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Qualité des eaux du bassin de la rivière Etchemin, 1979-1999RésuméCette étude trace le portrait de la qualité des eaux de surface du bassin de la rivière Etchemin sur les plans spatial et temporel. L’évolution de la qualité de l’eau a été étudiée sur une période de vingt ans à l’embouchure de la rivière Etchemin et sur une période de 10 ans pour ce qui est des stations à la tête du bassin et en aval de la municipalité de Sainte-Claire. Deux autres stations d’échantillonnage ont aussi servi à brosser un portrait plus précis de certains segments de la rivière lors de tournées estivales qui ont eu lieu en 1990, 1992, 1993 et 1997. Les résultats des tournées estivales des trois premières années, commentés dans un rapport précédent, sont comparés avec ceux qui découlent de la tournée plus récente de 1997. L’objectif de l’étude est de mettre à jour notre connaissance de la qualité de l’eau de surface du bassin de la rivière Etchemin après que plusieurs interventions d’assainissement aient été accomplies dans les milieux urbain, industriel et agricole, notamment depuis 1993. Le bassin de la rivière Etchemin est situé sur le coté sud du fleuve Saint-Laurent. Il est borné à l’ouest par le bassin de la rivière Chaudière et au nord-est par les bassins de la rivière du Sud et de la rivière Boyer. Il couvre une superficie de 1 466 km2. Le secteur situé en amont de la municipalité de Sainte-Claire est dominé par la forêt. On y trouve la majorité des affluents de la rivière Etchemin. Les trois municipalités du bassin qui montrent la plus forte densité animale, soit plus de 3 unités animales par hectare cultivé (UA/ha), se trouvent dans ce secteur, les superficies cultivées étant restreintes par rapport à l’importance du cheptel. Les activités agricoles sont néanmoins plus intenses dans le secteur aval, qui correspond principalement aux basses-terres du Saint-Laurent. L’essor de la production animale sur le bassin de la rivière Etchemin a fait en sorte que la densité animale est passée de 1,5 UA/ha en 1976 à 1,9 UA/ha en 1986, puis à 2,4 UA/ha en 1996. La population est deux fois plus importante dans le secteur aval, qui inclut l’agglomération de Saint-Jean-Chrysostome (17 229 habitants). Toutes les municipalités du bassin possédant un réseau d’égouts (13 sur 14) ont aujourd’hui leurs eaux usées traitées par une station d’épuration. La mise en place d’un système de traitement des eaux usées industrielles pour chacun des établissements à vocation agro-alimentaire du bassin a eu lieu de 1983 à 1995. De 1988 à 1998, les subventions gouvernementales pour l’assainissement agricole ont totalisé 7,5 millions de dollars. Réparties à 63 % dans le secteur aval, elles ont surtout servi à la construction de structures d’entreposage pour les fumiers. L’analyse de la qualité de l’eau à l’embouchure de la rivière Etchemin montre, de manière générale, des tendances opposées au cours des deux dernières décennies. De 1979 à 1986, on note à l’embouchure de la rivière Etchemin une augmentation des différentes formes de phosphore, de l’azote total et de la conductivité de l’eau. Ces augmentations sont vraisemblablement reliées à celle, relativement importante, de la population du bassin, ainsi qu’à une intensification des activités agricoles sur le bassin. À l’opposé, pour la période s’étalant de 1989 à 1999, on constate une amélioration de la qualité de l’eau, avec des baisses significatives de coliformes fécaux et de phosphore. C’est au cours de cette période que la majorité des ouvrages d’assainissement des eaux usées industrielles et municipales ont été mis en place, y compris ceux de la municipalité de Saint-Jean-Chrysostome, la plus en aval du bassin. L’ensemble des subventions pour la construction de structures d’entreposage pour les fumiers a été versé au cours de cette dernière décennie. On note une différence marquée dans la qualité de l’eau entre les trois premières tournées estivales (1990, 1992 et 1993) et la dernière (1997). Pour la station d’échantillonnage située en aval de Saint-Anselme, il ne fait nul doute que l’importante amélioration de la qualité de l’eau en 1997 soit associée à l’assainissement des eaux usées de la municipalité et des deux importantes entreprises agro-alimentaires localisées dans le même secteur. L’indice de la qualité bactériologique et physico-chimique de l’eau y est passé d’une classe E (très mauvaise qualité), à une classe B (qualité satisfaisante). Par ailleurs, aux autres stations d’échantillonnage, il semble que le faible débit de l’été 1997 ait joué un rôle prépondérant dans les différences observées entre la dernière tournée estivale et les trois premières. On note en effet une baisse importante des fréquences de dépassement du critère des coliformes fécaux, qui vise la protection des activités récréatives à contact direct, et du critère du phosphore, qui vise à protéger le cours d’eau contre l’eutrophisation. Par temps sec, l’impact des interventions d’assainissement urbain et industriel est plus évident, notamment dans les tronçons de rivière où ces types de rejets constituent une part importante des apports de polluants. Les débordements de réseaux étant nuls, l’efficacité des ouvrages d’assainissement est alors optimale. De la même façon, le ruissellement de surface est à son minimum et fait en sorte que la pollution diffuse exerce une très faible influence sur la qualité de l’eau, notamment en milieu agricole. Entre la première (1989-1994) et la deuxième partie (1994-1999) de la dernière décennie, une baisse dans les fréquences de dépassement des critères du phosphore et des coliformes fécaux sur l’ensemble des données des deux stations principales, en aval de la municipalité de Sainte-Claire et à l’embouchure de la rivière, confirme les améliorations de la qualité de l’eau détectées lors des tournées estivales.
Liste des tableaux Liste des figures Liste des annexes Équipe de travail
1 Direction du suivi de l’état de l’environnement, secteur aquatique, Ministère de l’Environnement, édifice Marie-Guyart, 675, boulevard René-Lévesque Est, 7e étage, Québec (Québec), G1R 5V72 Direction régionale Chaudière-Appalaches, Ministère de l’Environnement, 700, Notre-Dame Nord, bureau E, Sainte-Marie-de-Beauce (Québec), G6E 2K93 Syn-Texte inc., 150, 13e Rue, Québec (Québec), G1L 2K3 |
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