Les aventures de Rafale
L’importance des savoirs traditionnels | Le rêve de Fyto : le coffre-fort mondial des graines
L’importance des savoirs traditionnels
C’est génial! Louis s’est ajouté à mes contacts de conversation en direct
sur Internet. Je vais pouvoir lui poser un tas de questions! Fyto est très
content, il ne sait pas ce que sont les savoirs traditionnels.
Louis_l’épice : Salut Rafale, c’est moi Louis, l’ami de Loulou.
Rafale_le_curieux : Bonjour Louis! C’est très aimable à vous de prendre le
temps de me parler. Mon ami Fyto et moi ne savons rien des
savoirs
traditionnels. Aidez-nous un peu s’il vous plaît!
Louis_l’épice : Vous serez surpris de constater que vous en connaissez plus
que vous l’imaginez. Vous saviez que les peuples autochtones du Canada
vivaient ici avant même que les Européens ne découvrent le pays? Eh bien,
imaginez-vous que mes ancêtres étaient très près de la nature et qu’ils ont
acquis énormément de trucs qui leur permettaient d’être en accord avec elle.
Rafale_le_curieux : Je crois que je commence à comprendre… ils ont appris
aux Français comment fonctionnait la nature?
Louis_l’épice : Oui. Mais, ce n’est pas si simple, car, au départ, mes
ancêtres se méfiaient d’eux. Avec le temps, ils ont échangé quelques
connaissances. Mes ancêtres ont même aidé les Français à se guérir du
scorbut, une maladie très grave qui est due au manque de vitamine C dans le
corps. Les Français ont donc adopté les habitudes alimentaires de mes
ancêtres afin de réduire leurs risques d’attraper la maladie.
Rafale_le_curieux : Le savoir des autochtones a donc permis aux nouveaux
arrivants de survivre! Et maintenant qu’on connaît les bienfaits des
ressources génétiques, comment ce savoir se partage-t-il?
Louis_l’épice : Plusieurs pays participent au partage des savoirs sur les
ressources génétiques. Ainsi, des chercheurs qui découvriraient une plante
aux propriétés médicinales dans un pays d’Afrique pourraient verser à ce
pays une partie équitable des profits générés par la vente des produits
issus de la plante miraculeuse. De leur côté, les peuples autochtones ou
indigènes de ce pays, qui connaissent bien la plante en question, ont
peut-être des savoirs à partager : comment se reproduit-elle? dans quelle
sorte de terre doit-on la cultiver? est-elle comestible? a-t-elle des
caractéristiques particulières? Les savoirs traditionnels sont importants
puisqu’ils facilitent le processus de découverte des avantages à tirer d’une
ressource génétique. Il faut donc faciliter l’accès et la mise en valeur des
ressources génétiques et des savoirs traditionnels, tout en favorisant un
partage équitable des avantages qui peuvent en résulter. Cela s’appelle
l’APA (l’Accès aux ressources génétiques et le Partage des Avantages
résultant de leur utilisation).
Rafale_le_curieux : Donc, toutes les étapes, de la découverte d’une
ressource génétique jusqu’à sa distribution dans le monde, devraient être
équitables.
Louis_l’épice : Exactement. Savais-tu que nous ne connaissons pas encore
toutes les possibilités que nous offrent les plantes? Même que peu de gens
savent que la plupart de nos médicaments proviennent de plantes médicinales.
Chez moi, je cultive des herbes et des épices qui ont des propriétés
apaisantes. J’en prends avant de me coucher, et cela m’aide à mieux dormir.
Rafale_le_curieux : Génial! Je ne savais pas que les ressources génétiques
pouvaient nous aider à améliorer une chose aussi simple que dormir!
Louis_l’épice : Tu sais, j’ai appris à interpréter la nature afin de
découvrir comment elle peut m’être utile. Pour la remercier, je suis
respectueux de ce qu’elle me donne et je prends soin d’elle. Voici une photo
des plantes et épices utilisées par la médecine traditionnelle.
Le Québec en images © Musée Shaputuan
Rafale_le_curieux :
Tu as appris à respecter la nature grâce à tes ancêtres?
Louis_l’épice : Ils m’ont communiqué beaucoup de leurs savoirs. C’est une
tradition dans ma famille de cultiver les herbes et les épices. Mais je sais
aussi que tout n’est pas parfait. Parfois, l’humain oublie que les
ressources de la planète ne sont pas éternelles. Si une espèce est en voie
d’extinction, on se doit d’en conserver un échantillon dans une banque de
semences. L’homme exerce beaucoup de pressions sur les
écosystèmes.
Rafale_le_curieux : C’est vrai! Cette semaine, j’ai vu dans un reportage à
la télévision que nous contribuons à diminuer le nombre d’espèces. Avant que
les humains ne deviennent des « superconsommateurs », ce n’était que le
temps et les catastrophes naturelles qui modifiaient les
écosystèmes.
Maintenant, les écologistes observent quatre nouveaux phénomènes qui nuisent
aux espèces et à la biodiversité :
- la dégradation des milieux par la pollution et la déforestation;
- la surexploitation des espèces à cause de la chasse et de la pêche abusives;
- la multiplication des espèces envahissantes;
- la disparition d’une espèce clé de la chaîne alimentaire qui a trop été consommée par l’homme.
Vous savez, maintenant que j’ai vu ce reportage, je fais encore plus attention!
Louis_l’épice : Ce que tu me dis là, c’est aussi une forme de savoir que tu
devras transmettre aux gens autour de toi afin qu’ils contribuent eux aussi
à la bonne santé de notre planète.
Rafale_le_curieux : C’est bien vrai, tout ça! Merci Louis. Je dois aider
Fyto à terminer son projet scolaire.
Louis_l’épice : Ça m’a fait plaisir! Bonne journée!
Fyto et moi sommes rendus à la dernière étape de son projet, et c’est
maintenant que je deviens vraiment utile. On doit tout ranger dans le
congélateur! Fyto semble très songeur. Je me demande à quoi il pense…