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Faits saillants

Juin 2024 : une chaleur record en juin au sud de la province

Juin 2024 a amené une chaleur record au sud de la province, sa température moyenne surpassant de 0,4 °C le précédent record pour un mois de juin (1999) et de 2,6 °C la normale1. La chaleur a également atteint des niveaux record à l’échelle du Québec avant les cinq derniers jours du mois, où les températures ont été sous la normale, ce qui le place au deuxième rang et à 0,3 °C du record (2012). Tout comme juin 2023, juin 2024 a été marqué par deux canicules – la première, hâtive, battant un record de chaleur local pour un mois de juin dans le Nord-du-Québec et la seconde, dix jours plus tard, égalant un record de chaleur absolu local en Gaspésie et comprenant la journée la plus chaude jamais observée au sud de la province. En effet, le 19 juin, la température moyenne a surpassé de 1,4 °C le précédent record et de 10,0 °C la normale. Reflétant ces chaleurs de jour, le maximum moyen a d’ailleurs été plus anormal que le minimum moyen, ce qui n’a pas été fréquent ces derniers mois, même si le minimum moyen a aussi largement dépassé la normale malgré quelques occurrences de gel durant le mois et plusieurs records de froid le 16. À l’échelle du Québec, les seize derniers mois ont été plus chauds que la normale, tandis que les douze derniers mois ont établi un record de chaleur au niveau annuel : la température moyenne de juillet 2023 à juin 2024 a en effet égalé celle de l’année la plus chaude observée (2010) à l’échelle du Québec, la surpassant même de 0,3 °C au sud de la province. Le début d’année demeure quant à lui le deuxième plus chaud observé, la forte anomalie de juin rapprochant cependant cette période à 0,1 °C du record (2010). Juin a aussi laissé beaucoup plus de pluie que la normale au Québec, doublant notamment la normale et même davantage en Outaouais.

Juin 2024 en chiffres
2e  plus chaud mois de juin des archives au Québec (1er au sud)
2e  plus chaud début d’année des archives au Québec (idem au sud)
1er  période de 12 mois la plus chaude des archives au Québec (idem au sud)
16e  mois consécutif plus chaud que la normale au Québec (7e au sud)
2,8  °C de plus que la normale en juin au Québec (2,6 °C au-dessus de la normale au sud)
21,5  °C : température moyenne mensuelle la plus élevée, à Longueuil, en Montérégie
1er  journée la plus chaude des archives au sud de la province, le 19 juin
36,6  °C : température maximale de ce mois, le 19, à Saint-René-de-Matane, en Gaspésie – record local absolu
35,1  °C : température maximale observée le 6 à Kuujjuarapik, au Nord-du-Québec – record local en juin
10  mm plus de pluie que la normale en juin au Québec, avec 83 mm (+23 mm au sud, avec 112 mm)

Pluie : près de trois fois la normale en Outaouais, moins de la moitié dans l’est de la province par endroits

Juin a amené de deux à trois fois la quantité de pluie normale sur le sud de l’Outaouais et plus d’une fois et demie la normale par endroits en Abitibi-Témiscamingue, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Montérégie, à Laval, à Montréal, dans le Centre-du-Québec, en Estrie, dans Chaudière-Appalaches et dans le Bas-Saint-Laurent, mais moins de la moitié de la quantité de pluie normale par endroits en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Le Nord-du-Québec a été partagé entre ces deux extrêmes, et le total de pluie moyen à l’échelle du Québec a atteint 113 % de la normale. Ce sont ainsi près de 270 mm de pluie par endroits qui ont été reçus durant ce mois en Outaouais (parc de la Gatineau) et dans Chaudière-Appalaches (Thetford Mines). D’un autre côté, le total n’a pas atteint 40 mm par endroits en Gaspésie (Grande-Vallée) et sur la Côte-Nord (Rivière-au-Tonnerre). Les feux de forêt ont conséquemment été peu nombreux dans l’ouest et le centre de la province, mais nombreux et importants sur la Côte-Nord et trois fois plus nombreux que la normale au nord. Les feux de forêt ont généralement été provoqués par la foudre, alors que le temps violent a de nouveau été fréquent en juin. Ce temps violent a d’ailleurs aussi donné lieu à cinq tornades le 13 juin en Abitibi-Témiscamingue et à des chutes de grêle le 7 en Outaouais et dans les Laurentides, les 7 et 8 en Mauricie, le 9 en Montérégie, le 25 en Abitibi-Témiscamingue et le 27 en Chaudière-Appalaches. Parmi les nombreux orages rapportés et événements de pluie observés, le plus important a été celui ayant causé des inondations dans Lanaudière, alors que 114 mm ont notamment été reçus en 24 heures à Sainte-Béatrix le 23 (période de retour de 33 ans).

Chronologie des événements

Du 3 au 8 juin, une première canicule cette année, hâtive, touche notamment Montréal, Laval, la Montérégie, le Centre-du-Québec et le sud des Laurentides et de Lanaudière, mais aussi le Saguenay–Lac-Saint-Jean et surtout le Nord-du-Québec, où la température est étonnamment la plus élevée. Le maximum quotidien atteint en effet 35,1 °C et 35,0 °C les 6 et 7 à Kuujjuarapik, battant le précédent record local pour un mois de juin (33,9 °C le 22 juin 1989) deux jours durant, ce qui constitue aussi la deuxième période la plus chaude à avoir été observée à cet endroit, à près d’un degré du record (36,0 °C, 36,1 °C et 36,2 °C les 11, 12 et 18 juillet 2005). Plus au sud, le maximum dépasse 32 °C par endroits en Montérégie et dans les Laurentides, les 3, 4 et 5.

Du 6 au 10 juin, les orages se multiplient au sud du Québec et apportent de 80 à 90 mm de pluie par endroits en Abitibi-Témiscamingue, en Outaouais, dans les Laurentides, en Mauricie, dans la Capitale-Nationale et dans Chaudière-Appalaches et une moyenne de 30 mm de pluie au sud de la province. La pluie tombe particulièrement intensément en Outaouais le 6, où 45 mm sont reçus en une heure seulement à Clarendon (période de retour de 17 ans) et 70 mm en 6 heures au parc de la Gatineau. De la grêle est signalée en Outaouais (Notre-Dame-de-la-Paix), dans les Laurentides (Oka) et en Mauricie (Champlain) le 7, à nouveau en Mauricie (Saint-Alexis-des-Monts) le 8 et en Montérégie (Saint-Bernard-de-Lacolle) le 9. Des vents violents sont enregistrés par endroits dans la Capitale-Nationale le 6, en Montérégie (atteignant une vitesse maximale de 105 km/h à Sainte-Clothilde) et en Estrie le 7, en Montérégie le 8 et à Montréal le 9.

Le 12 juin, le tonnerre gronde dans Chaudière-Appalaches et dans le Bas-Saint-Laurent, les orages s’accompagnant de 10 à 20 mm de pluie.

Le 13 juin, pas moins de cinq tornades touchent terre en Abitibi-Témiscamingue. La plus forte vitesse de vent enregistrée est de 82 km/h, mais elle pourrait avoir atteint jusqu’à 190 km/h pour l’une des tornades, de force EF2. Cette région est touchée par des orages qui s’étendent le lendemain sur l’Outaouais, les Laurentides, la Mauricie, la Montérégie, le Centre-du-Québec, l’Estrie, Chaudière-Appalaches, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et la Gaspésie. Le total de pluie atteint de 40 à 50 mm par endroits. Des vents violents sont aussi enregistrés en Gaspésie, atteignant 97 km/h à New Richmond le 14.

Les 15 et 16 juin sont les jours les plus froids de ce mois, avec une température moyenne 10,9 °C le 15 et un minimum moyen de 4,1 °C le 16 au sud de la province. Plusieurs occurrences de gel et quelques records quotidiens de froid sont enregistrés.

Du 17 au 20 juin, la deuxième canicule de l’année touche l’Abitibi-Témiscamingue, l’Outaouais, le sud des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie et de la Capitale-Nationale, Montréal, Laval, la Montérégie, le Centre-du-Québec, l’Estrie et Chaudière-Appalaches. Le 19 devient la journée la plus chaude jamais observée au sud de la province, avec une température moyenne de 26,0 °C, surpassant de 10,0 °C la normale. La précédente température moyenne record (24,6 °C) avait été observée à deux reprises, le 1er août 1975 et le 2 juillet 2002. Le record est donc non seulement battu largement, par une marge de 1,4 °C, mais aussi largement devancé puisqu’il survient deux semaines plus tôt que sa précédente occurrence la plus hâtive. Le maximum moyen a atteint 32,5 °C le 19 juin 2024. Un maximum moyen plus élevé (33,1 °C) n’avait déjà été observé qu’une seule fois, le 1er août 1975, mais il était accompagné d’une nuit considérablement moins chaude (minimum moyen de 16,0 °C le 1er août 1975, comparativement à 19,4 °C le 19 juin 2024). Le maximum absolu de cette deuxième canicule en deux semaines – et durant ce mois – est enregistré à Saint-René-de-Matane, en Gaspésie (36,6 °C), égalant le record de chaleur absolu local (17 juin 2020), alors que plus de la moitié des records locaux de chaleur pour un 19 juin au Québec sont réédités ou battus. Le 17, des orages sont signalés en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec, alors que de 30 à 55 mm de pluie tombent par endroits sur ces régions. Du 18 au 20, ces mêmes régions sont à nouveau frappées par des orages, de même que l’Outaouais, l’Estrie, la Mauricie, la Capitale-Nationale, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, avec un total de 30 à 55 mm de pluie par endroits. Des vents violents sont enregistrés du 17 au 19 en Abitibi-Témiscamingue (atteignant notamment 91 km/h à Rouyn le 17), en Mauricie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec.

Du 22 au 23 juin, de 110 à 130 mm de pluie sont reçus par endroits dans les Laurentides et dans Lanaudière, ce qui cause des inondations. Le 23, à Sainte-Béatrix notamment, 114 mm sont tombés en 24 heures (période de retour de 33 ans). Le total de pluie atteint de 50 à 100 mm par endroits dans la plupart des régions du sud de la province, alors que des orages sont rapportés en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Mauricie, dans la Capitale-Nationale, en Montérégie, dans le Centre-du-Québec, en Estrie, dans Chaudière-Appalaches et dans le Bas-Saint-Laurent. À Honfleur, 72 des 89 mm enregistrés sont tombés en 6 heures seulement. Des vents violents sont enregistrés dans la Capitale-Nationale et en Gaspésie, atteignant notamment 116 km/h à Cap-d’Espoir.

Du 25 au 27 juin, jusqu’à 50 mm de pluie tombent dans Chaudière-Appalaches. De la grêle tombe dans cette même région (à Saint-Côme-de-Linière) le 27, tout comme en Abitibi-Témiscamingue le 25. Des orages sont signalés dans ces deux régions mais aussi en Outaouais, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans le Bas-Saint-Laurent. Des accumulations totales de 20 à 40 mm de pluie sont enregistrées par endroits dans la plupart des régions du sud de la province. Enfin, des vents violents sont enregistrés le 27 dans la Capitale-Nationale et en Gaspésie, atteignant notamment 104 km/h à Cap-d’Espoir.

Les 29 et 30 juin, des orages sont signalés en Abitibi-Témiscamingue, dans les Laurentides, dans Chaudière-Appalaches, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans le Bas-Saint-Laurent. Le total de pluie atteint de 30 à 50 mm par endroits dans toutes les régions du sud de la province. En Montérégie, le total atteint 60 mm par endroits. Des vents violents sont à nouveau enregistrés en Gaspésie et en Estrie, atteignant notamment 90 km/h au lac Memphrémagog.

Année 2024 : le deuxième début d’année le plus chaud observé se rapproche à 0,1 °C du record

Le début d’année en cours, avec une température moyenne surpassant de 3,8 °C la normale, demeure le deuxième plus chaud des archives. Il se rapproche toutefois à 0,1 °C du record de 2010 à l’échelle du Québec, avec ce mois de juin 2024 qui a dépassé de 3,2 °C la température de juin 2010. La pluie a été abondante (213 mm, +36 mm) en moyenne au Québec lors des six premiers mois de 2024, après le faible total de neige reçu (109 cm, -36 cm) pendant la même période.

Température maximale (°C)
Température moyenne (°C)
Température minimale (°C)
Pluie totale (mm)
Température maximale (°C) - Anomalie
Température moyenne (°C) - Anomalie
Température minimale (°C) - Anomalie
Pluie (%) Pourcentage de la normale
TTempérature maximale (°C) - Classification
Température moyenne (°C) - Classification
Température minimale (°C) - Classification
Température minimale (°C) - Classification
Température minimale (°C) - Classification

Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec

Juin 2024 Moyenne Anomalie1 Classification
Température maximale (°C) 19,5 3,0 Très chaud
Température moyenne (°C) 13,6 2,8 Très chaud
Température minimale (°C) 7,8 2,8 Exceptionnellement chaud


1 La normale de 1981 à 2010 est la référence dans ce texte, à moins d’indication contraire.