Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Guide d'aménagement des lieux d'élimination de neige et mise en oeuvre du Règlement sur les lieux d'élimination de neige

5. Gestion de la neige

5.1 Gestion environnementale de la neige

Il est primordial de se demander comment réduire la contamination de la neige, avant même de se demander comment la traiter. Il faut aussi se demander si le milieu récepteur choisi est le plus apte compte tenu de son niveau de sensibilité. L'intégration des préoccupations environnementales à la gestion de la neige vise à protéger l'environnement sans nécessairement accroître les coûts. En voici quelques exemples :

  • Accroître le refoulement en bordure des routes

Le refoulement de la neige en bordure des routes est une méthode environnementale économique. L'augmentation de cette pratique, ou son maintien, devrait être favorisée par les responsables municipaux.

  • Optimiser l'épandage des fondants et des abrasifs

Lors des épandages, une certaine quantité de fondants et d'abrasifs est projetée à l'extérieur de la zone visée. Il y aurait intérêt à minimiser ces pertes. Puisque les fondants sont utilisés pour éliminer la formation de glace et limiter l'accumulation de la neige, il est préférable de déblayer la neige au sol avant l'épandage de fondants.

Quant aux abrasifs, ils se récupèrent plus facilement que les chlorures. Dans la mesure du possible, il est donc préférable d'utiliser les abrasifs plutôt que les fondants. Cette pratique peut avoir une incidence budgétaire positive pour les municipalités puisque les abrasifs coûtent moins cher. À la Ville de Montréal, on estime, pour l'hiver 1996-1997, le coût des fondants et abrasifs à 47.60 $/t.m. et 11.18 $/t.m. respectivement. Les abrasifs peuvent poser des problèmes dans les réseaux d'égout.

UTILISATION DES FONDANTS ET DES ABRASIFS

Le ministère des Transports du Québec possède des normes en viabilité hivernale. Celles-ci font notamment état de l'utilisation et de l'application des fondants et des abrasifs pour l'entretien des routes. Ces normes sont contenues dans un document du ministère des Transports intitulé Normes - Ouvrages routiers, Tome VI - Entretien que l'on peut se procurer aux Publications du Québec.

Ces normes font l'objet de mises à jour annuelles.

  • Optimiser le traitement

Une zone de décantation est nécessaire pour réduire la présence des MES dans les eaux de fonte. L'intégration de cette zone à même la surface de réception des neiges usées peut augmenter la capacité de décantation tout en réduisant les coûts d'aménagement.

  • Choisir un milieu récepteur moins sensible

Il est possible que l'effluent d'un lieu d'élimination des neiges usées excède 30 mg/l en MES ou 1 500 mg/l en Cl- (norme municipale pour le raccordement au réseau pluvial), et ce, malgré un traitement efficace des eaux de fonte. Or, un milieu récepteur très sensible à la turbidité et/ou aux chlorures pourrait être perturbé par l'effluent. Il faudra donc être prudent dans la localisation du point de rejet des eaux de fonte. Un inventaire des usages avals du cours d'eau sera donc essentiel avant d'établir quel facteur de dilution sera nécessaire (Tableau XI).

  • Recycler les eaux de fonte

Les eaux de fonte, une fois décantées, pourraient éventuellement être utilisées pour le nettoyage des rues, ce qui permettrait une économie d'eau potable.

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5.2 Élimination des neiges usées

Les modes d'élimination de la neige recueillie peuvent être regroupés en deux catégories :

  • le dépôt terrestre avec traitement des eaux de fonte avant le rejet dans le milieu récepteur;

  • le déversement (si possible) des neiges usées ou des eaux de fonte peu ou pas traitées dans l'égout domestique ou unitaire.

Le choix du mode d'élimination appartient au promoteur. Cependant, l'aménagement du lieu d'élimination et d'autres aspects du projet feront l'objet d'analyses avant l'émission du certificat d'autorisation par le MEF.

L'annexe E décrit quelques modes d'élimination des neiges usées.

6. Suivi d'exploitation

Il est nécessaire de réaliser un suivi afin d'évaluer la performance des ouvrages d'élimination des neiges usées (dépôt et traitement, s'il y a lieu), mais également pour contrôler les rejets dans l'environnement. Ainsi, le MEF demande aux propriétaires des lieux d'élimination de faire, s'il y a lieu, un suivi de la qualité des eaux souterraines (section 4.2), de même qu'un suivi obligatoire des rejets dans le milieu aquatique. Les analyses devront être effectuées par un laboratoire accrédité par le MEF.

6.1 Programme de suivi des eaux souterraines

L'étude hydrogéologique réalisée au préalable devrait permettre de définir la direction de l'écoulement de l'eau, le ou les horizons aquifères à surveiller ainsi que la qualité initiale des eaux souterraines. Les piézomètres devront donc être localisés aux limites du terrain, en aval de l'endroit où se retrouvent les aménagements d'accumulation et de traitement. Un piézomètre supplémentaire sera nécessaire en amont du lieu afin de permettre une comparaison et établir s'il y a variation significative de la qualité de l'eau souterraine.

La fréquence et les périodes d'échantillonnage recommandées sont présentées à l'annexe D. Les paramètres à analyser sont ceux prévus au tableau IX. Dans le cas de l'implantation sur des sols contaminés, le suivi pourra comprendre d'autres paramètres problématiques qui auront été identifiés lors de l'étude de caractérisation des sols.

6.2 Programme de suivi des rejets dans le milieu aquatique

Le suivi des rejets se divise en deux parties : le suivi avec analyses en laboratoire et le suivi avec observations.

  • Suivi avec analyses en laboratoire

Un échantillon instantané de l'effluent sera prélevé et analysé selon une fréquence minimale de quatre fois réparties pendant la période de rejet; idéalement, on devrait prélever deux échantillons pendant la période de fonte et deux autres au cours de l'été pendant ou suivant des périodes de pluie. Les paramètres à analyser sont ceux décrits au tableau X.

  • Suivi avec observations

Il consiste en observations de l'effluent afin d'y vérifier la présence de particules grossières, décantables ou flottantes. Ces observations devraient être effectuées sur une base quotidienne pendant la période de rejet.

Les résultats des divers suivis seront conservés par l'exploitant pendant une période minimale de cinq ans et devront être fournis au MEF sur demande.

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