Pour réussir un projet agricole, il faut s’assurer, dès le début, d’avoir accès à l’eau en quantité et en qualité suffisantes. Pour y arriver, il faut détailler le volume d’eau journalier nécessaire au projet, le type d’usage réservé à l’eau prélevée, la localisation du prélèvement ainsi que le risque d’impact sur les prélèvements voisins ou sur le milieu naturel.
La détermination des besoins en eau d’une entreprise agricole permet d’estimer le plus fidèlement possible la quantité d’eau dont l’entreprise a besoin au cours d’une année de production typique. Évidemment, la quantité d’eau nécessaire à la ferme n’est pas constante tout au long de l’année : la demande risque d’être plus importante en période estivale et minimale en période hivernale.
La caractérisation des besoins en eau permet aussi au producteur de vérifier, selon le volume journalier maximal, si le prélèvement doit être soumis à une autorisation du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. D’autres calculs doivent être réalisés, comme la demande journalière moyenne calculée sur une période de 90 jours consécutifs où la demande est maximale. Des projections doivent aussi être réalisées sur les 10 prochaines années, puisque c’est la durée de validité de l’autorisation ministérielle.
Dans le calcul de ses besoins en eau, le producteur agricole doit déterminer les mois au cours desquels la demande sera la plus forte. Dans la plupart des cas, des mesures d’atténuation sont mises en place pour éviter une trop grande pression sur le milieu hydrique, comme le stockage d’eau. Cette approche permettra d’assurer un approvisionnement en eau suffisant tout au long de l’année.
La démarche permettant de caractériser correctement les besoins en eau d’une entreprise agricole comporte essentiellement cinq étapes :
En fonction des usages prévus (abreuvement du cheptel, consommation humaine, intrant dans la fabrication d’un produit alimentaire), des normes peuvent s’appliquer en lien avec la qualité de l’eau ou la protection de la ressource. Le choix du type de prélèvement (eau de surface ou eau souterraine) et sa localisation devront considérer ces normes. De plus, l’usage qui sera fait de l’eau prélevée aura une incidence sur la nature des documents à joindre à la demande d’autorisation ministérielle.
L’emplacement du ou des sites de prélèvement d’eau et leur conception peuvent avoir une incidence importante sur la performance et la fiabilité des installations, sur la qualité de l’eau prélevée et sur le potentiel de conflits d’usages avec les voisins ou l’environnement. Pour faire un choix optimal, il est recommandé de consulter un professionnel du domaine qui connaît le contexte régional et la réglementation applicable aux prélèvements d’eau.
Préalablement à l’installation d’un prélèvement d’eau, l’agriculteur doit se questionner sur les impacts de son prélèvement sur l’environnement immédiat, à savoir si l’ouvrage cause un préjudice à un prélèvement voisin ou à un milieu humide ou hydrique sensible.