La désignation des réserves de territoire aux fins d’aire protégée (RTFAP) de Tursujuq-Nord, Tursujuq-Centre et Tursujuq-Sud a été approuvée par le gouvernement du Québec à la suite de la présentation d’un mémoire conjoint du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, au cours de l'automne 2020. Le statut de protection légal envisagé pour ces territoires est celui de « réserve de biodiversité », un statut régi par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel.
Les RTFAP de Tursujuq-Nord, Tursujuq-Centre et Tursujuq-Sud sont adjacentes au parc national Tursujuq, créé en 2013. Ces trois territoires présentent un grand intérêt de conservation pour les communautés d’Umiujaq et de Kuujjuarapik, notamment parce qu’ils complètent le territoire du parc national à des fins strictes de conservation et qu’ils bonifient la protection de l’habitat essentiel du phoque commun des lacs des Loups Marins. Cette sous-espèce du phoque commun est considérée « susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable » en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (chapitre E-12.01) et en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Confinée aux eaux douces intérieures, elle constitue probablement l'unique population de cette espèce à s'être adaptée de façon exclusive en milieu d'eau douce et à demeurer entièrement isolée du milieu marin. Ces territoires protégés, conjugués au parc national, assureront également la protection de l’entièreté du bassin versant de la rivière Nastapoka, une rivière d’importance pour les communautés inuites. Deux territoires d’opération de pourvoiries sont présents sur ces territoires.
Aucune activité d’exploration ou d’exploitation des ressources naturelles (minières, énergétiques et forestières) n’est permise sur l’ensemble du territoire de ces RTFAP. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs s’assureront du maintien des dispositions administratives et légales nécessaires à cette interdiction.