Canicule de juin-juillet 2018 : une chaleur rarement ressentie de manière aussi soutenue
La canicule qui a touché le sud du Québec entre le 29 juin et le 5 juillet a affecté durant sept jours les environs de Gatineau, Montréal, Joliette, Saint-Hyacinthe et Saint-Jean-sur-Richelieu, avec des maximums quotidiens surpassant constamment les 30 °C. Ces maximums caniculaires ont persisté pendant six jours à Drummondville et Sherbrooke et pendant cinq jours dans de vastes portions de l’Outaouais, des Laurentides et de Lanaudière, ainsi qu’autour de Victoriaville. Trois-Rivières, Québec, La Malbaie, Kamouraska, l’Abitibi-Témiscamingue et le Saguenay—Lac-Saint-Jean n’ont pas été en reste, avec de trois à quatre jours de canicule entre le 2 et le 5 juillet. Un grand territoire allant de la région de l’Abitibi-Témiscamingue à celle de la Chaudière-Appalaches a connu de trois à quatre jours de températures dépassant 30 °C, mais sans que le critère des trois jours consécutifs soit atteint pour que la période soit qualifiée de canicule.
Plus de 260 records quotidiens locaux de chaleur ont été battus ou égalés, souvent lors de quatre à cinq des sept jours de la canicule. Le maximum a été de 27,3 °C en moyenne dans le sud du Québec durant ces sept jours et de 29,8 °C le 5 juillet. La chaleur s’est finalement imposée en 2018, après une première moitié d’année où les températures étaient sous les normales.
La canicule a été particulièrement éprouvante à Montréal et en Montérégie, où sont survenus la grande majorité des 70 décès attribuables à la chaleur. Longueuil, La Prairie et Chelsea ont été les endroits les plus chauds du Québec, avec une température maximale de 34,5 °C en moyenne lors de ces sept jours et des nuits offrants peu de répit, en particulier à Longueuil où la température minimale a été de 22,9 °C en moyenne. C’est d’ailleurs à La Prairie que le maximum absolu de 37,2 °C a été observé le 2 juillet – un record local de chaleur en soixante ans d’observations (36,0 °C, établi le 17 août 1987). N’eut été la chaleur de cette journée, les 35,6 °C enregistrés trois jours plus tard auraient égalé ce qui, jusqu’alors, constituait le record de chaleur pour un mois de juillet. Des records absolus de chaleur, à des stations météorologiques ayant accumulé plus de 50 ans d’observations, ont également été dépassés à Coteau-du-Lac et Verchères en Montérégie, à Bonsecours en Estrie, de même qu’à Saint-Arsène dans la région du Bas-Saint-Laurent, qui n’a toutefois pas connu de canicule. Il s’agissait de la première fois en douze ans que les températures franchissaient la barre des 37 °C au Québec, soit depuis les 37,2 °C observés le 14 juillet 2006 à Charette, en Mauricie, lors d’une courte période de chaleur de deux jours.
Cette canicule s’inscrit parmi les plus intenses et les plus soutenues des archives climatiques du Québec, qui remontent à 1870. Le record québécois de chaleur de 40 °C a été réédité trois fois, dont deux au milieu de vagues de chaleur comparables. Le 6 juillet 1921 (PDF, 21,3 Mo), le mercure indiquait 40 °C au Témiscamingue lors de trois vagues de chaleur intenses consécutives qui s’étaient étirées du 28 juin au 12 juillet, avec un maximum moyen de 28,4 °C durant ces deux semaines au sud du Québec. Le 1er août 1975, le mercure atteignait 40 °C en Mauricie et une valeur record de 37,6 °C pour Montréal et la Montérégie (Saint-Bernard-de-Lacolle), au milieu d’une canicule d’un maximum de cinq jours du 30 juillet au 3 août.