Faits saillants
Novembre 2024 : le mois de novembre le plus chaud jamais observé au Québec
Novembre 2024 a été le mois de novembre le plus chaud jamais observé au Québec, sa température moyenne surpassant de 0,7 °C le précédent record (2009) et de 4,2 °C la normale1. Il a aussi complété, avec la chaleur record de septembre et la quatrième plus élevée en octobre, l’automne le plus chaud des archives, et poursuivi l’année la plus chaude jamais observée jusqu’à présent. Localement, le record en novembre a été atteint ou battu par endroits dans pratiquement toutes les régions de la province, soit en Abitibi-Témiscamingue, en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Mauricie, à Montréal, au Centre-du-Québec, dans la Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, sur la Côte-Nord et au Nord-du-Québec. Ce record a aussi été approché à 0,2 °C ou moins par endroits à Laval, en Montérégie et dans la Capitale-Nationale. Alors qu’une baisse graduelle de 7 °C est normalement observée à ce stade de la saison, la température moyenne de la deuxième moitié de novembre a plutôt surpassé de 0,2 °C celle de la première, et de 6,3 °C la normale. Une seule journée de novembre, le 3, a été plus fraîche que la normale en moyenne au Québec, par -0,3 °C. Le maximum absolu de ce mois était tout de même enregistré dès le surlendemain (23,2 °C le 5 à Ormstown en Montérégie). Si ce mois a présenté une température maximale moyenne 3,4 °C supérieure à la normale, la température a été beaucoup plus anormale de nuit, le minimum moyen surpassant de 5,0 °C la normale. Très anormales ont aussi été les précipitations, avec un total de pluie normal, mais très inégalement réparti, en moyenne, au Québec, et près du tiers de la normale de neige.
| Novembre 2024 en chiffres | |
| 1er | mois de novembre le plus chaud des archives au Québec (2e au sud) |
| 1er | automne le plus chaud des archives au Québec (idem au sud) |
| 1er | année la plus chaude des archives au Québec, après ses 11 premiers mois (idem au sud) |
| 21e | mois consécutif plus chaud que la normale au Québec (10e au sud) |
| 4,2 | °C plus chaud que la normale en novembre au Québec (3,6 °C au-dessus de la normale au sud) |
| 264 | mm de pluie à Saint-Maxime-du-Mont-Louis, en Gaspésie (224 mm de plus que la normale, record local en novembre) |
| 38 | mm de pluie à Montréal (50 mm de moins que la normale, 3e plus faible total de précipitations local en novembre) |
| 27 | mm de pluie en moyenne au Québec (2 mm de plus que la normale) |
| 17 | cm de neige en moyenne au Québec (28 cm de moins que la normale) |
Moins du tiers de la neige normale s’ajoute à un total de pluie normal, en moyenne, au Québec, mais très inégalement réparti
Novembre a apporté plus de six fois les précipitations normales par endroits en Gaspésie, mais moins de 40 % de la normale à Montréal et près des deux tiers seulement de la normale en moyenne au Québec (46 mm, 24 mm sous la normale). Les maximums et minimums de précipitations observés sont principalement dus à la pluie, alors que le total a notamment été de 264 mm à Saint-Maxime-du-Mont-Louis, 38 mm à Montréal et 9 mm à Radisson, pour une moyenne québécoise de 27 mm, à 2 mm près de la normale – un scénario très similaire à celui observé en octobre. À Montréal, cet automne a d’ailleurs été celui au plus faible total de précipitations des archives, dans le secteur de Rivière-des-Prairies (109 mm contre 120 mm en 1956). Le total de pluie a aussi été de près de la moitié de la normale en novembre par endroits dans les Laurentides (47 mm à Mirabel), dans Lanaudière (42 mm à L’Assomption), en Montérégie (39 mm à Saint-Bernard-de-Lacolle), en Estrie (39 mm à Sherbrooke) et dans la Chaudière-Appalaches (31 mm à Saint-Pamphile). Tout le contraire de ce qui était observé à Saint-Maxime-du-Mont-Louis, en Gaspésie, qui a reçu un record local de pluie en novembre (264 mm contre 134 mm en 1983) et son quatrième total le plus élevé pour n’importe quel mois de l’année (record : 338 mm en octobre 1981). La pluie a aussi été abondante par endroits en Abitibi-Témiscamingue (71 mm à Ville-Marie) et au Saguenay–Lac-Saint-Jean (97 mm à Saguenay). Le Nord-du-Québec, où le total normal de pluie est faible en novembre, a eu droit à des quantités sous les normales (9 mm à Radisson) et au-dessus des normales (46 mm à Inukjuak).
Si les extrêmes de précipitations ont surtout été causés par la pluie, le déficit global de précipitations a surtout été l’affaire de la neige. Alors que plus de la moitié des précipitations sont normalement solides durant ce mois, en moyenne, à l’échelle du Québec, cela n’a pas été le cas cette année, alors que seulement 17 cm de neige se sont ajoutés, soit seulement un peu plus du tiers de la normale (28 cm de moins que la normale). Les chutes de neige ont été nulles par endroits à Montréal, en Montérégie, au Centre-du-Québec et dans Lanaudière, et ont été 45 cm plus faibles que la normale sur une bonne partie du Nord-du-Québec. Les deux tiers sont survenues la toute dernière semaine de ce mois au sud de la province. Quelques secteurs montagneux en ont tout de même reçu beaucoup, notamment Saint-David-de-Falardeau, porte d’entrée du parc national des Monts-Valin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean (55 cm, 185 % de la normale), la réserve faunique des Laurentides (84 cm, 114 % de la normale, à la rivière Cyriac) et Saint-Charles-Garnier, au cœur des Appalaches, au Bas-Saint-Laurent (65 cm, 170 % de la normale).
Chronologie des événements
Du 4 au 6 novembre, de 40 à près de 60 mm de précipitations tombent sur l’Abitibi-Témiscamingue, la Mauricie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Saint-David-de-Falardeau en reçoit le plus fort total, le tout sous forme liquide (57 mm de pluie). Quelques centimètres de neige sont enregistrés par endroits, à travers la pluie, Sainte-Hélène-de-Mancebourg en recevant la plus grande quantité (10 cm de neige, en plus de 33 mm de pluie). Les 18 mm de pluie enregistrés en moyenne au sud de la province constituent près de la moitié (41 %) du total mensuel reçu, en quelques heures, dès le début du mois.
Le 8 novembre, 20 cm de neige s’accumulent sur les montagnes du parc national de la Gaspésie.
Du 15 au 16 novembre, de 40 à 65 mm de pluie sont reçus en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine en reçoit notamment 65 mm.
Du 21 au 23 novembre, les montagnes de Charlevoix reçoivent 46 cm de neige, la plus forte chute de neige de ce mois, mélangée à 28 mm de pluie.
Du 23 au 25 novembre, Saint-Maxime-du-Mont-Louis en Gaspésie, reçoit 83 mm de pluie et 20 cm de neige, le plus fort événement de pluie et de précipitations de ce mois. Plus à l’ouest, plusieurs secteurs de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la réserve faunique des Laurentides reçoivent exclusivement de la neige, à hauteur de 20 à 30 cm par endroits, alors qu’à l’est, les précipitations sont seulement liquides et surpassent les 45 mm à Gaspé.
Du 26 au 30 novembre, la neige prend de plus en plus le dessus et près de la moitié du total mensuel est reçu durant ces cinq jours au sud de la province (8 cm, 46 %). Il en tombe notamment un peu plus de 20 cm du 26 au 27 dans la réserve faunique des Laurentides et du 29 au 30 à Saint-David-de-Falardeau, près du parc national des Monts-Valin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Un mois de décembre très chaud sera nécessaire pour que l’année demeure la plus chaude jamais observée au Québec, mais pas au sud de la province
2024 a été l’année la plus chaude jamais observée après ses 11 premiers mois au sud de la province et à l’échelle du Québec, sa température moyenne surpassant le précédent record (2010) par 0,6 °C au sud de la province et par 0,4 °C à l’échelle du Québec. Au sud de la province, il est désormais probable que ce classement se maintienne après 12 mois. À l’échelle du Québec, décembre devra malgré tout être très chaud pour que ce soit le cas.
Ainsi, à l’échelle du Québec, décembre 2024 devra être près de 3 °C plus chaud que la normale pour que l’année demeure la plus chaude jamais observée. Au sud de la province, une température moyenne 2 °C sous la normale en décembre suffira.
Aussi, après 11 mois, avec une anomalie moyenne de 3,3 °C à l’échelle du Québec et de 3,0 °C au sud de la province par rapport à la normale de 1981 à 2010, il est pratiquement certain que 2024 sera la 27e année consécutive à présenter une température moyenne supérieure à la normale du 20e siècle, tant au sud qu’à l’échelle de la province. Avant cette année, cette séquence record devançait déjà de 21 ans la précédente plus longue.
Finalement, au chapitre des précipitations, les 11 premiers mois de 2024 ont laissé un peu moins de pluie (516 mm, -14 mm) et beaucoup moins de neige (132 cm, -79 cm) que la normale, en moyenne, à l’échelle du Québec.
Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec
| Novembre 2024 | Moyenne | Anomalie1 | Classification |
| Température maximale (°C) | 1,2 | 3,4 | Exceptionnellement chaud |
| Température moyenne (°C) | -1,4 | 4,2 | Extrêmement chaud |
| Température minimale (°C) | -4,1 | 5,0 | Extrêmement chaud |
Lieu dans chaque région où le record mensuel local de chaleur en novembre a le plus largement été battu ou approché
| Région | Moyenne, novembre 2024 (°C) | Record (°C) | Record (année) | Lieu |
| Abitibi-Témiscamingue | 2,3 | 2,0 | 2009 | Belleterre |
| Outaouais | 4,6 | 4,3 | 2011 | Luskville |
| Montréal | 5,1 | 5,1 | 2011 | Verchères |
| Laurentides | 4,1 | 3,8 | 2011 | Saint-Jérôme |
| Lanaudière | 3,2 | 2,5 | 2011 | Sainte-Béatrix |
| Mauricie | 4,2 | 3,7 | 2011 | Louiseville |
| Centre-du-Québec | 3,8 | 3,8 | 2011 | Fortierville |
| Chaudière-Appalaches | 2,2 | 2,2 | 1966 | Saint-Prosper |
| Bas-Saint-Laurent | 2,1 | 2,2 | 2011 | Rivière-Bleue |
| Gaspésie | 2,7 | 2,5 | 2009 | Saint-Elzéar-de-Bonaventure |
| Côte-Nord | 1,5 | 1,3 | 2021 | Sept-Îles |
| Nord-du-Québec | 0,9 | 0,0 | 2009 | Kuujjuarapik |
| Capitale-Nationale | 3,1 | 3,3 | 1948 | Québec |
| Montérégie | 5,4 | 5,6 | 2011 | Saint-Bernard-de-Lacolle |
| Laval | 5,7 | 5,9 | 2011 | Chomedey |
| Saguenay–Lac-Saint-Jean | 2,0 | 2,2 | 2016 | Petit-Saguenay |
| Estrie | 3,8 | 5,3 | 2011 | Magog |
| 1 La normale de 1981 à 2010 est la référence dans ce texte, à moins d’indication contraire. |
