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25 ans d'assainissement des eaux usées industrielles au Québec : un bilan (suite)Chapitre 3 : L'état d'avancement de l'assainissement des eaux usées industrielles en date de 1995 (suite)
3.6 Lassainissement des eaux dans le secteur agro-alimentaire (hors CUM)Le secteur agro-alimentaire comprend des industries très variées, mais les industries retenues pour leurs rejets deaux usées significatifs se retrouvent principalement dans les secteurs de la transformation des viandes (abattoirs, salaisons, établissements déquarrissage), de la transformation du lait (laiteries, fromageries, crémeries, beurreries), de la transformation des fruits et légumes (conserveries, préparation de jus, production de frites et de croustilles, etc.) et de la transformation des poissons et crustacés. La grande majorité des industries du secteur de la boulangerie ou de la préparation des moulées nont pas été retenues pour limpact de leurs eaux usées. En 1995, sur les quelque 1500 industries agro-alimentaires, on en relève 509 dont les rejets deaux usées sont significatifs, dont un peu plus de la moitié sont situées en réseau. Quant aux entreprises hors réseau, la moitié de celles-ci rejettent leurs eaux usées dans des installations septiques et sont de petites ou de très petites entreprises. 3.6.1 Caractéristiques des eaux uséesComme lindique le tableau 8, les débits et les charges polluantes du secteur agro-alimentaire, bien que nettement plus faibles que dans le secteur des pâtes et papiers, sont néanmoins importants. Les eaux usées contiennent de fortes concentrations de composés organiques dissous et en suspension. Les salaisons et les fromageries, par exemple, rejettent fréquemment des eaux usées qui ont un pH très élevé et qui, à dautres moments, sont très acides, ces fluctuations étant dues aux opérations de lavage. De nombreuses industries de ce secteur rejettent des eaux contenant des quantités appréciables de graisses (H&G), de phosphore (P), dazote (NTK) et de chlorure de sodium. Dans lensemble, les eaux de procédé de ce secteur peuvent être épurées efficacement par des traitements biologiques. 3.6.2 Nature des travaux dassainissementMesures de prévention de la pollution
Des exemples de mesures de prévention de la pollution sont cités dans plusieurs guides sectoriels produits par le Ministère6,7,8. Le Ministère a également présenté, dans trois fiches sur les technologies propres, des exemples de réduction de la pollution à la source pour une fromagerie, un abattoir de volailles et une industrie de transformation de la pomme de terre (voir les encadrés ci-après).
Prétraitements effectués par les industries en réseau Traitements effectués par les industries hors réseau Les très petites entreprises ont recours aux installations septiques; toutefois, ces systèmes ne sont pas toujours conçus adéquatement compte tenu des très fortes concentrations des matières organiques présentes dans les eaux usées et leur efficacité peut être très variable. Les moyennes ou les grandes entreprises installent fréquemment des réacteurs biologiques séquentiels; on en dénombre plus dune vingtaine actuellement en opération au Québec, surtout dans lindustrie des viandes. Quelques-unes procèdent à lépandage dans les champs lorsque la production est saisonnière et quelques autres ont recours à un traitement anaérobie suivi détangs aérés. La chaîne de traitement commence par des prétraitements tels que ceux énumérés précédemment afin que le traitement biologique qui suit puisse fonctionner dans de bonnes conditions. Dune façon générale, lorsquils sont convenablement contrôlés, les réacteurs biologiques séquentiels (RBS) et les traitements anaérobies suivis détangs aérés permettent de rejeter au cours deau des effluents dont les concentrations en DBO5 sont inférieures à 30 mg/L, avec des taux de réduction généralement supérieurs à 90 % (voir le tableau 9). Il est fréquent que les industries agro-alimentaires hors réseau soient de plus obligées dassurer une réduction du phosphore.
3.6.3 Appréciation des efforts de dépollution
En 1995, les travaux dassainissement des grandes entreprises (³ 250 employés), sont terminés ou en cours de réalisation dans 68 % des cas, soit respectivement 83 % pour les industries en réseau et 29 % pour les industries hors réseau (voir la figure 14 et l'annexe 6). Les cinq industries hors réseau qui restent à assainir sont toutes des poissonneries présentant une problématique particulière : plusieurs dentre elles vivent une situation financière difficile et certaines ont même réduit ou cessé leurs opérations depuis 1995. Les trois entreprises en réseau ayant besoin de réaliser des travaux dassainissement appartiennent toutes au secteur des viandes; elles ont entrepris des travaux depuis. En résumé, on peut considérer que pratiquement tous les travaux dassainissement possibles sont en voie dêtre complétés pour cette classe dentreprises. Le taux dassainissement des entreprises de taille moyenne (50-249 employés), exprimé en termes de travaux terminés ou en cours de réalisation, atteint 62 %, soit respectivement 65 % pour les établissements en réseau et 54 % pour les établissements hors réseau. Parmi les 51 industries à assainir, les deux tiers sont situées en réseau, ce qui nécessite en général des travaux assez modestes, constitués de prétraitements. Lavancement des travaux dassainissement des petites et des très petites entreprises qui représentent à elles seules 70 % des entreprises est nettement plus faible, les travaux étant terminés ou en cours dans seulement 45 % des cas. Lassainissement a toutefois progressé plus vite pour les industries en réseau (57 % en réseau par rapport à 35 % hors réseau), ce qui sexplique par le fait que ces industries ont dû suivre le rythme de réalisation du volet municipal du PAEQ et que les travaux sont en général moins onéreux que pour les industries hors réseau, puisquil sagit seulement de prétraitements. Le retard le plus important est observé pour les entreprises de très petite taille situées hors réseau, compte tenu des faibles capacités financières et techniques de ces entreprises, des irrégularités de la production inhérentes à la taille même de ces industries et de labsence de solutions de traitement bien adaptées au contexte (comment entretenir un système de traitement biologique lorsque la production est très irrégulière?). De plus, elles sont souvent localisées sur le territoire de petites municipalités éloignées des grands centres, qui nont pas bénéficié des interventions du PAEQ. 3.7 Lassainissement des eaux dans le secteur du textile (hors CUM)À lintérieur du secteur du textile et du vêtement qui compte environ 1000 entreprises, principalement quatre sous-secteurs ont des rejets deaux usées significatifs, soit les usines textiles proprement dites qui procèdent au filage, au tissage, au lavage, à la teinture des fibres et à l'impression des tissus, les usines qui fabriquent et teignent les tapis, les entreprises qui effectuent le délavage de tissus et les tanneries. En 1995, 101 entreprises significatives, presque toutes situées en réseau, ont été sélectionnées. 3.7.1 Caractéristiques des eaux uséesLes eaux de procédé sont susceptibles de contenir des substances alcalines, des substances acides, des huiles et graisses, des sels, des colorants, des détergents, des phosphates, des produits oxydants, de lazote ammoniacal, des métaux toxiques, des fibres, etc. Selon le type de production et le type dopération, le pH des eaux usées peut être soit inférieur à 5,5, soit supérieur à 9,5. Le secteur du textile est reconnu pour produire des volumes deaux usées très variables. Ces eaux sont généralement compatibles avec les exigences de fonctionnement dun traitement biologique; cependant, le rapport DCO/DBO5 peut varier de 2 à 10 et la concentration en DBO5 est relativement basse dans la plupart des effluents. 3.7.2 Nature des travaux dassainissementMesures de prévention de la pollution La révision des procédés de production, la substitution de produits, lélimination de plus en plus généralisée des colorants métallifères et leur substitution par dautres composés, la récupération et la réutilisation de lexcédent des solutions-mères permettent de diminuer les charges polluantes et la toxicité des effluents. Le recours au rinçage à contre-courant, la suppression des déversements accidentels et lendiguement des bassins sont également des mesures de prévention importantes. Prétraitements effectués par les industries en réseau Pour un bon nombre dusines textiles en réseau, les prétraitements se limitent à la construction dun bassin de régularisation du débit et à linstallation dun tamis, deux équipements indispensables au bon fonctionnement des ouvrages dassainissement municipaux. Cependant, certaines usines doivent effectuer une réduction substantielle des huiles minérales employées pendant le tissage ou ajuster le pH lorsquil est en dehors de lintervalle couramment accepté (5,5-9,5). Traitements effectués par les industries hors réseau 3.7.3 Appréciation des efforts de dépollution
Le degré davancement des travaux dassainissement dans le secteur du textile s'établit, en 1995, à 75 %, à 68 %, à 41 % et à 38 % respectivement pour les grandes, moyennes, petites et très petites entreprises (voir la figure 15 et l'annexe 7). Les entreprises en réseau sont nettement plus en avance. Par contre, les entreprises hors réseau étant très peu nombreuses, il ne reste en fait que sept industries hors réseau à assainir dont six de petite taille, employant en moyenne moins de 20 employés.
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