|
|
|
Évaluation de la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 1999Figure 1 : Localisation des sites échantillonnés au cours de l’été 1999
|
Il existe plusieurs sites potentiels de baignade le long du fleuve Saint-Laurent, mais la plupart sont considérés impropres à la baignade sur la base présumée d’une mauvaise qualité bactériologique. Dans le cadre du Volet Santé de Saint-Laurent Vision 2000 (SLV2000), une étude a été réalisée, au cours de l’été 1997, par le GIRAM (Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu) à près d’une dizaine de sites localisés sur la rive sud du fleuve entre Saint-Romuald et Saint-Michel-de-Bellechasse. Cette étude mettait en évidence un niveau de contamination bactériologique très variable d’un site à l’autre, identifiait plusieurs sites propices à la baignade et suggérait un suivi à long terme de la qualité bactériologique de l’ensemble de ces sites afin d’y permettre éventuellement la baignade (GIRAM, 1998). Une autre étude a été menée par le Centre de santé publique de Québec et la Direction régionale de santé publique de la Montérégie à 16 sites potentiels de baignade situés entre Montréal et Baie-Saint-Paul. Là encore, l’étude concluait que la qualité bactériologique était très variable d’un site à l’autre, que certains sites auraient pu se prêter à la baignade et que l’on devrait poursuivre la caractérisation microbiologique des différents sites de baignade actuels et potentiels afin d’en évaluer la salubrité, de déterminer les sources de contamination et d’examiner la possibilité d’une utilisation future (Larue et al., 1996). Finalement, une étude publiée tout récemment par la Direction de la santé publique de Québec et le ministère de l’Environnement et de la Faune, concernant la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade le long de la rive nord du fleuve dans la région de Québec, recommandait l’instauration d’un programme de suivi de la qualité des eaux de baignade afin de s’assurer de la salubrité de ces dernières (Gauvin et al., 1998).
Dans le cadre de la phase III du Plan d’action Saint-Laurent, la Direction du suivi de l’état de l’environnement (anciennement la Direction des écosystèmes aquatiques) du ministère de l’Environnement du Québec (MENV) a réalisé, au cours de l’été 1999, une évaluation de la qualité bactériologique de l’eau à 24 sites potentiels de baignade, entre Montréal et Berthier-sur-Mer, pour lesquels aucune caractérisation récente n’était disponible.
Au cours de l’été 1998, un recensement des sites potentiels de baignade localisés dans le fleuve Saint-Laurent, entre Montréal et Berthier-sur-Mer, a été réalisé à partir de la littérature et des cartes marines et topographiques. Une reconnaissance de ces sites a ensuite été faite afin de valider l’information, photographier les lieux et relever les caractéristiques géographiques et physiques. Parmi les sites visités, 24 ont été sélectionnés selon les critères suivants : plages historiques, plages anciennement surveillées par le ministère de l’Environnement, sites actuellement utilisés, présence d’un accès public, qualités esthétiques et potentiel global.
Au cours de l’été 1999, 21 sites sur 24 ont été échantillonnés hebdomadairement à au moins dix reprises, entre le 21 juin et le 2 septembre (figure 1). Par contre, le site de Pointe-du-Lac, près de Trois-Rivières, n’a pas été échantillonné à toutes les visites en raison du niveau d’eau parfois trop bas. Le site de l’anse au Foulon Ouest, près de Québec, a été échantillonné quotidiennement pendant huit semaines, mais seuls les résultats correspondant aux dates des échantillonnages réalisés sur le site de l’anse au Foulon Est sont ici présentés. Finalement, un site supplémentaire, l’anse Ross à Saint-Nicolas, s’est ajouté en cours de projet et a été échantillonné à cinq reprises. La liste des sites sélectionnés ainsi que leur localisation exacte sont présentées à l’annexe 1.
Figure 1 : Localisation des sites échantillonnés au cours de l’été 1999
Lors de chaque visite, six échantillons ont été prélevés sur chacun des sites selon le protocole d’Environnement-Plage du MENV, à l’aide de bouteilles de polypropylène stériles d’une capacité de 250 ml. Trois échantillons étaient obtenus à 0,3 m de profondeur et trois autres à 1,2 m de profondeur, selon la méthode du « W », c’est-à-dire en alternance selon la profondeur (MEF, 1998). La prise du premier échantillon se faisait toujours dans la section en aval du site, à une profondeur de 0,3 m. Un échantillon supplémentaire était prélevé au centre du site, à une profondeur de 0,8 m, afin d’y mesurer la turbidité. La température de l’air et de l’eau, la vitesse et la direction du vent, la couverture nuageuse ainsi que la phase de marée, la force du courant et la hauteur des vagues étaient notées. La marée n’a été considérée que pour les sites où le changement de marée induisait une inversion de courant, ce qui correspond en fait aux sites localisés en aval des battures de Gentilly. Dans les cas où la hauteur de la marée était déterminante pour l’utilisation du site, l’échantillonnage était réalisé au cours de la période offrant un potentiel d’utilisation. Des données concernant l’achalandage du site étaient aussi récoltées : nombre de promeneurs, nombre de baigneurs, nombre d’embarcations et nombre d’oiseaux présents.
Afin de dénombrer les coliformes fécaux et les staphylocoques totaux, les échantillons d’eau ont été analysés au laboratoire du MENV par filtration sur membrane selon les méthodes recommandées par l’American Public Health Association (APHA, 1995). Les limites de quantification étaient de 6 000 unités formatrices de colonies (UFC)/100 ml pour les coliformes fécaux et de 10 000 UFC/100 ml pour les staphylocoques totaux; cependant, compte tenu de la forte contamination anticipée au site de l’îlet Vert, la limite de quantification des staphylocoques totaux y était de 1 000 000 UFC/100 ml. Pour chaque site, l’adéquation entre les concentrations de coliformes fécaux et d’Escherichia coli (E. coli) a été vérifiée sur 10 % des échantillons. La confirmation a été réalisée à l’aide de trois tests biochimiques supplémentaires, soit le cytochrome-oxydase, l’ortho-nitrophényl-b-D-galacto-pyranoside (ONPG) et le 4-méthyl-lumbélliféryl-b-D-glucoronide (MUG). Par ailleurs, la présence de Staphylococcus aureus (S. aureus) a été confirmée à l’aide d’un test de coagulase.
Les résultats des dénombrements bactériens sont exprimés à l’aide de la moyenne géométrique calculée sur les six échantillons prélevés à un site donné lors d’une même visite. Pour le calcul de cette moyenne, les dénombrements supérieurs à la limite de quantification ont été considérés comme égaux à cette limite.
|