La châtaigne d’eau est une plante aquatique flottante originaire de l’Eurasie. Il s’agit d’une plante annuelle.
Elle peut pousser dans plusieurs types d’habitats d’eau douce, dont les lacs, les marais et les chenaux. Elle peut aussi être présente dans des eaux légèrement saumâtres. Elle aime les eaux calmes, riches en nutriments et peu profondes (moins de 5 mètres de profondeur). Elle préfère également les sédiments riches en matière organique, mais elle peut s’accommoder d’autres types de substrats.
La châtaigne d’eau est une espèce exotique envahissante particulièrement nuisible à la biodiversité et au fonctionnement des plans d’eau. Cette plante flottante prolifère rapidement et peut former de vastes tapis flottants denses, laissant peu d’espace aux plantes indigènes. Elle intercepte la lumière, ce qui nuit aux espèces submergées et diminue la concentration d’oxygène dans l’eau, notamment via la décomposition de sa biomasse. De plus, les colonies denses de châtaigne d’eau peuvent entraver la pratique d’activités telles que la navigation et la pêche.
La châtaigne d’eau fait actuellement l’objet d’efforts de lutte visant à l’éliminer au Québec et dans les provinces et États voisins.
C’est en 1998 que la châtaigne d’eau a été observée pour la première fois au Québec dans la rivière du Sud, un affluent de la rivière Richelieu. Dès 2008, la châtaigne d’eau a été identifiée dans la rivière des Outaouais, principalement dans le lac des Deux Montagnes. Au cours des dernières années, l’espèce s’est également établie dans la rivière Saint-François, la rivière Yamaska, ainsi que dans l’étang du Village (bassin versant de la rivière L’Assomption).
La châtaigne d’eau est relativement facile à identifier, notamment parce qu’aucune espèce indigène ne lui ressemble. Elle développe des rosettes à la surface de l’eau, s’empilant souvent les unes par-dessus les autres, pour former de denses tapis de végétation.
La tige présente les caractéristiques suivantes :
Les racines de la châtaigne d’eau se développent à la base de la tige et fixent la plante dans les sédiments. Elles sont nombreuses et finement divisées. La châtaigne d’eau peut poursuivre sa croissance même si elle est déracinée ou si une rosette se détache de sa tige.
La châtaigne d’eau possède deux types de feuilles : flottantes et submergées.
Les feuilles flottantes présentent les caractéristiques suivantes :
Les feuilles submergées ont un aspect plumeux et sont disposées en paires le long de la tige.
Les fleurs de la châtaigne d’eau présentent les caractéristiques suivantes :
Le fruit de la châtaigne d’eau est une noix qui porte quatre pointes acérées. De minuscules barbillons (comme la languette pointue d'un hameçon) se trouvent à l’extrémité de chaque pointe, ce qui permet à la noix de s’accrocher à divers supports. La noix a un diamètre de 2 à 4 centimètres. Une rosette forme de 10 à 15 noix qui se détachent dès la mi-août et qui se déposent au fond de l’eau. Les noix germent le printemps suivant, ou quelques années plus tard, et forment de nouveaux plants.
Avec le climat tempéré froid du Québec, la châtaigne d’eau se reproduit uniquement de façon sexuée, soit par la production de noix. Un seul plant de châtaigne d’eau peut produire jusqu’à 15 rosettes et chaque rosette peut produire jusqu’à 15 noix. La croissance d’une colonie peut donc être très rapide.
Bien qu’il y ait peu ou pas de données qui documentent les moyens de propagation de la châtaigne d’eau, on soupçonne qu’elle peut le faire de différentes façons, soit :
Étant donné les effets nuisibles de la châtaigne d’eau sur l’environnement et parce qu’elle est difficile à éradiquer, il est important de prévenir sa propagation. Des gestes simples, mais efficaces, peuvent faire une différence pour protéger les plans d’eau du Québec :
Lorsque vous détectez des plants ou une colonie de châtaigne d’eau, vous devez intervenir rapidement afin de limiter leur propagation et de les éliminer. Commencez la lutte dès l’apparition de nouvelles colonies.
Bien que la châtaigne d’eau soit une plante annuelle, les noix qu’elle produit peuvent rester en dormance et survivre plusieurs années dans les sédiments. Vous devez donc poursuivre les activités de lutte et de détection sur plusieurs années.
L’arrachage manuel des rosettes est la principale méthode de lutte. Le travail doit se faire avant la maturation des noix, qui commence vers la mi-août. Cette méthode de contrôle est efficace, mais elle exige des efforts importants, notamment lorsque la biomasse est importante. La recherche de colonies et de plants isolés dans des secteurs difficiles d’accès et/ou cachés dans la végétation émergente nécessite également des efforts importants.
Lorsque la biomasse à retirer est très importante, l’arrachage mécanisé et le faucardage (coupe) peuvent être pertinents.
Les interventions en milieux humides et dans la rive ou le littoral des lacs et cours d’eau peuvent requérir des autorisations environnementales. Consultez votre municipalité et le bureau du Ministère de votre région avant d’intervenir dans ces milieux.