L’ail des bois (PDF, 1,8 Mo) est une espèce vulnérable au Québec, surtout en raison de la cueillette à des fins commerciales et de la destruction de son habitat. Lorsque cette destruction est inévitable, il est important de prendre des mesures pour sauvegarder le maximum de plants.
La transplantation est un moyen de sauvegarder l’espèce. Cependant, elle doit être exercée selon les conditions d’intervention déterminées dans le Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats (article 4). Si ces conditions sont remplies, la transplantation ne nécessitera pas d’autorisation en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.
Une transplantation bien réalisée accroît les chances de survie des plants d’ail des bois, mais il y a quand même un risque de mortalité. C’est pourquoi la transplantation doit être une solution de dernier recours.
Voici des précisions concernant les conditions à respecter pour procéder à la transplantation de l’ail des bois.
Premièrement, la transplantation doit être requise en raison de la destruction de l’habitat des plants d’ail des bois. Il faut également s’assurer que les activités qui causent la destruction sont réalisées conformément à la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE).
Ainsi, une personne peut transplanter de l’ail des bois dans les cas suivants :
L’ail des bois est une plante vivace issue d’un bulbe dont les feuilles émergent au printemps dès la fonte des neiges. Ses feuilles ne persistent que quelques semaines et se flétrissent ensuite rapidement une fois que les arbres ont pleinement déployé leurs feuilles. Ainsi, le printemps est la période la plus propice à la transplantation de l’espèce.
La transplantation des plants d’ail des bois doit être réalisée de façon manuelle. L’utilisation de machinerie est interdite.
Il est recommandé de prélever les plants en bouquets, avec un bloc ou une motte de terre afin de réduire le choc de la transplantation. Ces blocs ou ces mottes doivent être déposés dans des bacs jusqu’au site de transplantation pour éviter d’abîmer les plants. Il est conseillé de remettre en terre rapidement les plants prélevés, idéalement le jour même. L’ail des bois supporte mal la sécheresse.
Si les racines sont abîmées ou détruites pendant les manipulations, mais que les bulbes sont toujours intacts, on peut tout de même procéder à la transplantation. Les bulbes devraient pouvoir produire de nouvelles racines et survivre.
Au moment de la transplantation, il est recommandé de planter les bouquets ou les plants de façon à former de petites colonies. Lors de la mise en terre, le haut (col) du bulbe doit être au niveau du sol. Une plantation trop profonde pourrait nuire à l’émergence des plants, tandis que des bulbes placés trop en surface pourraient sécher.
Le site sélectionné doit présenter les caractéristiques et les conditions favorables à la survie des plants qui sont transplantés. La transplantation à proximité du site de prélèvement (dans le même habitat) est fortement encouragée. Il faut aussi tenir compte de la composition de la végétation environnante sur le site visé pour la transplantation. En effet, l’ail des bois peut être sensible à la compétition avec d’autres espèces, notamment pour la lumière et les nutriments disponibles dans le sol.
L’ail des bois est une espèce forestière qui affectionne les érablières à sucre, particulièrement dans les pentes (milieu et bas) et en bordure des cours d’eau. Elle nécessite des sols humides, mais bien drainés et riches en matière organique. Le succès de la transplantation de l’ail des bois serait étroitement lié au taux d’humidité retrouvé dans le sol.
Pour assurer la viabilité des plants, il est recommandé de choisir un emplacement à l’abri des visiteurs ou des activités humaines afin de limiter le risque de cueillette. Le site doit également bénéficier d’un certain niveau de protection pour éviter que les plants transplantés doivent à nouveau être déplacés.
Une attention particulière doit être portée à la présence d’espèces exotiques envahissantes floristiques, autant sur le site de prélèvement que sur le site de transplantation.
Lorsque 500 plants ou plus doivent être transplantés, les travaux de transplantation doivent être supervisés par une personne ayant des compétences en biologie, en écologie, en foresterie, en horticulture ou en aménagement paysager. L’objectif de cette condition est d’assurer la viabilité des plants lorsque de grandes quantités sont transplantées.
La personne doit contrôler la planification et l’exécution des travaux de transplantation et en vérifier la conformité. Elle doit être en mesure d’émettre des recommandations pour respecter l’ensemble des conditions du Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats.
Des renseignements sur la personne compétente ayant supervisé les travaux seront demandés dans le rapport d’activité.
Un rapport d’activité doit être transmis dans les 30 jours suivant la transplantation. L’échéance de 30 jours débute à la date de fin de l’activité de transplantation.
Remplissez le rapport d’activité (Word, 649 ko) pour la transplantation d’ail des bois et transmettez-le à l'adresse courriel : LEMV-flore@environnement.gouv.qc.ca.