Les aventures de Rafale
Les activités humaines et leurs impacts sur l’écosystème | Les aires marines protégées : une solution à privilégier | Pour en apprendre davantage
Les activités humaines et leurs impacts sur l’écosystème
En attendant de prendre le bateau pour aller observer les baleines, j’étais excité, mais j’étais aussi inquiet à cause des choses dont ma tante et moi avions parlé plus tôt. Je me demandais quelles étaient les activités humaines qui perturbaient l’écosystème du golfe du Saint-Laurent.
Tante
Mélodie! Dis-moi, quelles sont ces activités qui dérangent l’équilibre de la
vie dans le golfe et qui mettent des espèces en danger?
Il
y en a plusieurs, mais selon les spécialistes, cinq sont plus préoccupantes.
Celles-ci ont des effets plus néfastes sur le golfe du Saint-Laurent. Il
s’agit de la pêche commerciale, de la recherche de pétrole et de gaz, du
transport maritime, de l’aquaculture et des
activités terrestres qui ont un
rapport avec l’eau.
J’imagine
qu’un des problèmes causés par la pêche commerciale est le fait que
certaines espèces, comme la tortue luth, risquent de se prendre dans les
filets!
Oui,
tu as raison! Souvent, des animaux qui ne sont pas destinés à être pêchés se
retrouvent accidentellement dans les filets. Il arrive fréquemment que
ceux-ci soient à la base de la chaîne alimentaire. Cela provoque alors un
déséquilibre qui perturbe les grosses espèces, car celles-ci peuvent alors
manquer de nourriture. Aussi, en plus de ce problème qui affecte les espèces
qui ne font pas partie de notre alimentation, les espèces que l’on mange
peuvent aussi être menacées s’il y a surconsommation et donc surpêche. On
peut, par exemple, citer le cas de la morue, dont la population a grandement
diminué au cours des années 1990. De plus, il arrive que les gros bateaux de
pêche, avec leurs équipements, détruisent les milieux où vivent plusieurs
organismes marins. Enfin, en passant d’un cours d’eau à un autre, il se peut
que ces bateaux transportent et introduisent par mégarde des espèces
envahissantes . Ces espèces, qui viennent d’un autre habitat naturel,
s’adaptent à leur nouveau milieu et peuvent être nuisibles pour les espèces
indigènes, c’est-à-dire celles qui sont nées à cet endroit.
Ah!
Je comprends.
Pour
sa part, la recherche de pétrole et de gaz présente plusieurs risques, comme
celui d’introduire des espèces envahissantes avec ses navires et ses
plateformes et celui de déverser du pétrole dans l’eau de manière
accidentelle, ce qui peut être extrêmement néfaste pour l’écosystème marin.
De plus, il arrive que certains mammifères marins soient heurtés par des
bateaux. Enfin, selon des chercheurs, les explorations en vue de trouver du
gaz et du pétrole causeraient de la pollution lumineuse et sonore qui peut
nuire aux baleines.
J’imagine
que le bruit nuit aux communications qu’elles ont entre elles.
Oui,
en effet.
Je
suppose que le transport maritime cause pratiquement les mêmes problèmes.
Sensiblement!
Les principaux problèmes qu’entraînent les transports maritimes sont
l’implantation d’espèces envahissantes, la pollution sonore, le déversement
de pétrole ou d’autres substances chimiques et le rejet des eaux usées.
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L’aquaculture,
c’est l’élevage d’espèces aquatiques, qui sont la plupart du temps destinées
à la consommation. Dans le golfe du Saint-Laurent, on fait surtout l’élevage
de mollusques, particulièrement celui des moules bleues et des huîtres. On
appelle les endroits où l’on pratique l’aquaculture des « exploitations
aquacoles ». Dans la région du golfe, il en existerait environ 1 800.
Ça
en fait beaucoup!
Effectivement!
Ce qui peut augmenter considérablement les impacts.
Quels
sont ces impacts?
Comme
pour les deux activités précédentes, celle-ci présente le risque
d’introduire des espèces envahissantes, mais, en plus, l’aquaculture peut
créer un déséquilibre parmi les organismes de la communauté benthique et un
changement dans l’habitat marin.
Et
lorsque tu parles d’activités terrestres, de quoi parles-tu au juste?
C’est vrai que j’ai oublié de te le préciser. Les activités terrestres sont
des choses qu’on fait sur terre et qui ont des répercussions sur le
Saint-Laurent. Premièrement, il y a le rejet des eaux usées des communautés
entourant le golfe.
Les
eaux usées? Qu’est-ce que c’est?
En
fait, il en existe deux types : les eaux usées industrielles et les eaux
usées domestiques. L’eau usée industrielle, c’est l’eau qui a été utilisée
lors de la fabrication de différents produits. Les eaux usées domestiques,
pour leur part, sont composées de l’eau de vaisselle, de l’eau de la cuvette
de toilette et de celle qui s’échappe des tuyaux lorsque tu vides ton bain.
OK!
OK! Je vois de quoi tu parles!
Même
si la plupart des grandes villes purifient leurs eaux avant de les rejeter
dans le fleuve et dans le golfe du Saint-Laurent, plusieurs municipalités
dans ces régions n’ont pas encore les installations de traitement
nécessaires. Quand ces eaux usées sont renvoyées dans la nature, elles
contaminent l’eau qui les reçoit par des débris, des virus, des bactéries,
etc.
C’est
triste ça!
En
effet! Toutefois de plus en plus de municipalités consacrent des efforts et
de l’argent pour épurer leurs eaux avant de les renvoyer dans la nature.
Je
comprends. Et quelles sont les autres activités terrestres qui risquent de
nuire au golfe?
Toute
forme d’industrie risque de nuire au golfe. Par exemple, certaines usines de
transformation des aliments sont situées près du golfe. Elles affectent le
Saint-Laurent, puisqu’elles y déversent l’eau qu’elles ont utilisée.
Qu’est-ce
qu’une usine de transformation d’aliments exactement?
C’est
un endroit où l’on prend des aliments à leur état naturel, comme des fruits,
des légumes ou du poisson, et où on les transforme pour en faire d’autres
sortes de nourriture. La compote de pommes, le thon en conserve et les
frites, par exemple, sont tous des aliments qui ont été transformés dans des
usines prévues à cet effet.
Ah!
Je ne savais pas. Je n’avais pas pensé à ça, mais c’est vrai que des
compotes de pommes, on n’en trouve pas dans la nature!
Eh
non! Pour obtenir certains aliments, il faut les transformer et, avant cette
transformation, il existe une autre étape qui peut, elle aussi, être
dommageable pour l’écosystème du Saint-Laurent : l’agriculture. En effet,
cette cinquième activité terrestre peut avoir des répercussions sur le
golfe. On a juste à penser, par exemple, aux pesticides épandus dans les
champs, qui peuvent facilement rejoindre le fleuve et le golfe s’ils sont
transportés par l’eau de pluie. Enfin, la dernière activité terrestre qui
peut perturber l’écosystème du Saint-Laurent comprend le tourisme et les
loisirs nautiques. Bien que les experts disent que cette dernière est moins
dommageable que les autres, il faut rester vigilants. Nous devons surveiller
les activités comme la pêche récréative, l’observation de la baleine et les
tours de bateaux pour nous assurer qu’elles ont le moins d’impact possible
sur les milieux marins.
Mais,
tante Mélodie, est-ce qu’il faudrait tout arrêter, alors? L’agriculture, les
activités nautiques et tout le reste!
Non,
voyons, Rafale! On ne peut pas arrêter de vivre et de manger! Le bien-être
des humains est important aussi. Manger est essentiel et pratiquer des
activités nautiques nous permet d’apprécier encore plus le milieu marin.
Tout ce que je dis, c’est qu’il faut rester vigilants et faire attention de
ne pas détériorer un univers aussi fantastique, car après tout, il est
fondamental pour nous aussi. Les humains aussi font partie de la chaîne
alimentaire dont je t’ai parlé plus tôt. Nous y avons, nous aussi, notre
rôle à jouer. Il faut simplement ne pas abuser de notre position
privilégiée. Il faut faire attention de ne pas surconsommer, surtout les
espèces menacées comme la morue. Lorsqu’une solution est plus écologique
qu’une autre, il faut la privilégier. Par exemple, on peut favoriser les
produits biodégradables, choisir les aliments qui ont subi le moins de
transformations possible et ceux qui sont les moins emballés. Je sais que tu
crois que tu as peu d’impact comparativement aux grandes industries, mais
chaque petit geste est important.
Je
comprends.
Si
tu veux, lorsqu’on sera sur le bateau, je te présenterai mon ami Rodolph. Il
connaît une solution qui pourrait grandement aider à contrecarrer ces
problèmes pour mieux conserver le magnifique écosystème du Saint-Laurent.