Été 2024 : l’été le plus chaud, pour une deuxième année consécutive
L’été 2024 a été d’une chaleur record au Québec, sa température moyenne surpassant de 0,1 °C la précédente marque, établie l’été dernier, et dépassant de 2,3 °C la normale1. Les six étés les plus chauds des 104 dernières années au Québec ont maintenant été enregistrés ces 13 dernières années (2012, 2014, 2020, 2022, 2023 et 2024). Cette année, l’été a aussi été d’une chaleur record au sud de la province, surpassant de 0,7 °C les précédents étés les plus chauds (1955 et 2012). Localement, le record a été atteint ou battu dans la Capitale-Nationale (19,5 °C, comme en 1973, à Québec), dans la Chaudière-Appalaches (19,1 °C, comme en 1975, à Saint-Ludger), au Bas-Saint-Laurent (19,5 °C, contre 18,6 °C en 1973, à Rivière-Bleue), en Gaspésie (18,9 °C, contre 18,2 °C en 2021, à Saint-Elzéar-de-Bonaventure), au Saguenay–Lac-Saint-Jean (18,3 °C, contre 17,9 °C en 2018, à Saint-David-de-Falardeau) et sur la Côte-Nord (16,3 °C, comme en 2023, à Baie-Johan-Beetz). C’est en Gaspésie et sur la Côte-Nord que la température moyenne a été la plus anormale (anomalie moyenne de 3,6 °C par endroits), mais c’est en Montérégie, sans atteindre le record local, qu’elle a été la plus élevée (22,3 °C, contre 23,0 °C en 2012, à Longueuil). Les températures maximale et minimale ont par ailleurs été aussi anormales l’une que l’autre, alors que près de quatre jours sur cinq ont été plus chauds que la normale, en moyenne au Québec. Finalement, les deuxième mois de juin, troisième mois de juillet et deuxième mois d’août les plus chauds des archives qui ont constitué cet été, selon la définition climatologique de cette saison, ont aussi apporté des pluies records par endroits, mais très peu à d’autres.
Été 2024 en chiffres | |
1er | été le plus chaud des 104 dernières années au Québec (idem au sud) |
2,3 | °C plus chaud que la normale estivale au Québec (idem au sud) |
22,3 | °C : moyenne estivale la plus élevée, à Longueuil, en Montérégie (0,7 °C sous le record local de 2012) |
18,9 | °C : moyenne estivale la plus anormale, à Saint-Elzéar-de-Bonaventure, en Gaspésie (0,7 °C de plus que le record local de 2021) |
36,6 | °C : maximum quotidien le plus élevé, le 19 juin, à Saint-René-de-Matane, en Gaspésie – record local absolu |
194 | % du total normal de degrés-jours de climatisation au sud de la province (d’avril à septembre) |
354 | mm de pluie de plus que la normale à Louiseville, en Mauricie, avec 645 mm |
333 | mm de pluie de plus que la normale à Sorel, en Montérégie, avec 623 mm |
20 | mm de pluie de moins que la normale au Québec, avec 240 mm, en moyenne |
149 | mm de pluie de moins que la normale à Schefferville, sur la Côte-Nord, avec 102 mm |
Un total de pluie près de la normale en moyenne, mais de 40 à 220 % de la normale par endroits
Le Québec a reçu 240 mm de pluie en moyenne cet été, le total variant toutefois de 100 à 645 mm localement et représentant de 40 à 220 % de la normale par endroits, pour s’établir à 92 % de la normale en moyenne. En effet, le total s’est élevé à plus de 600 mm par endroits en Outaouais, dans les Laurentides, en Montérégie, en Mauricie et dans la Chaudière-Appalaches, allant jusqu’à plus du double de la normale. À Sorel et Louiseville, le total de pluie a d’ailleurs atteint un niveau record non seulement cet été, mais d’avril à août. Juin a par endroits amené près de trois fois la pluie normale en Outaouais, juillet entre une fois et demie et deux fois la normale au sud-ouest de la province, et août a connu un record mensuel de pluie par endroits dans les Laurentides, en Montérégie et en Mauricie. Deux tempêtes post-tropicales ont touché le sud-ouest en un mois et contribué pour beaucoup aux forts totaux de pluie reçus localement : Béryl les 10 et 11 juillet et Debby les 8 et 9 août, cette dernière constituant un événement de pluie d’une période de retour évaluée à plus de 200 ans par endroits. Au contraire, juin et juillet ont reçu moins de la moitié de la pluie normale dans l’est de la province, puis août a enregistré un faible total, de nouveau, sur la Côte-Nord et au Nord-du-Québec. Ainsi, le total estival n’a pas atteint les 160 mm par endroits en Gaspésie, sur la Côte-Nord et au Nord-du-Québec, soit près de la moitié de la normale.
Juin 2024 : une chaleur record en juin au sud de la province
Juin 2024 a amené une chaleur record au sud de la province, ce qui en fait le deuxième plus chaud mois de juin jamais observé à l’échelle du Québec. Ce mois a été marqué par deux canicules en deux semaines – la première, hâtive, battant un record de chaleur local pour un mois de juin dans le Nord-du-Québec et la seconde comprenant la journée la plus chaude jamais observée au sud de la province.
Juillet 2024 : le troisième mois le plus chaud des archives depuis 1921 au Québec
Les trois mois les plus chauds des 104 dernières années ont maintenant été observés ces cinq dernières années au Québec : juillet 2020, 2023 et 2024. Alors que l’est de la province a reçu peu de pluie, la tempête post-tropicale Béryl en a amené beaucoup par endroits au sud-ouest.
Août 2024 : la tempête post tropicale Debby marque le deuxième mois d’août le plus chaud jamais observé au Québec
Avec ses 150 à 200 mm de pluie en 24 heures reçus par endroits à Montréal, en Montérégie, dans les Laurentides et en Mauricie du 8 au 9 août (des quantités d’une période de retour évaluée à plus de 200 ans localement), la tempête post-tropicale Debby a été le fait saillant de ce mois, qui a été le deuxième mois d’août le plus chaud des archives à l’échelle du Québec et le théâtre de la moitié des jours les plus chauds de l’année.
L’été le plus chaud des archives, peu importe la définition
À la suite du troisième printemps le plus chaud jamais observé, l’été 2024 a ainsi été d’une chaleur record, au Québec. Si la présente analyse fait état de l’été selon sa définition climatologique (de juin à août), l’été 2024 a aussi été le plus chaud jamais observé au Québec selon sa définition astronomique (du 20 juin au 22 septembre). En effet, la température moyenne de l’été 2024 à l’échelle du Québec a été 0,7 °C plus élevée que le précédent record (2020), selon cette définition courante. Cette période estivale inclut une partie du mois de septembre le plus chaud jamais observé.
D’ailleurs, les indicateurs de chaleur dépassaient tous largement la normale, sur l’ensemble de la saison chaude, même si celle-ci n’était toujours pas terminée. En date de septembre, près du double du nombre normal de jours présentant une température maximale supérieure à 25 et 30 °C a été enregistré (22 et 4 jours de plus que la normale), ce qui a nécessité davantage de climatisation et fourni plus d’énergie à la saison de croissance des plantes (194 et 143 % de la normale), en moyenne, au sud de la province. Cet été a été déclaré florissant pour l’agriculture. De son côté, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) rapportait pour un cinquième mois consécutif un nombre de feux de forêt plus bas qu’à l’habitude, à la fin août.
Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec
Été 2024 | Moyenne | Anomalie1 | Classification |
Température maximale (°C) | 20,5 | 2,3 | Extrêmement chaud |
Température moyenne (°C) | 14,9 | 2,3 | Extrêmement chaud |
Température minimale (°C) | 9,5 | 2,3 | Extrêmement chaud |
1 La normale de 1981 à 2010 est la référence dans ce texte, à moins d’indication contraire. |