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25 ans d'assainissement des eaux usées industrielles au Québec : un bilan (suite)Chapitre 3 : L'état d'avancement de l'assainissement des eaux usées industrielles en date de 1995 (suite)
3.4 Lassainissement des eaux dans le secteur de la chimie (hors CUM)Le secteur de la chimie est constitué de deux sous-secteurs, celui de la chimie organique et celui de la chimie inorganique. En 1995, on dénombre 178 entreprises ayant des rejets deaux usées significatifs sur un total denviron 800. La grande majorité des industries chimiques retenues significatives appartient au sous-secteur de la chimie organique; il sagit, toutefois, dentreprises de petite ou moyenne taille, situées pour la plupart en réseau. Au contraire, dans le secteur de la chimie inorganique, on retrouve un faible nombre dentreprises, mais elles sont de grande taille et surtout installées hors réseau. Les usines du sous-secteur de la chimie organique fabriquent divers produits, notamment des explosifs, des polymères, des résines synthétiques, des fils synthétiques, des pigments, des teintures, des solvants et une multitude de produits dusage courant tels que : produits pharmaceutiques, produits en caoutchouc, produits en plastique, produits de nettoyage, produits adhésifs, produits décapants, peintures, parfums, huiles essentielles, etc. Les entreprises du sous-secteur de la chimie inorganique produisent, quant à elles, des substances chimiques telles que des acides, des bases, divers sels et oxydes, des gaz industriels inorganiques, des pigments, des produits désinfectants, etc. 3.4.1 Caractéristiques des eaux uséesLes industries du secteur de la chimie utilisent aussi de grands volumes deau. Au Canada, en 1981, lensemble de ce secteur industriel est classé au troisième rang pour la quantité d'eau utilisée lors de la fabrication et au premier, en ce qui concerne la quantité deau employée pour le refroidissement des équipements et la production de vapeur. En fait, les eaux de procédé représentent environ seulement le huitième du volume des eaux de refroidissement24. Les eaux de procédé du sous-secteur de la chimie organique sont susceptibles de contenir des composés organiques dissous incluant des substance acides, des aldéhydes, des alcools, des cétones, des composés phénoliques, des surfactants, des huiles émulsifiées ou non, des détergents et des composés inorganiques tels que lazote ammoniacal, les phosphates, etc. Les matières en suspension peuvent être très fines. La biodégradabilité de ces eaux est relativement faible, néanmoins, plusieurs entreprises de ce sous-secteur, installées hors réseau, réalisent lépuration de leurs effluents en installant un traitement biologique. Les effluents générés par les procédés de production en chimie inorganique contiennent fréquemment des composés inorganiques dissous et leur pH est en dehors des limites généralement acceptables (5,5 à 9,5). Les matières en suspension sont souvent très fines. 3.4.2 Nature des travaux dassainissementMesures de prévention de la pollution La diminution de la consommation deau est appréciable également lorsque les entreprises récupèrent et recyclent les eaux de lavage pour une production ultérieure. Cest notamment le cas de celles qui produisent des adhésifs, des détergents et des peintures au latex. Plusieurs entreprises ayant consacré suffisamment dénergie à la gestion environnementale de leurs procédés sont pratiquement parvenues à éliminer la contamination des eaux occasionnées par les fuites au niveau des procédés, les déversements accidentels de produits chimiques ou les débordements de réservoirs. Les études internes ont entraîné, le cas échéant, la récupération et la réutilisation de sous-produits. Une entreprise productrice de chlorate de sodium a dailleurs servi de modèle au Ministère pour la publication dune fiche sur les technologies propres (voir l'encadré ci-dessous).
Prétraitements effectués par les industries en réseau Les caractéristiques des huiles doivent être étudiées minutieusement avant de sélectionner un déshuileur. Les principaux équipements de déshuilage mis en uvre sont le déshuileur statique, le flottateur à air dissous, le filtre à sable et les membranes spécifiques. Leffluent sortant du système dinterception des huiles doit contenir moins de 30 mg/L dhuiles minérales en vertu de la norme généralement indiquée dans les règlements municipaux pour un rejet à légout domestique. Des modules de microfiltration et dultrafiltration sont fréquemment installés pour récupérer, de préférence à la source, des huiles émulsifiées, des peintures ou des hydrocarbures. Traitements effectués par les industries hors réseau Les installations septiques sont acceptables lorsque les eaux de procédé sont correctement prétraitées et très peu abondantes. Elles sont donc réservées aux petites entreprises dont les eaux usées contiennent notamment des quantités minimes de produits chimiques organiques. Un tel rapport ne se prête pas à la présentation exhaustive des traitements installés dans chaque industrie hors réseau puisque la nature varie en fonction de la taille des entreprises et les contaminants présents dans les eaux de procédé. Signalons que des traitements physico-chimiques ont été installés par plusieurs entreprises. Si nécessaire, la décantation ou la flottation est précédée dun ajout de coagulants, de floculants et de polymères. Lorsque leffluent du traitement physico-chimique contient encore des substances organiques biodégradables en quantités relativement importantes, un traitement biologique par boues activées est mis en place. Il est parfois indispensable de recourir à des souches microbiennes spécifiques pour obtenir une épuration convenable. À titre dexemple, la biodégradation des composés phénoliques, du styrène et des aldéhydes est réalisée par des bactéries sélectionnées. 3.4.3 Appréciation des efforts de dépollution
Le secteur de la chimie est un secteur assez hétérogène comprenant une majorité de petites et moyennes entreprises. Aussi, lavancement des travaux dassainissement y est plus faible que dans les secteurs précédents (voir la figure 12 et l'annexe 4). Globalement, en 1995, le pourcentage détablissements dont les travaux d'assainissement sont terminés ou en cours de réalisation atteint respectivement 76 % pour les grandes entreprises, 67 % pour les moyennes entreprises, 60 % pour les petites entreprises et seulement 41 % pour les très petites entreprises. Pour les grandes entreprises, on peut considérer que le degré dassainissement est satisfaisant puisqu'il ne restait que quatre entreprises à assainir. On retrouve par contre, un nombre élevé de petites et très petites entreprises qui nont pas encore défini leurs travaux dassainissement (41 entreprises comptant moins de 50 employés), la majorité situées en réseau. 3.5 Lassainissement des eaux dans le secteur de la transformation du métal (hors CUM)Des industries variées sont regroupées dans le secteur de la transformation du métal, notamment des entreprises de la métallurgie secondaire qui produisent des tuyaux, des feuilles ou des fils de métal ainsi que des usines qui fabriquent des pièces métalliques, des véhicules, des machines agricoles, des moteurs, des appareils électroménagers, des meubles, des objets dornement, de quincaillerie et de ferronnerie, des équipements de chauffage, déclairage, de ventilation, etc. Les industries retenues pour leurs rejets deaux usées significatifs sont principalement celles qui procèdent au revêtement de surface par galvanisation, électroplacage, anodisation, phosphatage, peinture et laquage, ces opérations étant précédées par une préparation des surfaces pouvant nécessiter un dégraissage, une activation de la surface ou un décapage. Certaines industries de la métallurgie secondaire proprement dite ont également été retenues. Sur les quelque 2900 industries appartenant au secteur de la transformation du métal, on en a retenu 211 en 1995, dont plus de 80 % sont raccordées à un réseau dégout municipal. Dans le cadre du PAEQ, le Ministère a consacré des efforts particuliers pour réduire la contamination provenant des industries de la transformation du métal parce que les stations dépuration municipales pouvaient être directement affectées par leurs rejets. 3.5.1 Caractéristiques des eaux uséesLes eaux de procédé peuvent contenir des solvants, des substances alcalines ou acides, des huiles et graisses, des peintures, des chélatants, des détergents, des phosphates, des matières en suspension surtout inorganiques, des substances toxiques comme des cyanures ou des métaux, etc. Lorsque les entreprises procèdent au placage, le pH des eaux de procédé est souvent inférieur à 5,5 ou supérieur à 9,5. Les eaux de procédé du secteur de la transformation du métal savèrent toxiques comme le laissent supposer les produits énumérés ci-dessus et ne se prêtent pas à un traitement biologique. 3.5.2 Nature des travaux dassainissementMesures de prévention de la pollution La ségrégation des eaux de refroidissement indirect et leur réutilisation constituent les deux mesures à prendre après la réduction des débits. Ces gestes préventifs doivent accompagner d'autres mesures, telles que lélimination des fuites des bains de placage ou des bassins de rinçage statique, la suppression des déversements accidentels de produits chimiques, la récupération des solutions qui peuvent être recyclées et la coneutralisation des contaminants acides et alcalins. La transformation métallique est un secteur où les technologies propres se sont multipliées. La technique du rinçage à contre-courant, la régénération de solutions de placage, de même que la régénération de lacide chlorhydrique et le recours à des procédés de revêtement de surface sans eau ont contribué à réduire le volume et la toxicité des eaux de procédé de nombreuses installations. Deux entreprises, lune uvrant dans lélectrogalvanisation et le zingage à chaud, lautre spécialisée dans la galvanoplastie, ont été citées comme des exemples à suivre dans la collection des fiches sur les technologies propres « Produire sans polluer » publiées par le Ministère (voir les encadrés ci-après).
Prétraitements effectués par les industries en réseau Parmi les prétraitements fréquemment installés, on retrouve le déshuilage, loxydation des cyanures, loxydation des sulfures, la réduction du chrome hexavalent, le traitement physico-chimique dont les étapes de coagulation, de floculation et de décantation lamellaire peuvent être complétées par une filtration. Selon les caractéristiques des eaux de procédé et les possibilités de régénération de certaines espèces chimiques, des systèmes de résines échangeuses dions, d'ultrafiltration ou dosmose inverse sont installés par plusieurs entreprises. Traitements effectués par les industries hors réseau Dans lensemble, les systèmes de traitement sont de la même nature que ceux installés par les industries en réseau. Cependant, les performances du traitement physico-chimique peuvent devoir être améliorées par ladjonction de traitements tertiaires, tels que lélectro-flottation ou la filtration sur membranes. 3.5.3 Appréciation des efforts de dépollution
Le degré davancement des travaux dassainissement est élevé dans le secteur de la transformation du métal; il atteint, en 1995, 91 % pour les grandes entreprises, 71 % pour les moyennes entreprises, 52 % et 54 % respectivement pour les petites et les très petites entreprises (voir la figure 13 et l'annexe 5). Si lon considère seulement les industries en réseau, les pourcentages sont encore plus élevés. Ces résultats peuvent sexpliquer par le fait que, dans le cadre du PAEQ, le contrôle des rejets de ces industries était indispensable afin de ne pas compromettre l'efficacité des futurs ouvrages dassainissement municipaux par des déversements de substances toxiques (métaux, cyanures). Le taux dassainissement des industries hors réseau est également intéressant à souligner : pour six des sept grandes entreprises, les travaux sont terminés ou en cours en 1995. Parmi les 72 entreprises ayant encore des interventions à réaliser, un certain nombre dentre elles sont déjà équipées de systèmes de traitement, mais ceux-ci nécessitent souvent des correctifs. De plus, les deux tiers de ces entreprises sont de petites et de très petites entreprises dont la contribution polluante est en principe moindre. Dans le secteur de la transformation du métal, il convient toutefois dêtre prudent sur lutilisation dune relation entre la taille des entreprises et la quantité de contaminants générés. Dans plusieurs des grandes entreprises retenues, lactivité de traitement de surface elle-même peut être très limitée, alors que dans certaines entreprises de plus petite taille, elle peut représenter la principale activité. Bien que le degré dassainissement atteint en 1995 dans ce secteur industriel soit jugé très encourageant, il est important de souligner que le suivi des rejets de ces entreprises, aussi bien hors réseau quen réseau, nécessite une attention soutenue, car elles sont sujettes à de fréquents changements au niveau du type et du volume de production. La performance des systèmes de prétraitement ou de traitement peut donc connaître des variations importantes, susceptibles de se traduire par des rejets excessifs de contaminants, si les ajustements nécessaires ne sont pas apportés en temps voulu. |
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