Faits saillants
2022 : inondations, glissements de terrain, derecho et Noël noir marquent la huitième plus chaude année des archives climatiques
2022 a été la huitième année la plus chaude des 108 dernières au Québec, sa température moyenne surpassant de 1,6 °C la normale du 20e siècle, de 1,1 °C celle de 1981-2010 et de 0,6 °C celle de 1991-2020. Les dix derniers mois de l’année ont d’ailleurs tous été anormalement chauds, particulièrement les mois d’août, septembre, octobre et décembre, qui se sont hissés dans leur top 10 de chaleur respectif. Même le huitième mois de janvier le plus froid des archives n’aura pas réussi à tirer cette année sous l’une ou l’autre des normales au Québec. Ainsi, 2022 est la 25e année consécutive plus chaude que la normale du 20e siècle, une séquence record qui surpasse désormais de 20 ans la précédente plus longue et qui s’approche grandement des 30 ans d’une période climatologique standard. La chaleur de cette année a d’ailleurs surpassé ou égalé celle de toutes les années précédant 1998. Elle a cependant été 1,5 °C plus basse qu’en 2021, deuxième année la plus chaude des archives. Tout comme l’année dernière, août a été le mois le plus chaud, cette fois par un mince écart de 0,2 °C par rapport à juillet, alors que ce mois normalement le plus chaud a pourtant lui-même surpassé de 0,2 °C la normale. L’anomalie moyenne annuelle a été un peu plus élevée au
nord qu’au
sud de la province, alors que 2022 se hisse au 11e rang des années les plus chaudes dans la portion la plus peuplée du Québec. Cette année a aussi été parmi les 11 plus chaudes observées dans les
États voisins au sud de la frontière, mais la 18e plus chaude dans l’ensemble aux
États-Unis. Elle a également été la
cinquième plus chaude à l’échelle mondiale.
L’année 2022 en chiffres |
8e |
année la plus chaude en 108 ans au Québec |
25e |
année consécutive plus chaude que la normale du 20e siècle au Québec |
1,6 |
°C de plus que la température moyenne normale du 20e siècle au Québec |
100 |
% du total de degrés-jours de gel normal de 1981-2010 au sud du Québec |
95 |
% du total de degrés-jours de chauffage normal de 1981-2010 au sud du Québec |
120 |
% du total de degrés-jours de croissance normal de 1981-2010 au sud du Québec |
113 |
% du total de degrés-jours de climatisation normal de 1981-2010 au sud du Québec |
39 |
cm plus de neige que la normale de 1981-2010 au sud du Québec, avec 274 cm (-13 cm au Québec, 234 cm) |
82 |
mm plus de pluie que la normale de 1981-2010 au sud du Québec, avec 792 mm (+80 mm au Québec, 632 mm) |
34,6 |
°C, maximum absolu de l’année, le 26 juin, à Québec (Saint-Sauveur) |
-46,5 |
°C, minimum absolu de l’année, le 25 janvier, au poste des Montagnais, sur la Côte-Nord |
Sud du Québec
La température moyenne de 2022 a dépassé de 1,5 °C la normale du 20e siècle et de 0,8 °C celle de 1981-2010, dans la portion la plus peuplée de la province. Comme l’année dernière, tous les indicateurs de chaleur étaient en hausse; ainsi, la canicule hâtive de mai, le quinzième été et le septième automne les plus chauds ont amené plus de jours au maximum supérieur à 20 et 25 °C (+13 et +8 jours), nécessité davantage de climatisation (113 % de la normale) et fourni davantage d’énergie à la saison de croissance (120 %), qui s’est aussi vue allongée (+18 jours). Les indicateurs liés au froid sont quant à eux demeurés plus près de la normale que l’année dernière, notamment le besoin en chauffage (95 %), le nombre de degrés-jours de gel (100 %) et la longueur de la période de gel soutenu (96 %), le cinquième mois le plus froid des archives en janvier se trouvant contrebalancé par le 27e printemps, le septième automne et le septième décembre les plus doux.
L’abondant total de neige annuel (274 cm, 39 cm de plus que la normale) a laissé le deuxième couvert de neige le plus chargé en eau des archives à la fin avril. Sa fonte et la séquence mai-juin la plus pluvieuse en plus de 80 ans ont malheureusement entraîné des inondations et des glissements de terrain. D’ailleurs, le total de pluie annuel a lui aussi dépassé la normale (792 mm, +82 mm).
Nord du Québec
L’année 2022 a été 1,1 °C plus chaude que la normale de 1981-2010 dans la portion nordique de la province. Tout comme au sud, les dix derniers mois de l’année y ont été plus chauds que la normale : août a été le mois le plus chaud, mais à égalité avec juillet, et décembre a été le mois le plus anormalement chaud, avec un écart de 5,4 °C par rapport à la normale. L’excès de chaleur y a eu un effet sur la répartition des précipitations, la pluie ayant été plus abondante (508 mm, +79 mm) et la neige moindre (172 cm, -67 cm) que la normale.
Chronologie des événements
* À moins de mention contraire, les comparaisons aux normales de la chronologie font référence à la normale de 1981-2010.
2022 : les événements climatiques les plus marquants au Québec
Voici un classement des événements climatiques les plus marquants de 2022 au Québec :
-
Noël gâché par les intempéries.
Le 23 décembre, la tempête ayant laissé le plus important total de neige cette année a privé d’électricité plus de 640 000 foyers, pendant une semaine par endroits, en pleine période des Fêtes, et arraché de multiples arbres et structures. Elle a laissé plus d’un mètre de neige dans la réserve faunique des Laurentides (102 cm à La Galette) et de 20 à 67 cm (à Charette, en Mauricie) ailleurs au nord du fleuve Saint-Laurent, alors que les précipitations ont été principalement liquides au sud de celui-ci, créant une large zone de précipitations mixtes sur sa rive nord. Les rafales ont par moments frôlé les 90 km/h à Montréal, dans la Capitale-Nationale, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, et soufflé à plus de 60 km/h partout, excepté en Abitibi-Témiscamingue et au nord de l’Outaouais. À Québec, des éclairs ont été vus en plein hiver et le fleuve a débordé.
-
Un rare derecho, sixième sinistre le plus coûteux recensé au Canada.
Le 21 mai, un derecho a frappé durement le sud de la province, avec des orages, des épisodes de pluie intense, de la grêle et des vents violents. Des alertes de tornades ont été diffusées sur un vaste secteur, heureusement sans se matérialiser, du moins au Québec. De 20 à 50 mm de pluie sont tombés du 20 au 22 sur toutes les régions, Gatineau devant se préparer pour une inondation. C’est l’Abitibi-Témiscamingue qui en a reçu le maximum, la pluie s’y étant accumulée à hauteur de 31 mm en 30 minutes, pour un total de 46 mm en deux heures à Laverlochère-Angliers, le 20. Cette tempête est devenue le sixième sinistre le plus coûteux recensé au Canada en termes de dommages assurés.
- Un apport en eau record en mai causant des inondations.
Un apport en eau total record au sud de la province en mai (308 mm, vs 274 à 304 mm en 1974, 2017 et 2019) a causé des inondations en Outaouais, en Mauricie et au Saguenay—Lac-Saint-Jean. La crue se déroulait pourtant sans encombre majeur dans la première moitié de mai, chaude, très sèche et entraînant plutôt des feux de forêt, et ce, malgré la deuxième fonte la plus abondante observée en mai (214 mm, +47 mm), particulièrement au nord-ouest du Saint-Laurent (201 mm, +83 mm) et au Saguenay—Lac-Saint-Jean (269 mm, +85 mm), qui était aussi tardive sur le bassin versant de l’Outaouais (55 mm, +43 mm). Puis sont venues des précipitations importantes et répétées. Un rafraîchissement graduel a laissé de 70 à 100 mm de pluie du 15 au 17 (Outaouais, Laurentides, Mauricie et Saguenay—Lac-Saint-Jean), un derecho de 20 à 50 mm du 20 au 22 (toutes les régions), une masse d’air chaud de 80 à 105 mm du 25 au 28 (Outaouais, Laurentides, Montérégie, Centre-du-Québec, Estrie, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Bas-Saint-Laurent et Gaspésie) et des averses de 20 à 30 mm le 30 (Abitibi, nord de la Mauricie, Québec et Chaudière-Appalaches). Globalement, ce mois de mai a été le 13e plus pluvieux des 60 dernières années (94 mm, +23 mm) et le 13e plus chaud en 103 ans au sud de la province. et la pluie se poursuivait en juin.
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La séquence mai-juin la plus pluvieuse en plus de 80 ans, source de glissements de terrain.
Le 11e mois de juin le plus pluvieux des archives a fait de la séquence mai-juin la plus pluvieuse depuis 1940 au sud du Québec, déclenchant d’importants glissements de terrain au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Saguenay a reçu un total de pluie record en mai et juin depuis au moins 1871 du côté de la rivière Chicoutimi (344 mm, vs 336 mm en mai-juin 1930), où le total en juin a, à lui seul, été le quatrième plus élevé observé (245 mm), à quelques longueurs du déluge de juillet 1996, qui détient le record (313 mm). Le 13, un important glissement de terrain est survenu à La Baie, déclenché initialement par la quantité d’eau infiltrée dans le sol. Dans les cinq jours précédents, 85 mm de pluie étaient tombés localement, un total qui grimpe à 125 mm en dix jours et à 192 mm en 19 jours. Ces pluies faisaient suite à une fonte printanière abondante et encore bien récente. D’autres glissements sont rapportés à Saint-Fulgence et Saint-Félix-d’Otis. La pluie restait l’ennemie, avec près de 350 talus similaires faisant l’objet d’une surveillance annuelle, et d’autres évacuations préventives seront nécessaires le 25 après 88 mm de pluie supplémentaires du 16 au 24.
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La tempête post-tropicale Fiona.
Les 23 et 24 septembre, Fiona a balayé de vents violents les Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie et la Côte-Nord. La tempête a généré des vents violents durant 26 heures aux Îles-de-la-Madeleine, avec des rafales à plus de 100 km/h près d’une heure sur deux et atteignant 125 km/h, en plus de laisser tout près de 100 mm de pluie. En Gaspésie, les vents ont atteint 100 km/h par endroits et le total de pluie a été de 85 et 80 mm à Grande-Vallée et Cap-des-Rosiers. Il est aussi tombé jusqu’à 80 mm de pluie sur l’île d’Anticosti. Avec 660 millions de dollars en dommages estimés, le Bureau d'assurance du Canada avance que Fiona est la plus coûteuse tempête ayant touché les provinces de l'Atlantique dans l'histoire. La tempête a frappé l'est du Canada et a eu des répercussions sur cinq provinces, mais principalement au Nouveau-Brunswick, dont plusieurs parties ont été dévastées.
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Un « déluge » dans la région de Montréal, avec 93 mm en 12 heures.
Le 13 septembre, les pluies les plus intenses observées cette année ont été qualifiées par certains de « déluge » dans la région de Montréal : 93 mm de pluie sont tombés en 12 heures à Rivière-des-Prairies, dont la moitié (44 mm) en 30 minutes et le tiers (30 mm) en 15 minutes, des valeurs d’une période de retour de 30 à 40 ans. De 55 à 100 mm de pluie sont tombés en 12 heures par endroits non seulement à Montréal, mais aussi en Montérégie, au Centre-du-Québec, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Mauricie et au Saguenay—Lac-Saint-Jean, alors que de la grêle s’est abattue sur Saint-Hyacinthe et que le tonnerre s’est fait entendre en Outaouais, dans la Capitale-Nationale, en Estrie et en Chaudière-Appalaches. Le plus fort total en un événement revient cependant au parc national de la Gaspésie, avec 164 mm en 60 heures du 14 au 16.
-
La canicule la plus chaude et étendue la plus hâtive.
Du 11 au 14 mai, une canicule s’est étendue au sud-ouest de la province, sur quatre jours par endroits en Montérégie, au Centre-du-Québec et en Mauricie, établissant plusieurs records de chaleur hâtive. Le record de chaleur centenaire avant la mi-mai a été battu trois jours durant en Montérégie et par 2,5 °C en Mauricie, lieu du maximum absolu de cette canicule (34,7 °C le 13 à La Tuque), alors qu’il a aussi été battu à deux reprises en Estrie et par 3,3 °C dans les Laurentides. Aucune canicule aussi étendue et chaude n’avait été plus hâtive que celle de cette année (88 stations de mesure touchées, avec des maximums quotidiens atteignant jusqu’à 34,7 °C). On retrouve dans les archives deux canicules plus hâtives, mais beaucoup plus locales et moins chaudes (trois stations du 26 au 29 avril 1990 et 12 stations du 1er au 3 mai 2001, maximum absolu de 32,0 °C) et trois canicules hâtives plus comparables, débutées près d’une semaine plus tard (du 18 au 23 mai 1911, du 16 au 19 mai 1962 et du 18 au 20 mai 1989).
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Le troisième mois de décembre le plus chaud.
L’année 2022 s’est conclue sur le troisième mois de décembre le plus chaud des 103 dernières années au Québec, sa température moyenne surpassant de 4,6 °C la normale de 1981-2010, et sur la journée la plus anormalement chaude en près de six ans au sud de la province, avec une anomalie moyenne de 15,0 °C à la veille du jour de l’An. Ce 31 décembre, 0,1 °C au-dessus du point de congélation au sud, a été le summum d’une séquence de près de trois semaines ininterrompues de chaleurs anormales, par 6,2 °C en moyenne au Québec du 12 au 31, toujours en cours à la fin du mois. Seuls trois jours ont été sous la normale. Le maximum absolu de ce mois (13,0 °C le 30 à Saint-Anicet en Montérégie) est tout de même resté loin du record local (21,2 °C le 24 décembre 2015).
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Le quatrième mois de janvier le plus froid au sud, un an après le plus chaud.
Janvier 2022 a été le quatrième mois de janvier le plus froid des archives et le cinquième, tous mois confondus, au sud de la province. En effet, seuls trois mois de janvier (1957, 1982 et 1994) et un mois de février (2015) ont été plus froids. Un an après le mois de janvier le plus doux, janvier 2022 a été 9,9 °C plus froid que ce dernier et 3,6 °C sous la normale de 1981-2010, une température tout de même 3,0 °C moins froide que le record (janvier 1994). Les 28 jours sous la normale de ce mois ont notamment présenté une anomalie moyenne de -9,2 °C le 11 et de -9,8 °C le 24. Le nombre de jours affichant un minimum sous -20 et -30 °C a atteint 135 % de la normale, entraînant une hausse de 10 % des degrés-jours de chauffage par rapport à la normale au sud de la province. La demande en électricité a fracassé son record historique à trois reprises (11, 21 et 27 janvier). Le minimum absolu pour cette année a été observé le 25 sur la Côte-Nord (-46,5 °C), alors que le seuil des -40 °C a aussi été franchi en Outaouais, dans les Laurentides, en Mauricie, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Gaspésie, en Abitibi-Témiscamingue et au Nord-du-Québec. Rien pour adoucir l’effet du froid, la pointe de vent la plus élevée de l’année a aussi été enregistrée durant ce mois, à 202 km/h le 17 au sommet du Petit mont Sainte-Anne, en Gaspésie. Un écart par rapport à la normale moins prononcé au nord a toutefois laissé ce mois au huitième rang des plus froids janviers à l’échelle du Québec.
-
Le deuxième mois d’octobre le plus chaud, un an après le plus chaud.
Les deux plus récents mois d’octobre ont été les plus chauds des archives au Québec. La température moyenne au Québec a surpassé de 3,1 °C la normale de 1981-2010, se hissant au deuxième rang des plus chaudes observées, entre les records d’octobre 2021 et octobre 1947. Une chaleur record a en fait touché le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord. La chaleur s’est aussi approchée du record au Saguenay—Lac-Saint-Jean (4e), au Nord-du-Québec (5e), dans la Capitale-Nationale (8e) et en Chaudière-Appalaches (9e), davantage qu’au sud-ouest de ces régions (du 12e au 26e rang). Un record local de chaleur tardive était observé le 26 en Montérégie (26,5 °C à Saint-Jude), alors qu’une chaleur digne de la fin août régnait (14,2 °C au sud et 10,9 °C en moyenne au Québec) en raison de la plus forte anomalie (11,7 °C au sud et 10,2 °C au Québec) enregistrée depuis février. Ce jour concluait une semaine clémente, 6,6 °C plus chaude que la normale au sud, après un premier gel automnal : le fameux été des Indiens.
La présente analyse est basée sur les observations climatiques faites aux stations de surface de référence du Québec depuis 1915 et homogénéisées depuis 1960.
Sommaire annuel géostatistique pour le Québec
* Les anomalies (écarts à la normale) sont basées sur la normale de la période 1981-2010.
Région |
Température 2022 |
Précipitation 2022 |
Neige |
Pluie |
Totale |
Moyenne (°C) |
Anomalie (°C) |
Moyenne (mm) |
Anomalie (mm) |
Moyenne (mm) |
Anomalie (mm) |
Moyen (mm) |
Anomalie (mm) |
Saint-Laurent sud-ouest Montérégie, Centre-du-Québec, Estrie |
6,7 |
0,9 |
185 |
-23 |
1022 |
161 |
1186 |
138 |
Outaouais et Montréal Témiscamingue, Outaouais, Laurentides |
4,3 |
0,6 |
251 |
62 |
809 |
63 |
1196 |
143 |
Saint-Laurent nord-ouest Lanaudière, Mauricie, Capitale-Nationale |
3,3 |
0,7 |
306 |
38 |
888 |
151 |
1219 |
183 |
Saint-Laurent sud-est Chaudière-Appalaches, Bas-St-Laurent, Gaspésie (nord) |
4,5 |
1,0 |
317 |
47 |
808 |
38 |
1133 |
91 |
Baie-des-Chaleurs et Percé Bas-St-Laurent (sud), Gaspésie (sud) |
3,8 |
0,9 |
370 |
81 |
808 |
36 |
1183 |
106 |
Saguenay–Lac-Saint-Jean |
1,2 |
0,8 |
265 |
83 |
800 |
66 |
1065 |
143 |
* Sud du Québec |
2,0 |
0,8 |
274 |
39 |
792 |
82 |
1081 |
128 |
Côte-Nord |
1,2 |
1,3 |
341 |
58 |
718 |
62 |
1071 |
137 |
Nord-du-Québec |
-2,9 |
1,1 |
172 |
-67 |
508 |
79 |
699 |
16 |
* Au Québec |
-0,6 |
1,1 |
234 |
-13 |
632 |
80 |
881 |
72 |