Février 2018 : un couvert de neige plus épais et chargé d’eau qu’en 2017
À la fin février, le couvert de neige au sol contenait plus d’eau (242 mm, +51 mm, 125 %) que la normale, en moyenne, au sud de la province, surpassant déjà le maximum hivernal normalement atteint en mars. D’importants surplus étaient observés de la Mauricie à l’est de la province, alors que l’extrême sud était plutôt en déficit. Le couvert moyen était aussi plus épais que la normale au sud (79 cm, +16 cm, 118 %) et à l’échelle du Québec (75 cm, +18 cm, 123 %). Il est analysé en détail à la fin de ce bulletin.
Février a été divisé entre une première moitié froide (-2 °C) et une seconde partie chaude (+1,8 °C), tout comme en 2017. Les températures dans l’extrême sud ont été jusqu’à 4 °C plus chaudes que la normale, et encore davantage à partir de la Saint-Valentin. Les maximums ont surpassé le point de congélation plus d’un jour sur deux du sud de Montréal à Québec, soit plus du double du nombre de jours au-dessus de 0 °C normalement attendus dans ce secteur. Pendant ce temps, l’Arctique était jusqu’à 4 °C plus froid que la normale et l’anomalie moyenne était ainsi de -0,3 °C au Québec.
La neige (44 cm, 109 %) a prédominé durant ce mois, même si la pluie (7 mm, 114 %) a apporté une part plus importante qu’attendu du total de précipitations (50 mm, 109 %) au sud. L’Outaouais, les Laurentides, la Montérégie, le Centre-du-Québec, l’Estrie et la Chaudière-Appalaches ont reçu localement le double des pluies habituelles, mais également plus de neige, et certaines rivières étaient déjà sous surveillance au milieu du mois. Les précipitations moins abondantes au nord du Québec ont toutefois laissé la moyenne québécoise (38 mm, 94 %) sous la normale.
Le 3 février est la journée la plus froide de ce mois avec des températures moyennes de 29,6 °C au Québec et de -25,4 °C au sud de la province, une anomalie de -10 °C.
Du 3 au 5 février, de 20 à 30 cm de neige s’accumulent par endroits de l’Outaouais à la Gaspésie, où de 10 à 15 mm de pluie s’ajoutent dans la baie des Chaleurs et sur la pointe, de même que sur la Basse-Côte-Nord.
Le 7 février, il tombe de 15 à 25 cm de neige, principalement sur les régions au sud du Saint-Laurent, de la Montérégie à la Gaspésie.
Le 10 février, 10 cm de neige tombent sur l’extrême sud de la province, suivis d’autant de pluie le 11, alors qu’entre 5 et 15 cm de neige s’ajoutent cette fois dans les régions au nord du Saint-Laurent.
Le 15 février, il pleut sur les régions bordant le Saint-Laurent, la pluie atteignant 5 mm dans la Capitale-Nationale, alors qu’il tombe jusqu’à 10 cm de neige sur la Côte-Nord.
Du 19 au 21 février, la remontée du courant-jet amène des contrastes de températures de 50 °C au Québec. Le 21, par exemple, alors qu’il fait jusqu’à 20 °C au sud, les températures de jour ne dépassent pas -29 °C par endroits au nord. Cette même journée, 38 records de température maximale sont battus, par plus de 3 °C en moyenne et par 7 °C à Lac-Mégantic, dont l’historique remonte à 1920. Dans douze localités, ce sont les températures les plus chaudes jamais ressenties en février. Cette masse d’air chaud et humide laisse plus de 20 mm de pluie de l’Outaouais à Québec et plus au sud, les deux tiers du total de pluie mensuelle. Le total dépasse les 30 mm dans les Laurentides (à Saint-Faustin et La Macaza). La pluie verglaçante qui touche Québec le 21 entraîne des pannes d’électricité et la fermeture de plusieurs écoles.
Le 26 février est globalement la journée la plus douce de ce mois, avec une température moyenne de -7,8 °C au Québec et de -3,9 °C au sud, à 9 °C au-dessus des normales. Le maximum moyen (0,6 °C) dépasse le point de congélation au sud le 27, pour la première fois depuis les très fortes anomalies quotidiennes du 11 janvier.
Le couvert de neige au sol était considérablement plus épais (79 cm, +16 cm, 118 %) et chargé d’eau (242 mm, +51 mm, 125 %) que la normale à la fin février, au sud de la province. Il a été alimenté par des précipitations (303 mm, 116 %), dont des chutes de neige (216 cm, 118 %), abondantes et préservées par des températures sous les normales (anomalie moyenne de -0,7 °C) depuis novembre. L’équivalent en eau du couvert de neige surpassait déjà le maximum moyen hivernal (206 mm), normalement atteint en mars (2014, 2017), et parfois dès février (2015, 2016).
Il atteignait des niveaux records (jusqu’à +165 mm d’anomalie) en plus de 60 ans de mesures au nord du lac Saint-Jean. Il affichait des surplus sur la Côte-Nord, en Gaspésie, de même que dans le haut des bassins de l’Outaouais et du Saint-Maurice. Plus au sud, le portrait était plus contrasté, alors qu’un déficit moyen de 12 mm était notamment observé du Richelieu à La Pocatière.
En 2017, les températures anormalement chaudes de novembre, janvier et février avaient laissé un couvert de neige au sol moins épais (71 cm) et chargé d’eau (215 mm) que cette année, au sud, malgré des chutes de neige (207 cm) similaires. La tempête du siècle venait toutefois l’accroître considérablement, en mars. Au moment d’écrire ces lignes, un tel événement n’était pas en vue en 2018.
L’hiver climatologique, de décembre à février, a aussi été plus froid (-12,2 °C, anomalie de -0,4 °C) et a apporté plus de précipitations (200 mm, 113 %), dont sous forme de neige (164 cm, 114 %), que la normale, en moyenne, au sud. À l’échelle du Québec, cet hiver un peu plus froid (-18,3 °C, anomalie de -0,3 °C) que la normale a aussi amené en moyenne plus de précipitations (155 mm, 107 %), principalement de neige (133 cm, 107 %), qui ont laissé un couvert de neige épais (75 cm, +18 cm, 123 %) à la fin février.
Sommaire
mensuel géostatistique
pour le Québec |
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Température (°C) | Moyenne |
Anomalie (réf. 1981-2010) |
Classification |
Maximale | -13,3 | -0,1 | Normal |
Moyenne | -19,1 | -0,3 | Normal |
Minimale | -24,9 | -0,3 | Normal |