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Portrait régional de l’eauOutaouais (Région administrative 07)4. Portrait de l’eau souterraine
8. Portrait faunique et récréotouristique
4. Portrait de l’eau souterraine4.1 UsagesDans la région de l’Outaouais, 30 % de la population est alimentée par eau souterraine, soit environ 91 600 personnes. De ce pourcentage, 89,9 % est alimentée par puits individuels (voir tableau A.2). Au-delà de 5 300 puits ont fait l’objet d’un rapport de forage et sont enregistrés dans le système d’informations hydrogéologiques (S.I.H.) du ministère de l’Environnement pour le territoire. À ce nombre, il faut ajouter quelques milliers de puits de surface ainsi que tous les puits qui n’ont pas fait l’objet d’un rapport de forage ou dont les rapports ne sont pas encore saisis. On estime ainsi à environ 20 600 le nombre total de puits dispersés dans la région. La région de l’Outaouais compte un seul puits de captage (ou résurgences captées) d’eau de source à des fins commerciales et une seule usine d’embouteillage, tous deux situés dans la Communauté urbaine de l’Outaouais. 4.2 Problèmes de contaminationCertaines activités industrielles et commerciales ont affecté la qualité de l’eau souterraine. Les cas rencontrés dans la région de l’Outaouais sont de faible ampleur et sont associés principalement au remblayage de résidus de fabriques de pâtes et papier, à la fabrication de phosphates à l’usine Albright et Wilson et à l’entreposage de bois fraîchement traité à la créosote ou au pentachlorophénol. Dans le secteur commercial, les cas les plus nombreux de contamination des sols et des eaux souterraines sont associés à l’entreposage de produits pétroliers, principalement en milieu urbain. Le remplacement des réservoirs souterrains a mis au jour de nombreux cas de contamination, principalement sur les terrains de stations-service mais également sur des terrains industriels et des bâtiments publics. Le démantèlement d’anciens dépôts pétroliers a également révélé la présence de contaminants dans les sols et les eaux souterraines. 4.2.1 Gestion des eaux souterraines à l’ancien lieu d’enfouissement de déchets solides Cook à AylmerLes risques de contamination des eaux souterraines liés aux activités d’enfouissement des déchets à l’intérieur de sites non étanches sont connus et ont amené le ministère de l’Environnement à interdire l’implantation de tels sites. En 1991, une étude mettait en lumière le fait que le site Cook était la source de la contamination des puits d'eau potable environnants. Des travaux de pompage de l'aquifère dans le roc (puits P0-1) ont été mis en place; ils visaient à créer un piège hydraulique afin de limiter l'avancement du front de contamination. Un programme de surveillance des eaux souterraines est toujours en vigueur afin de suivre l’évolution de ce phénomène de contamination. 4.2.2 Présence d’uranium dans l’eau de puitsUne étude de Santé Canada sur la qualité de l’approvisionnement en eau dans la réserve indienne de Kitigan Zibi (près de Maniwaki) a montré que 17 % des puits étaient contaminés par de l’uranium à une concentration supérieure à la norme québécoise de 20 ppb. Des études récentes ont montré que les personnes qui consomment de l’eau contenant de l’uranium présentent des altérations de certains paramètres de leur fonction rénale. La réserve de Kitigan Zibi est située dans une zone uranifère et d’autres zones semblables sont présentes dans la région de l’Outaouais. 4.3 Gestion des eaux souterraines et aménagement du territoireÀ ce jour, aucun conflit entre usagers de la ressource eau souterraine n’a été rapporté sur le territoire de la région de l’Outaouais. Les autorisations émises en vertu des articles 22 et 32 de la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c. Q-2) constituent le moyen dont dispose actuellement le ministère de l’Environnement pour évaluer a priori l’impact potentiel d’un captage sur des usagers déjà en place. Toutefois, ces mécanismes d’autorisation ne portent pas sur l’ensemble des projets majeurs de captage, puisqu’ils ne visent qu’une partie des secteurs d’activités humaines susceptibles d’effectuer des captages d’importance. Les périmètres de protection (immédiate, rapprochée et éloignée) des ouvrages de captage d’eau souterraine alimentant un réseau de distribution d’eau potable (c’est-à-dire la détermination de leur aire d’alimentation et de la vulnérabilité des eaux souterraines au sein de cette aire) ne sont pas généralement déterminés par les municipalités. Cependant, depuis 1996, le ministère de l'Environnement exige pour ces projets de captage, en vertu de la Directive 001 portant sur le captage et la distribution de l’eau, la détermination de ces périmètres et recommande aux municipalités l'adoption d'une réglementation visant à régir les activités et les usages des eaux souterraines sur le territoire. La Corporation Aquaterra convoitait une nappe d'eau souterraine à Canton Lochaber pour un projet de captage d'eau souterraine à des fins commerciales. La municipalité a invité des représentants de la Corporation et du ministère de l’Environnement à une assemblée publique, en septembre 1997, pour expliquer les conditions de l'autorisation de captage, notamment à l'égard de la prévention des conflits d'usage. À ce jour, le Ministère n'a toutefois pas reçu de demande d'autorisation de la Corporation Aquaterra. Par ailleurs, la MRC La Vallée-de-la-Gatineau a adopté un règlement de limitation intérimaire modifiant le schéma d’aménagement en vigueur depuis 1998, qui impose un maximum quotidien de prélèvement en eaux souterraines de 500 mètres cubes pour les usines d’embouteillage d’eau et pour les piscicultures commerciales. 4.4 RéférencesBEAUMIER, M., F. KIROUAC et M. LEDUC, 1994. BADGEQ en totalité sur support digital, Québec, Ministère des Ressources naturelles. McCORMACK, R., 1987. Carte de vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution – Région de l'Outaouais, Québec, Ministère de l’Environnement. McCORMACK, R., 1985. Carte de vulnérabilité des eaux souterraines à la pollution – Région ouest de Montréal, Québec, Ministère de l’Environnement. MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE, 1995. Guide sur les périmètres de protection autour des ouvrages de captage d’eau souterraine, Québec, Les Publications du Québec. MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, 1984. Directive no. 001 – Captage et distribution de l’eau, Québec. SIMARD, G. et R. DES ROSIERS, 1979. Qualité des eaux souterraines du Québec, rapport H.G. –13, Québec, Ministère de l’Environnement, Direction générale des inventaires et de la recherche. 5. Portrait municipal5.1 Portrait général5.1.1 Gestion des services d’alimentation en eauLa région de l’Outaouais compte 40 réseaux municipaux d’eau potable qui desservent une population de 223 497 habitants dans 35 municipalités. De ces réseaux, 27 possèdent un système de traitement. À elle seule, la Communauté urbaine de l’Outaouais compte 84,4 % de la population desservie par réseaux municipaux d’eau potable (plus de détails sont fournis au tableau A.2 en annexe). On trouve également sur le territoire de la région de l’Outaouais 5 réseaux privés d’eau potable qui desservent 302 habitants. On estime que 70 % de la population de la région de l’Outaouais est alimentée par eau de surface tandis que 30 % est alimentée par eau souterraine. De ce dernier pourcentage, environ 10,1 % de la population est alimentée par les réseaux municipaux et 89,9 % par des puits individuels. La MRC Les Collines-de-l’Outaouais est celle dont la population est alimentée principalement par eau souterraine, soit 97,3 %, tandis que la population de la Communauté urbaine de l’Outaouais est alimentée à 90 % par les eaux de surface. Huit municipalités de la région ont leur prise d’eau potable dans la rivière des Outaouais, dont les trois principales sont les municipalités de Hull, d’Aylmer et de Gatineau. La rivière Gatineau compte deux prises d’eau potable, celles des municipalités de Maniwaki et de Gracefield. Les rivières du Lièvre, Coulonge et Blanche comptent chacune une prise d’eau potable, soit respectivement celles de Buckingham, Fort-Coulonge et Thurso. 5.1.2 Gestion des eaux usées municipalesDans la région de l’Outaouais, 77 % de la population était raccordée à un réseau d’égouts municipal en 1999. Le Programme d’assainissement des eaux du Québec (PAEQ) et le Programme d’assainissement des eaux municipales (PADEM) ont permis l’investissement par le gouvernement du Québec et les municipalités de plus de 239 millions de dollars pour la construction d’infrastructures d’assainissement des eaux usées municipales. La Communauté urbaine de l’Outaouais a nécessité, à elle seule, plus de 82 % des investissements, qui s’y sont élevés à plus de 197 millions de dollars. Grâce à ces investissements, l’ensemble la population de la CUO était raccordée à un réseau d’égouts et traitait ses eaux usées le 31 décembre 1998. Pour connaître les données par MRC, on peut consulter le tableau A.3 en annexe. 5.2 Problématique spécifique5.2.1 Gestion des eaux usées par l’usine de traitement de la Communauté urbaine de l’OutaouaisDans la région de la Communauté urbaine de l’Outaouais (CUO), des problèmes de contamination bactériologique augmentent les risques associés aux activités où il y a contact direct avec l’eau, comme la baignade ou la planche à voile. Cette contamination provient des débordements d’eaux usées non traitées survenant par temps de pluie et des effluents non désinfectés de l’usine régionale de traitement des eaux usées de la CUO, située à Gatineau. L’usine régionale de la CUO déverse dans la rivière des Outaouais un débit de l’ordre de 150 000 m3/jour mais pouvant atteindre, lors de fortes précipitations ou du dégel printanier, des débits de l’ordre de 400 000 m3/jour. La chaîne de traitement de l’usine régionale de la CUO est élaborée et efficace, mais l’effluent ne subit pas d’étape de désinfection. Divers facteurs, dont l’abandon du flottage des billes de bois et la mise en place des stations d’épuration des papetières et de la CUO, favorisent la mise en valeur du potentiel des rivières Gatineau et des Outaouais. Toutefois, l’absence de désinfection des effluents de l’usine de la CUO de Gatineau constitue un frein à cette mise en valeur. 6. Portrait industriel6.1 Portrait général6.1.1 Secteur primaireDans le secteur primaire, les activités d’extraction minérale sont représentées par de nombreuses carrières et sablières (325 selon les données disponibles au ministère de l’Environnement, dont 25 d’importance selon le ministère des Ressources naturelles). De façon générale, l’exploitation des carrières et des sablières a peu d’effet sur les eaux souterraines, à part l’abaissement de la nappe phréatique dans le cas où le matériel exploité est situé sous le niveau de cette nappe. En ce qui concerne les eaux de surface, les eaux générées par l’exploitation d’une carrière ou d’une sablière ou par un procédé de concassage ou de tamisage doivent respecter les concentrations prévues au Règlement sur les carrières et sablières. Le secteur primaire inclut aussi l’exploitation forestière, dont la coupe et le flottage du bois sur les rivières. Bien que la pratique du flottage ait été abandonnée, elle a altéré la qualité des rives et du fond de nombreuses rivières; plusieurs rivières n’ont d’ailleurs pas été nettoyées adéquatement. De plus, certaines entreprises forestières ont abandonné leurs camps forestiers, leurs jetées et leurs quais sans restaurer les rives qu'elles avaient détériorées. 6.1.2 Secteur secondaireDans le secteur secondaire, parmi quelque 190 établissements industriels et manufacturiers de la région de l’Outaouais, environ 87 % comptent moins de 50 employés. De ce nombre, le ministère de l’Environnement a compté, en 1995, 25 établissements dont les rejets d’eaux usées (eaux de procédé) étaient susceptibles de causer directement ou indirectement des dommages significatifs à l’environnement, soit en raison de leur nature ou de leur quantité. Dans les autres établissements, l’eau est principalement réservée à un usage domestique. Le tableau A.4 en annexe présente quelques caractéristiques de ces 25 établissements, répartis en fonction de la taille des entreprises, des secteurs d’activité industrielle et du lieu de rejet des eaux usées (rejet dans un réseau d’égouts municipal ou dans l’environnement). On remarque que seulement le tiers de ces établissements est raccordé à un réseau d’égouts municipal qui, dans presque tous les cas, est relié à une station d’épuration municipale en service en 1995. Depuis les années 1970, diverses mesures ont été progressivement mises en œuvre par le gouvernement en vue d’assainir les eaux usées industrielles : délivrance d’autorisations préalablement à l’implantation d’un établissement industriel, adoption de règlements dans deux secteurs industriels, soit le secteur des pâtes et papiers et celui du raffinage du pétrole, réalisation de programmes d’intervention spécifiques tels le Programme d’assainissement des eaux du Québec (PAEQ), le Plan d’action Saint-Laurent (PASL/SLV 2000) et, depuis peu, le Programme de réduction des rejets industriels (PRRI). Dans le cas des établissements qui déversent leurs effluents directement dans l’environnement, de plus en plus, le Ministère se réfère, pour établir le niveau d’assainissement, aux critères de qualité des eaux de surface et établit des objectifs environnementaux de rejet (OER), tout en tenant compte de la meilleure technologie disponible et économiquement acceptable. Par ailleurs, au niveau municipal, des règlements régissant les rejets industriels dans les réseaux d’égouts ont été adoptés à l’occasion de l’implantation des stations d’épuration. En 1995, le ministère de l’Environnement a dressé un état de la situation de l’assainissement des eaux usées industrielles pour l’ensemble du Québec. Il a déterminé le nombre d’établissements qui avaient terminé leurs travaux d’assainissement (ex. : installation d’un système de prétraitement pour les établissements raccordés à un réseau d’égouts municipal ou d’un système de traitement complet pour ceux qui déversent leurs effluents dans l’environnement) ou étaient en train de les réaliser et le nombre de ceux qui en étaient à l’étape d’évaluation de correctifs. Les travaux d’assainissement sont considérés comme terminés lorsque les ouvrages installés sont susceptibles d’assurer le respect des normes réglementaires ou de toute autre exigence établie en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c. Q-2), et ceci à la date visée . Le tableau A.4 en annexe présente également une évaluation du taux d’avancement des travaux d’assainissement, réalisée en 1995, pour les industries de la région de l’Outaouais. Les grandes entreprises appartenant toutes au secteur des pâtes et papiers avaient réalisé les travaux d’assainissement qui étaient alors requis par le ministère de l’Environnement. Quant aux petites et moyennes entreprises, le taux d’assainissement observé en 1995 était de l’ordre de 80 %. Depuis 1995, plusieurs autres établissements ont réalisé des travaux d’assainissement, mais aucun nouvel inventaire n’a été réalisé. Secteur des pâtes et papiers Parmi les industries répertoriées dans la région de l’Outaouais, ce sont les fabriques de pâtes et papiers qui ont les volumes de rejets les plus importants et qui sont aussi les plus grands utilisateurs d’eau. En effet, chacune de ces entreprises prélève de 10 à 26 millions de m3 d’eau par année. Le tableau qui suit présente chacune des 6 fabriques de pâtes et papiers de la région en précisant leur point de captage et de rejet, le débit moyen de rejet et le type de traitement de leurs eaux usées industrielles. Ces entreprises sont assujetties à des normes sectorielles de rejets, en vertu du Règlement sur les fabriques de pâtes et papiers. Les eaux de procédé en provenance de ces entreprises ne sont rejetées à l’environnement qu’après un traitement, ce qui en diminue considérablement l’impact sur le milieu récepteur. De plus, en vertu de la section IV.2 relative à l’attestation d’assainissement dans la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c. Q-2) et du Règlement sur les attestations d’assainissement en milieu industriel, ces entreprises devront élaborer et appliquer progressivement des plans d’assainissement afin de respecter des normes supplémentaires basées sur le milieu récepteur. Elles auront aussi une incitation économique à réduire les quantités de contaminants qu’elles rejettent dans l’environnement, en raison de la redevance relative à la pollution imposée par le règlement. Cette redevance prendra effet après la délivrance des premières attestations d’assainissement. Le calcul de la redevance est établi en fonction des quantités de contaminants rejetées et non en fonction des volumes d’eau prélevés ou rejetés. Il n’y a donc pas d’incitation directe à réduire le volume d’eau utilisé.
Secteur de la chimie Dans le secteur de la chimie, deux entreprises méritent d’être signalées puisqu’elles ont fait partie du programme SLV 2000. Il s’agit, d’une part, d’Usine Rhodia Canada inc., située à Buckingham, qui produit des phosphates; son effluent est rejeté dans la rivière du Lièvre et avait un débit de l’ordre de 2 600 m3/jour, en 1995. On trouve, d’autre part, à Buckingham, les Produits chimiques Sterling, qui produisent du chlorate et du chlorite de sodium; l’effluent est rejeté dans la rivière du Lièvre et avait un débit de l’ordre de 150 m3/jour en 1995. La première entreprise pourrait cesser ses opérations d’ici 2002, la seconde a réduit sa charge polluante au cours des dernières années. 6.1.3 Secteur tertiaireLe secteur tertiaire regroupe les activités commerciales et les services. L’usage de l’eau s’y limite généralement à un usage domestique; le traitement des eaux usées se fait par le biais des stations municipales. 6.2 Problématique spécifique6.2.1 Industrie de la piscicultureLa région de l’Outaouais a été identifiée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation comme une zone à fort potentiel de développement de l’industrie de la pisciculture, à cause notamment de l’abondance probable des eaux souterraines. Un tel développement ne peut se faire sans l’évaluation de la capacité de soutien du milieu récepteur, l’impact sur les lacs recevant l’effluent de la pisciculture pouvant être dramatiques. Des projets de développement d’élevage en cage font l’objet de demandes d’autorisation de la part de promoteurs en lacs et en rivières. La tendance, selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, est aux grosses piscicultures, c’est-à-dire les piscicultures devant produire 100 tonnes et plus annuellement pour atteindre un niveau de rentabilité. Si l’on considère qu’une production de 250 tonnes nécessite un apport d’eau de 534 m3/h, les prélèvements en eau propre escomptés seront de plus en plus importants dans l’avenir. Une dizaine de piscicultures sont présentes dans la région. Comme la grande majorité a une production faible, le prélèvement d’eau est peu important. Par contre, l’une d’entre elles détient un certificat d’autorisation délivré par le ministère de l’Environnement pour produire annuellement 250 tonnes de poisson. Une autre demande a été déposée au ministère de l’Environnement pour une production visant 300 tonnes. Aussi, les piscicultures, appelées à devenir de véritables industries, doivent être prises en compte dans la problématique de la gestion de l’eau, notamment au regard des rejets de phosphore. 7. Portrait agricole7.1 Portrait généralEn 1996, la région de l’Outaouais regroupait 4,4 % des fermes et 3,7 % des superficies cultivées du Québec. L’importance de l’agriculture dans la région de l’Outaouais se traduisait, en 1996, par 1 585 fermes occupant 5,7 % du territoire (incluant les boisés) et 2 % des terres en culture. On y trouvait un cheptel de 110 798 animaux dont 79 732 bovins. La superficie cultivée et drainée était de 645 km2, dont 0,8 % était irriguée (voir le portrait agricole au tableau A.5 en annexe). Dans la région de l’Outaouais, il n’y a pas d’information systématique sur l’état de contamination de la nappe phréatique par les pesticides en milieu agricole. Le secteur agricole Outaouais est reconnu pour son vaste territoire où il se pratique une agriculture de type extensive. L’élevage de bovins de boucherie représente la principale production animale. Il n’y a que 6 entreprises de type porcin, pour un total de 1 519 animaux. L’élevage vaches-veaux est géré de façon extensive, les bovins se trouvant au pâturage de la mi-mai jusqu’à la mi-octobre. L’hiver, lorsque le sol est gelé, les bovins sont souvent ramenés dans un enclos extérieur avec bâtiment ou abri minimum. Moins de 20 % du cheptel à l’engraissement est élevé sur plancher ajouré. Le fumier produit est entreposé dans une structure étanche. Pour la majorité des entreprises, la gestion actuelle des fumiers se fait sous forme solide ou sur litière avec entreposage dans un champ en andin. Dans les cours d’exercice bétonnées, une pente de 1 % à 2 % permet l’écoulement des effluents. La production de bovins de boucherie présente donc certains risques environnementaux. Les principaux risques sont liés à la production de fumier, à l’écoulement vers les eaux souterraines d’une partie des contaminants qu’il contient par percolation dans le sol (nitrates, bactéries, etc.), et vers les eaux de surface par ruissellement (azote ammoniacal, nitrates, phosphore, bactéries, matières en suspension, etc.). L’accès direct des bovins au cours d’eau contribue également à la contamination de l’eau de surface et à l’érosion des berges. Le phénomène de ruissellement survient principalement lors de fortes pluies et lors de la fonte des neiges. Malgré tout, la région de l’Outaouais présente un bilan agroenvironnemental relativement positif. 8. Portrait faunique et récréotouristique8.1 Portrait fauniqueLa faune aquatique en Outaouais est diversifiée. On trouve, par exemple, plus de 75 espèces de poissons dans la rivière des Outaouais. La région compte également certaines espèces reliques ou rares telles que le chevalier de rivière, l’omble chevalier d’eau douce, le chabot de profondeur et des populations sympatriques d’éperlan nain et géant au lac Heney. De façon générale, les communautés des lacs et cours d’eau sont complexes. Les principales espèces à valeur économique pour la pêche sportive sont le touladi, l’omble de fontaine, le maskinongé, le doré jaune, la perchaude, les achigans à petite et grande bouche, et la barbotte brune. Quant à la pêche commerciale, les espèces recherchées sont la barbotte brune, la carpe, l’esturgeon jaune, les crapets et l’anguille d’Amérique. Dans les réserves fauniques, les ZEC et les pourvoiries à droits exclusifs, l’effort de pêche est maîtrisé, de sorte que la pression sur les populations est relativement faible. La pression sur l’habitat y est faible aussi et provient principalement des activités reliées à la foresterie. La voirie forestière est susceptible d’avoir des impacts significatifs sur les cours d’eau si elle n’est pas aménagée selon les règles de l'art et en conformité avec la réglementation. L’espèce centrale dans l’offre faunique est l’omble de fontaine; s’y ajoutent le doré jaune, le touladi, le grand brochet et les achigans. Sur le territoire libre, l’exploitation de la ressource piscicole est intense. La pression sur les populations y est donc forte et certaines d’entre elles sont surexploitées. La pression sur l’habitat y est aussi élevée. Le développement urbain et agricole, la villégiature et l’édification de centrales de production hydroélectrique ont diminué la productivité ichtyologique de plusieurs tributaires de la rivière des Outaouais. Les renseignements disponibles font ressortir l’importance de ces tributaires pour le système écologique de la rivière des Outaouais. Cette rivière présente malgré tout une faune très diversifiée et supporte une forte pression de pêche. À l’ouest, les pressions sur le milieu sont plus faibles; on trouve une faune comparable à celle du nord de la région. À l’est, les pressions sur l’habitat sont très fortes. Par contre, ce milieu est naturellement beaucoup plus riche à cause de la présence de nombreuses baies où la végétation aquatique a pu se développer. On y trouve une pêcherie à maskinongé exceptionnelle; on y capture régulièrement des maskinongés de taille trophée, en plus des achigans et des dorés. L’état des deux principaux tributaires de la rivière des Outaouais, la rivière Gatineau et la rivière du Lièvre, est très dégradé, à la suite des décennies de flottage du bois et probablement aussi à cause de la gestion des débits que nécessite l’approvisionnement en eau des centrales hydroélectriques sur ces rivières. La productivité ichtyologique y est faible. Il y a une volonté des autorités locales de se réapproprier ces milieux et d’en tirer le maximum de bénéfices récréotouristiques. Des plans de développement intégrés (PDI) ont été élaborés par les MRC pour certains biefs. L’offre faunique, trop faible, ne peut contribuer significativement à cette mise en valeur. La réhabilitation de ces milieux pourrait toutefois améliorer le potentiel faunique. Par contre, les différents projets de développement suggérés ne peuvent qu’accroître la fréquentation de l’ensemble des cours d’eau compris dans ce que les promoteurs appellent « l’Outaouais fluvial ». Les lacs constituent l’essentiel de l’eau dans le territoire libre au cœur de la région de l’Outaouais. À l’exception du réservoir Baskatong, les salmonidés y sont dominants. Le touladi subit une forte exploitation et constitue la clé de l’offre de pêche. Son habitat est perturbé par l’eutrophisation des eaux, qui entraîne tantôt une réduction du volume d’eau habitable, tantôt un succès de reproduction nul, ou les deux. Cette eutrophisation est causée par un trop fort développement de la villégiature, le nombre de résidences, malgré des installations septiques réglementaires, dépassant la capacité de soutien de beaucoup de lacs. Ce phénomène pourrait être plus répandu que les données préliminaires ne le laissent croire, compte tenu des plaintes de plus en plus nombreuses de la part d’associations de résidents inquiets pour la qualité de l’eau. Il en est de même pour l’omble chevalier, qui a des exigences d’habitat semblables à celles du touladi. Cette eutrophisation, en plus de réduire la productivité des espèces de poissons les plus recherchées, affecte probablement aussi d’autres espèces (corégone, cisco, éperlan, par exemple) et réduit la qualité de l’eau pour les autres usages (baignade, nautisme, etc.), en plus de diminuer sa valeur esthétique. L’omble de fontaine a été décimé par l’exploitation et l’introduction d’espèces compétitrices. L’offre de pêche doit être largement soutenue par des ensemencements. Au réservoir Baskatong, l’exploitation du doré est maximale. Toute augmentation se traduira probablement par une baisse de la qualité de pêche et donc de l’attrait de la pêcherie. Le marnage important que subit le plan d’eau ne semble pas avoir affecté la dynamique de la population de doré jaune, ce qui n’est pas le cas du grand brochet. Ce marnage pose toutefois des problèmes importants au point de vue de l’utilisation récréotouristique du plan d’eau s’il n’est pas ramené à un niveau satisfaisant avant le début de la saison touristique. De nombreux barrages construits pour le flottage du bois sont abandonnés par les compagnies forestières. L’érection de ces barrages a créé de grandes nappes d’eau qui sont devenues des plans d’eau naturels; depuis qu’il n’y a plus de variations du niveau d’eau, l’écosystème s’est stabilisé. Ces plans d’eau représentent une offre faunique significative, essentielle à certaines pourvoiries, qui sera perdue si les ouvrages ne sont pas maintenus en place. Certains de ces barrages sont, par contre, remis en exploitation pour des fins de production hydroélectrique par des petites centrales. Dans les cas où il y a un marnage dans les réservoirs, la productivité biologique des salmonidés, en particulier, de même que l’attrait esthétique du plan d’eau peuvent diminuer. 8.2 Activités de contact avec l’eauLa région est parsemée de lacs et de rivières dont les eaux s’écoulent vers la rivière des Outaouais. Les lacs soutiennent toute la gamme des activités associées à la villégiature. La pêche est pratiquée un peu partout sur le territoire. Le cours principal de la rivière des Outaouais est le second corridor récréo-touristique en importance après le fleuve Saint-Laurent. De nombreuses rampes de mise à l’eau et des marinas donnent accès à la rivière fréquentée par les plaisanciers et les amateurs de nautisme et de voile. On y trouve aussi des descentes de rapides en pneumatique et en kayak et des croisières en bateau-mouche. La pêche blanche et la chasse à la sauvagine y sont aussi très prisées. Un réseau de pistes cyclables relie les plages et les parcs urbains d’Aylmer à Gatineau. Dans les principaux tributaires de la rivière des Outaouais, on remarque aussi un développement important des activités récréotouristiques. La rivière Gatineau connaît une véritable renaissance depuis l’abandon du flottage du bois. Des activités, jusque-là périlleuses, voire impossibles, comme le nautisme et la baignade, se développent un peu partout à mesure que la population renoue avec ce cours d’eau; de plus, on y a ensemencé de la truite brune. Sur la rivière du Lièvre, les activités récréotouristiques sont nombreuses (nautisme, pêche, baignade, camping, villégiature, pourvoiries) jusqu’aux Grandes Chutes (amont de Notre-Dame-de-la-Salette). Elles diminuent néanmoins en aval de celles-ci pour finalement devenir pratiquement absentes du tronçon situé entre Buckingham et Masson-Angers, en raison de l’assèchement presque total de la rivière à des fins de production hydroélectrique. Les lacs du bassin de la Petite Nation sont de véritables joyaux pour la villégiature et la pratique des activités de plein air. Entre Saint-André-Avellin et Plaisance, les eaux vives attirent les adeptes du kayak et les chutes aménagées offrent des paysages d’une grande beauté. Les espaces naturels ne manquent pas dans la région de l’Outaouais. Outre des ZEC et des pourvoiries, on y trouve le parc de la Gatineau, la réserve faunique de Plaisance ainsi qu’une partie des réserves fauniques de Papineau-Labelle et de La Vérendrye. Ces réserves attirent les amateurs de camping, de canotage, de chasse et de pêche. Dans la réserve faunique de Plaisance, les activités offertes sont nettement orientées vers la rivière des Outaouais : pêche d’été et d’hiver, nautisme, canotage, chasse à la sauvagine et observation de la faune. On y trouve également des rampes de mise à l’eau de même que des terrains de camping et de pique-nique. Ce territoire est en voie de devenir un parc provincial. 9. Initiatives locales9.1 Projets en développement durableAucun projet en développement durable en rapport avec les thèmes « lacs et cours d’eau » et « faune aquatique « n’a été répertorié pour la région de l’Outaouais dans la version pré sommet du répertoire intitulé « 400 réussites en développement durable qui ont transformé le Québec », réalisé à l’occasion de l’ÉcoSommet 96. Ce répertoire est le fruit des consultations publiques tenues dans 15 régions administratives du Québec et de 16 tables de consultation thématiques panquébécoises, qui se sont déroulées à l'automne 1995 et à l'hiver 1996. ÉcoSommet est né de la volonté de groupes environnementaux de poursuivre le virage amorcé par le Sommet de Rio. Ses objectifs sont de mettre en valeur des réussites environnementales, de promouvoir de nouveaux projets, d'identifier des domaines d'action prioritaire et d'élaborer un plan d'action pour la prochaine décennie en matière de développement durable pour le Québec. 9.2 Projets en milieu hydrique assujettis à la procédure d’évaluation environnementaleLe tableau 9.1 présente les projets en milieu hydrique de la région assujettis à la procédure d’évaluation environnementale, en indiquant l’étape de la procédure à laquelle ils sont rendus.
9.3 Initiatives en gestion de rivièresAu 1er juin 1998, la région de l’Outaouais comptait 3 organismes de rivières. Ces organismes sont composés de citoyens qui se sont regroupés en corporation, en association ou en comité et qui se sont donné des mandats de protection, de restauration ou d’aménagement de leur rivière. Pour plus de précision sur le nom et les mandats de chacun des organismes, on peut consulter le tableau A.6 en annexe. |
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