Les précipitations acides au Québec :
État de la situation (1996)
Émissions et impacts futurs
Émissions au Québec et au Canada
Grâce aux engagements qu'il a déjà pris, le Québec devrait maintenir en 2000 ses
émissions au niveau actuel, soit un peu moins de 400 000 t/an.
Du côté fédéral, le Canada s'est engagé quant à lui à réduire ses émissions de
SO2 à 3,2 Mt/an d'ici 2000 tout en plafonnant dès 1994 les émissions de
SO2 des sept provinces de l'est du Canada à 2,3 Mt/an.
Émissions aux États-Unis
Les États-Unis ont amorcé une réduction de leurs émissions annuelles de SO2
de 10 Mt (40 %). Cette réduction se fera en deux phases (1995 et 2000). Pour
les États américains susceptibles d'influencer les dépôts au Canada, on s'attend à ce
que les émissions passent d'environ 14 Mt en 1990 à environ 7,4 Mt en 2000 et
à 7,2 Mt en 2005. En 2010, avec l'implantation complète du CAAA-1990, les
émissions américaines totales de SO2 devraient être de 14,5 Mt.
Impacts prévus
En 2003, on s'attend à ce qu'un vaste territoire englobant la région de Québec, une
partie des Laurentides, de la région des Bois-Francs et de l'Estrie continuera à
recevoir des dépôts humides de sulfates supérieurs à 20 kg/ha/an. Une étude
récente de l'Environmental Protection Agency montre que la région recevant des dépôts
humides de sulfates supérieurs à 20 kg/ha/an en 2010 serait un peu plus grande et
engloberait la région de l'Outaouais. Cette même étude montre qu'une réduction
additionnelle de 50 % des émissions prévues pour le secteur de la production
d'énergie conduirait à des dépôts humides de sulfates de 12 à 18 kg/ha/an sur la
majorité du sud du Québec.
Dans l'ensemble du territoire étudié (au sud de la latitude 51°N), les réductions
annoncées permettront de récupérer 86 % des lacs acidifiés depuis le tournant du
siècle, soit environ 16 300 lacs. Des réductions additionnelles d'émissions
seraient nécessaires pour assurer la récupération de 2 700 autres lacs
concentrés pour la plupart dans le sud du Québec près des secteurs
récréotouristiques.
Une large proportion des lacs actuellement acides présente des charges critiques de
sulfates inférieures à 20 kg/ha/an, ce qui implique qu'un dépôt cible plus faible
(12 à 15 kg/ha/an) serait requis pour la protection des écosystèmes sensibles.
De plus, rappelons que des études récentes montrent que les dépôts des nitrates
pourraient jouer un rôle déterminant sur le plan de l'acidification des eaux de surface.
Une grande proportion de lacs du nord-est américain atteindra le seuil de saturation en
nitrates d'ici 25 à 75 ans. Même avec les réductions des émissions de SO2
prévues aux États-Unis, le pourcentage de lacs acides pourrait doubler d'ici une
centaine d'années; une réduction additionnelle de 50 % des émissions serait
nécessaire pour maintenir le pourcentage de futurs lacs acides au niveau de 1984.
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