236 | 353 | 243 | 341 |
1975 | 277 | 275 | 326 | 218 | 312 |
1974 | 425 | 398 | 521 | 294 | 431 |
1973 | 340 | 232 | 325 | 168 | 246 |
1972 | 363 | 349 | 401 | 280 | 380 |
1971 | 327 | 310 | 372 | 332 | 331 |
1970 | 298 | 301 | 370 | 288 | 318 |
1969 | 372 | 284 | 416 | 339 | 396 |
1968 | 264 | 143 | 218 | 88 | 134 |
1967 | 276 | 268 | 270 | 177 | 205 |
1966 | 282 | 200 | 291 | 154 | 229 |
1965 | 237 | 217 | 195 | 136 | 133 |
1964 | 291 | 224 | 273 | 187 | 232 |
1963 | 266 | 218 | 260 | 293 | 342 |
Légende : les dix valeurs les plus importantes sont surlignées en rouge et les dix plus basses en bleu. |