Le coin de Rafale
Sais-tu que les grottes, même si elles semblent inhabitées à première vue, abritent une variété d’espèces vivantes?
Si le Québec compte un bon nombre d’espèces trogloxènes et troglophiles, il en est tout autrement des espèces troglobies! Aucune espèce vivant uniquement dans les grottes n’a été recensée au Québec jusqu’à maintenant. Cela pourrait être attribuable au fait que les grottes québécoises sont assez jeunes (moins de 10 000 ans) si on les compare aux grottes découvertes en Europe ou aux États-Unis.
Mis à part les célèbres chauves-souris,
on connaît bien peu la faune des
grottes! Mais figure-toi que beaucoup
d’animaux, comme les porcs-épics,
les rats, les grenouilles et plusieurs
poissons d’eau douce, y trouvent
refuge temporairement. Certaines
espèces ont même élu domicile de
façon permanente en ces lieux frais
et obscurs.
Les espèces cavernicoles se divisent en trois catégories : trogloxènes, troglophiles et troglobies. Ces noms bien compliqués sont en réalité très simples à comprendre. Laisse-moi t’expliquer…
- Les espèces trogloxènes habitent temporairement dans les grottes. Elles ne pourraient absolument pas y vivre de façon permanente puisqu’elles doivent notamment en sortir pour se nourrir et se reproduire. Quelques espèces trogloxènes bien connues : les chauves-souris, les porcs-épics et les grenouilles!
© Saad Tazi, Le monde en images, CCDMD
© Geofana Licence
© Richard Morisset, Le monde en images, CCDMD
- Les espèces troglophiles ont choisi d’habiter dans les grottes, mais elles sont tout aussi à l’aise à l’extérieur de celles-ci. Certaines espèces d’écrevisses appartiennent à cette catégorie.
Cambarus tenebrosus ©2003 Jen Buhay
- Les espèces troglobies vivent uniquement dans les grottes. Ces espèces présentent pour la plupart des caractéristiques physiques particulières, puisqu’elles ont dû s’adapter à la noirceur du milieu. Par exemple, les yeux du protée, un « cousin » de la salamandre, disparaissent peu après sa naissance. Sa couleur passe aussi du gris foncé à un blanc rosé légèrement transparent.
Qu’en est-il de la flore? Contrairement à la faune, les espèces floristiques sont très peu présentes dans les cavernes, étant donné l’absence totale de lumière. Les quelques espèces qui parviennent à pénétrer à l’intérieur des grottes y ont été transportées accidentellement par des humains, des cours d’eau ou des animaux. Les champignons et les moisissures sont pratiquement les seuls à pouvoir vivre dans de telles conditions.
Un milieu plus fragile qu’il n’y paraît
Crédit photo : Jean-Marie Dubois © Le Québec en images, CCDMD
L’aspect rocailleux des grottes laisse faussement croire qu’elles peuvent facilement résister aux perturbations extérieures. En effet, étant donné que les grottes constituent des milieux peu ouverts, les conditions qui y règnent (lumière, température, qualité de l’eau, etc.) sont très stables. Le moindre petit bouleversement peut donc avoir des conséquences irréversibles pour cet écosystème, qui a mis des millions d’années à se former.
Voici un exemple. Les chauves-souris, qui hibernent dans les milieux souterrains, ne doivent absolument pas être dérangées pendant cette période. Si elles sont réveillées par des visiteurs, leur cycle d’hibernation risque de se briser, et ce réveil peut à lui seul les tuer! Au Québec, cinq des huit espèces de chauves-souris figurent actuellement sur la liste des espèces fauniques susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables.
Les grottes sont des milieux
exceptionnels à découvrir, mais
certaines précautions s’imposent
pour éviter de perturber ce milieu
et ses habitants. Selon le code
d’éthique du
spéléologue, les visiteurs des
grottes doivent notamment :
- respecter toutes les formes de vie souterraines;
- ne laisser aucun déchet sur place;
- éviter d’endommager les parois rocheuses;
- inciter leur entourage à respecter la nature;
- dénoncer la pollution des eaux souterraines ou la destruction des sites.
Des mesures de biosécurité et de décontamination exceptionnelles sont proposées aux visiteurs et amateurs de spéléologie afin de prévenir la transmission du syndrome du museau blanc.
Les grottes, c’est passionnant,
non? Si tu veux en apprendre encore
plus sur le sujet :
- Le
site Web de
la Société québécoise
de spéléologie,
où j’ai trouvé le
code d’éthique du
spéléologue, fournit
beaucoup d’autres
renseignements sur
les grottes du Québec.
- Ce
site Web te
présente une série
d’images sur les
formes de vie qui
existent dans les
grottes. Tu y trouveras
notamment une photo
du protée dont je
t’ai parlé!
- Ce
site français
t’offre une grande
variété de jeux
sur les grottes
et la spéléologie.
Tu as des questions ou des
commentaires sur ce sujet?
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Fyto
Publication : octobre 2014