Les aventures de Rafale
Les agents perturbateurs
(VOYANTE) Il semble que les
agents perturbateurs des écosystèmes forestiers
soient nombreux au Québec! Mentionnons toutefois
que l’adjectif perturbateur n’est pas nécessairement
négatif! En effet, les agents suivants sont importants
pour la forêt. Le problème, c’est que le réchauffement
climatique risque de venir modifier leur fréquence
et leur intensité.
Qu’il soit d’origine
naturelle ou
anthropique,
le feu peut avoir
des effets tant
positifs que négatifs
sur la forêt : d’un
côté, il fait partie
intégrante du cycle
naturel de régénération
de l’écosystème
forestier; de l’autre,
il peut entraîner
de graves conséquences
sociales et économiques
en forçant l’évacuation
de résidents et
en détruisant des
secteurs forestiers
propices à la récolte
des arbres.
© 1983, Jean-Marie Dubois, Le monde en images, CCDMD.
Bien que les
insectes participent
à la dynamique naturelle
de régénération
des forêts, ils
s’avèrent parfois
nuisibles. En effet,
les écosystèmes
forestiers possèdent
différents mécanismes
pour résister au
passage d'insectes
ravageurs, mais
ils peuvent difficilement
lutter contre les
épidémies.
La tordeuse des
bourgeons de l’épinette,
par exemple, sévit
dans la
zone de végétation
boréale. Cet
insecte s'alimente
habituellement du
feuillage annuel
du sapin baumier,
mais, en période
épidémique, il s’attaque
aussi au feuillage
des années antérieures,
ce qui augmente
le risque de mortalité
des arbres.
Larve de la tordeuse des bourgeons de l’épinette © Lina Breton, MERN.
Lors d’une sécheresse prolongée, plusieurs processus physiologiques des végétaux sont modifiés : le système racinaire ne peut plus assurer l’alimentation en eau et en nutriments, les échanges gazeux et la photosynthèse sont limités, et la croissance est parfois même arrêtée. Par conséquent, les arbres se montrent plus vulnérables aux champignons, aux maladies et aux insectes.
Pin gris affecté par la sécheresse
© Louis Harvey, MFFP.
Chaque année au Québec, des vents violents entraînent d’importantes chutes d’arbres. Ce phénomène, que l’on nomme « chablis », a tout de même un bon côté : les plus petits arbres et les plantules peuvent profiter des trouées dans le couvert forestier pour coloniser ces espaces ouverts, contribuant ainsi à la régénération de la forêt, et donc à son « rajeunissement ».
© Maxime Prévost-Pilon, MFFP.
Tout comme les animaux et les humains, les végétaux peuvent contracter des maladies. En revanche, ils sont plutôt attaqués par des champignons que par des bactéries ou des virus.
Maladie hollandaise de l’orme © Lina Breton, MERN.
Les graves tempêtes de verglas ont des conséquences fâcheuses pour les arbres et causent parfois même leur mort. Les feuillus sont particulièrement vulnérables, car leurs branches peuvent casser sous le poids de la glace. Le printemps venu, les arbres blessés sont susceptibles de contracter des maladies ou d’être infestés par des insectes. Les conséquences de ces tempêtes peuvent donc se faire sentir pendant plusieurs années.
© 1998, Guy Deshaies, Le monde en images, CCDMD.
Les espèces envahissantes constituent un danger pour la forêt, qui n’est pas équipée pour leur résister. En effet, une espèce exotique introduite dans un nouveau milieu n’a pas nécessairement de prédateur naturel pour contrôler le développement de sa population. Le longicorne asiatique, par exemple, dévaste les érables, les peupliers et les bouleaux. En plus d’endommager l’écosystème forestier, il entraîne de graves pertes pour les industries du tourisme et de la transformation du bois.
Avec autant d’agents perturbateurs, l’avenir de la forêt québécoise est sombre!
(VOYANTE) Il ne faut pas tout voir en noir : l’environnement est
résilient et s’adaptera fort probablement aux changements climatiques. De plus, en sachant ce qui influence positivement ou négativement l’évolution du milieu forestier, on peut mieux prévoir les effets qu’auront les changements climatiques sur les forêts.