Les aventures de Rafale
Les coraux, c’est bien beau! Mais ça sert à quoi?
J’ai fait un compromis avec mon ami, et il l’a accepté. Après une heure de recherches pour notre exposé en géographie, j’accepte de l’écouter me parler des coraux. Nous décidons d’aller marcher dehors, car il fait très beau! J’ai de la difficulté à suivre Fyto. Il marche tellement vite qu’il court presque. À peine essoufflé, il m’explique comment sont faits les coraux et les bienfaits qu’ils apportent à l’environnement.
Les coraux affichent de très belles couleurs! Il y en a vraiment de toutes les sortes, de toutes les grosseurs, et ils ressemblent étrangement à des plantes.
C’est vrai qu’ils ressemblent beaucoup à des plantes. On trouve les coraux solidement fixés sur les fonds marins comme les plantes le sont au sol, mais crois-le ou non, ce sont des animaux invertébrés.
Invertébrés?
Oui, tu as bien entendu! Ça veut dire qu’ils n’ont pas de colonne vertébrale, ni de squelette interne, mais plutôt un squelette externe. Leur corps, en forme de cylindre à paroi recouverte d’une matière gélatineuse, est constitué d’une cavité dans laquelle on retrouve des cellules venimeuses et un orifice central, la bouche, qui est ornée de tentacules. Un corail est, en fait, une colonie de polypes, et dans chacun de ces polypes se trouvent des zooxanthelles. Regarde cette photo : chaque branche est un polype différent.
Et les zooxanthelles, qu’est-ce que c’est?
Le corail vit en symbiose avec une algue qu’on appelle « zooxanthelle ». Cette microalgue l’aide à survivre en lui fournissant de l’oxygène et une partie de son alimentation.
Le corail semble toujours bien entouré. Pour créer une barrière de corail, les coraux n’ont qu’à vivre les uns près des autres?
Tous les coraux ne forment pas des récifs ou des barrières de corail, certains sont solitaires. Il en existe deux principales catégories : les coraux durs et les coraux mous. Habituellement, les récifs sont formés par les coraux durs.
Comment se forment ces récifs, alors?
Le corail produit du calcaire dans son squelette externe avec l’aide des zooxanthelles. Pour te donner une idée, les craies sont faites de calcaire. Ensuite, tout ce calcaire et quelques animaux et végétaux s’accumulent pour former les récifs coralliens. Lorsqu’un récif meurt, un autre récif vivant se forme par-dessus. Grâce à l’imprégnation du calcaire et à la superposition des récifs, de vastes massifs sont créés, tels que la merveilleuse Grande Barrière de corail des côtes orientales d’Australie.
Est-ce que ces récifs se forment un peu partout?
Non, ces récifs ne peuvent pas se former n’importe où. La salinité, la température, la limpidité, l’oxygénation et la luminosité de l’eau doivent remplir certaines conditions. Les récifs se trouvent principalement dans les Caraïbes, dans l’océan Indien et dans la partie tropicale du Pacifique, dans une eau dont la température oscille entre 20 et 28 degrés Celsius. L’eau doit être assez claire pour laisser passer les rayons du soleil. Les zooxanthelles en ont besoin pour faire de la photosynthèse et ainsi apporter de l’oxygène au corail.
Cette barrière de corail en Australie est gigantesque!
En effet, elle est immense! Ce récif couvre une surface de 230 000 kilomètres carrés et s’étend sur 2 300 kilomètres, à l’est de l’Australie, le long de la côte du Queensland. La Grande Barrière est la plus grande construction formée par des êtres vivants. Je pense que ce serait intéressant d’en parler durant notre exposé.
Je suis d’accord avec toi. De quoi se nourrissent les coraux?
Carnivore, le corail se nourrit de zooplancton. Il sécrète un liquide venimeux en présence de ses ennemis ou de ses proies, et c’est de cette façon qu’il les attrape. C’est un vrai chasseur!
Ce liquide venimeux est-il dangereux pour l’humain aussi?
Non, la plupart des coraux sont inoffensifs pour l’homme, à part quelques exceptions. Les millépores, qu’on appelle aussi « coraux de feu », sont plus dangereux, car ils provoquent de très vives réactions cutanées lorsqu’on les touche.
Nous avons intérêt à nous tenir éloignés de cette espèce!
Oui, c’est vrai! L’espèce la plus répandue est le corail rouge qui, avec le temps, peut devenir rose ou même blanc. Cette espèce n’aime pas la lumière vive, et c’est pour cette raison qu’il faut parfois plonger jusqu’à 100 mètres sous la surface pour en apercevoir. Habituellement, un récif se trouve à 60 mètres de profondeur.
Ce doit être plaisant de passer sa vie sous l’eau!
Eh bien, ces animaux aiment vivre dans l’eau chaude, mais, malheureusement, ils ne supportent pas une trop haute température et ils sont très vulnérables à la pollution.
Est-ce que la pollution entraîne la disparition de certaines espèces?
Oui, certains coraux finissent par mourir. Ce phénomène s’appelle le « blanchiment du corail ».
Le corail devient blanc?
En quelque sorte, oui. Le blanchiment est un phénomène de décoloration qui affecte le corail lorsqu'il est soumis à un stress. On peut donc voir apparaître un peu de blanc sur sa surface.
Ce serait important de les protéger de ce blanchiment, si je comprends bien.
C’est extrêmement important, car les coraux nous sont très utiles! Depuis une dizaine d’années environ, ils occupent une place importante dans le domaine médical.
On s’en sert dans les hôpitaux?
Pas exactement. En fait, le corail est utilisé dans la fabrication de médicaments qu’on a conçus récemment. Il aide aussi à fabriquer des prothèses pour remplacer les membres amputés. Le corail permettrait de nouvelles avancées dans le domaine de la santé, et de nombreuses recherches scientifiques misent sur les coraux afin de guérir certaines maladies comme le cancer et la leucémie.
Les récifs de corail constituent aussi une véritable protection contre les catastrophes naturelles. Ces barrières réduisent l’impact des ouragans et des tsunamis, par exemple. Et grâce à l’accumulation des cernes de calcaire sur le squelette du corail, les scientifiques peuvent approfondir leurs recherches et même parfois prévoir ces catastrophes.
Wow! Il ne faudrait surtout pas détruire un tel espoir!
C’est vrai! Par contre, les prélèvements de corail entraînent de très grands changements, et les récifs mettront plusieurs années à s’en remettre. Il faut donc demeurer vigilants.