Le coin de Rafale
Interview avec la conseillère en contrôle environnemental
Quel travail effectuez-vous en tant que conseillère en contrôle environnemental?
Le conseiller en contrôle environnemental donne son avis et dispense des conseils sur l’application de la législation environnementale. Il aide à déterminer quand et comment il convient d’appliquer la Loi sur la qualité de l’environnement et ses règlements, la Loi sur les pesticides, le Code de gestion des pesticides, le règlement qui en découle et quelques autres lois qui concernent la protection du milieu hydrique et naturel. Chaque situation d’infraction constatée par un inspecteur en environnement doit être étudiée pour évaluer les mesures qui devront être prises contre la personne que nous nommons, dans notre jargon de travail, un « contrevenant ».
Le conseiller en contrôle environnemental aide les inspecteurs en environnement à détecter et à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent. En partageant son expertise avec les inspecteurs, le conseiller leur permet de développer plus rapidement leurs connaissances et leurs capacités d’analyse et de détection des situations environnementales problématiques. Il contribue également à la conception des outils de travail qui permettront aux inspecteurs de détecter les infractions à la loi et de mieux jouer leur rôle de « gardiens de l’environnement ». C’est donc une personne qui a une excellente connaissance de plusieurs problématiques liées à la protection de l’environnement.
Le conseiller s’assure aussi que les inspecteurs en environnement, les gestionnaires et les avocats partagent une vision commune des problèmes et des solutions, ce qui est un réel défi, car le langage technique n’est pas le langage juridique. Il voit à ce que tous aient une compréhension commune des situations environnementales pour pouvoir veiller ensemble au respect du milieu naturel et des lois visant la protection de l’environnement, sur tout le territoire du Québec.
Qu’aimez-vous particulièrement dans votre travail?
Chaque jour, le conseiller en contrôle environnemental doit faire travailler ses méninges et sa jugeote pour donner les meilleurs conseils possibles aux personnes qui le consultent. Loin d’être « du pareil au même », je dirais que chaque infraction constatée présente des particularités et que, lorsqu’on me demande de l’aide, je suis contente d’étudier de plus près les difficultés rencontrées et de trouver des solutions. Par ailleurs, j’aime beaucoup communiquer mes connaissances et mettre les personnes sur la bonne piste pour qu’elles puissent recommander les meilleures mesures à prendre contre les contrevenants. Ce qui me motive chaque jour c’est qu’à ma manière, je participe à la protection de l’environnement par les conseils que je donne aux personnes qui effectuent des inspections sur le terrain. J’essaie toujours de formuler mes recommandations dans le but d’assurer une application juste, équitable, uniforme et efficace de la loi.
En quoi consiste une journée typique à votre travail?
Elle est parsemée de discussions au téléphone et d’échanges de courriels avec les inspecteurs en environnement et leurs chefs d’équipe. De plus, très souvent, des rendez-vous imprévus s’ajoutent à l’horaire pour discuter d’une infraction qui est plus urgente que les autres. Il s’agit surtout d’un travail de bureau. Il est toutefois loin d’être ennuyant! L’utilisation des technologies mises à notre disposition agrémente le tout (casque d’écoute pour le téléphone, accès informatique pour rechercher toute l’information requise pour constituer les dossiers d’infractions, accès aux salles équipées de systèmes de visioconférence pour les discussions avec webcam, etc.).
Quelles sont les études nécessaires pour devenir conseillère en contrôle environnemental au gouvernement du Québec?
Pour ma part, je suis devenue conseillère en contrôle environnemental après avoir réussi une technique collégiale en protection de l’environnement et un baccalauréat ès sciences, avec spécialisation en environnement. Par contre, le cheminement scolaire peut différer d’une personne à l’autre. Il faut minimalement des études universitaires de premier cycle en environnement, en biologie, en ingénierie, en chimie ou dans d’autres secteurs connexes. Moi, j’ai d’abord été engagée comme inspectrice en environnement. Je suis ensuite devenue chef d’équipe et, finalement, conseillère en contrôle environnemental.
Outre les études, quelles sont les aptitudes requises pour être conseillère en contrôle environnemental?
Je crois qu’il faut avoir de bonnes aptitudes à communiquer des idées et de l’information. Il faut également avoir un regard aiguisé pour détecter les anomalies. Bien sûr, il faut faire preuve de respect et de tact dans la façon de formuler les erreurs et opter pour une approche positive. Pour faire ce travail, je crois qu’il est important d’être dynamique, aidant et imaginatif afin d’aider les personnes qui font appel à nos services à trouver des solutions et des issues aux problèmes que nous traitons ensemble.
Selon vous, à quoi ressemblera votre travail dans dix ans? Quels seront vos défis?
C’est une bonne question et ça m’amène à réaliser que mon travail évolue constamment en fonction de celui des inspecteurs. Je dirais que les inspecteurs en environnement, en tant que « gardiens de la protection de l’environnement », auront toujours besoin de conseils et de soutien pour réaliser leur travail et pour appliquer la loi judicieusement et uniformément à l’échelle du Québec. Alors, peu importe le niveau d’informatisation auquel nous serons rendus dans dix ans, je crois que c’est un travail qui évoluera, mais qui demeurera!
Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes qui souhaitent suivre vos traces?
Je vous encourage à étudier dans le domaine de la protection de l’environnement et à vous diriger vers l’application des lois pour la protection de l’environnement au Québec. Dans le cadre d’études collégiales ou universitaires, il est notamment possible de faire un stage dans une direction régionale du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) pour avoir une meilleure idée du travail, ce qui peut grandement aider à faire un choix de carrière! Le MDDELCC offre un milieu de travail stimulant, et il est intéressant de contribuer par son travail à la protection de l’environnement. Ne vous laissez pas décourager! À mon avis, il y a de la place pour les personnes travaillantes et dévouées qui ont à cœur, tout comme moi, de protéger l’environnement. Je le sais parce que j’en croise tous les jours au bureau!
Au plaisir de vous rencontrer un jour!
Publication : juin 2016