Le roseau commun, aussi appelé « phragmite », est une plante exotique envahissante originaire d’Eurasie.
Cette plante a besoin d’une bonne luminosité pour croître. Elle colonise une grande variété de sols et préfère les endroits humides ou très humides comme :
Le roseau commun peut s’étendre rapidement et former des colonies denses. Il nuit à la croissance des autres espèces végétales, ce qui fait que les milieux envahis ont une très faible diversité d'espèces. Le roseau commun peut également modifier la structure du sol, l'hydrologie et la diversité animale dans les territoires qu’il envahit.
Le roseau commun a été introduit au Québec au début des années 1900. Avant 1965, cette espèce était confinée aux rives du Saint-Laurent. Aujourd’hui, elle est présente dans toutes les régions du sud du Québec, mais particulièrement en Estrie et en Montérégie (figure 1).
Le roseau commun présente plusieurs caractéristiques.
Les tiges du roseau commun présentent les caractéristiques suivantes :
Par ailleurs, la plante produit des tiges rampantes au sol ou à la surface de l’eau, appelées stolons, qui peuvent s’allonger de plusieurs mètres par année.
Le système racinaire est composé d’un réseau très dense de rhizomes, qui sont des tiges souterraines charnues contenant les réserves énergétiques de la plante. Les rhizomes se trouvent principalement à une profondeur de moins de 85 centimètres (3 pieds) dans le sol.
Les feuilles sont planes et de couleur vert à gris-vert lors de la saison de croissance. Elles mesurent de 1 à 5 centimètres de large.
Quant aux ligules (soit la membrane située à l’extrémité de la gaine de la feuille), elles mesurent plus de 1 millimètre. Elles sont translucides et elles portent des poils d’apparence effilochée.
Les fleurs du roseau commun présentent les caractéristiques suivantes :
Les graines du roseau commun :
Il existe une sous-espèce indigène de roseau : le roseau d’Amérique (Phragmites australis subsp. americanus). Il n’est pas envahissant et il est peu commun au Québec. On peut le différencier du roseau commun exotique par un examen visuel détaillé. Cette plante se caractérise principalement par :
L’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), au stade végétatif, peut aussi être confondu avec le roseau commun. Cependant, il se distingue par :
Les miscanthus (Miscanthus spp.) peuvent aussi être confondus avec le roseau commun. Les principaux traits distinctifs du miscanthus sont :
Un grand nombre de semences sont produites, mais peu d’entre elles sont viables et leur germination exige des conditions spécifiques (sol à nu et humide). L’eau et le vent, notamment l’hiver sur le couvert de neige, dispersent les graines.
Ce sont surtout les stolons et les rhizomes qui permettent à la colonie de s’étendre et de produire de nouvelles tiges par propagation végétative. C’est ce qui fait en sorte que l’espèce envahit rapidement le milieu où elle est introduite.
Étant donné les effets nuisibles du roseau commun sur l’environnement et parce qu’il est très difficile de l’éradiquer, il est important de prévenir son établissement :
Le roseau commun est très difficile à éliminer. L’idéal est de commencer la lutte dès l’apparition des colonies et de poursuivre les travaux sur plusieurs années. Vous devez également effectuer un suivi rigoureux des endroits traités.
Les plants et les rhizomes peuvent être extraits en creusant le sol avec une pelle ou à l’aide de machinerie.
La coupe des rhizomes peut également être faite avec une pelle tranchante à environ 5 centimètres sous la surface du sol.
Une coupe des tiges peut être effectuée aux deux à trois semaines pendant l’été afin de stimuler la production de nouvelles tiges et de diminuer la vigueur des colonies. Toutefois, dès que la fauche aura cessé, les colonies reprendront leur vigueur.
Une coupe des tiges sous l’eau peut donner de bons résultats, car cette technique noie les tiges en les privant d’oxygène.
La technique du bâchage consiste à étendre une toile opaque à la surface du sol pour empêcher la croissance de la plante et entrainer sa mort. Cette méthode élimine le roseau commun, mais également toute la végétation présente sous la toile. Voici quelques recommandations pour l’utilisation de cette technique :
En dernier recours, vous pouvez utiliser des herbicides homologués. Avant de les utiliser, assurez-vous que la règlementation en vigueur le permette et que les conditions d’utilisation du produit sont bien respectées.
Vous devez respecter une distance d'au moins 3 mètres d’un cours d’eau ou d’un milieu humide lorsque vous appliquez des pesticides. Pour connaître les autres règles à respecter, consultez la page Application des pesticides commerciaux.
Les interventions en milieux humides et dans la rive ou le littoral des lacs et cours d’eau peuvent être assujetties à des autorisations. Consultez votre municipalité et le bureau du Ministère de votre région avant d’intervenir dans ces milieux.
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