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Portrait régional de l’eauSaguenay–Lac-Saint-Jean (Région administrative 02)1. Portrait socio-économique de la région 2. Portrait quantitatif de la ressource (eau de surface) 3. Portrait qualitatif de l’eau de surface
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La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean est délimitée par la région du Nord-du-Québec au nord-ouest, les régions de Québec et de la Mauricie au sud, et la région de la Côte-Nord à l'est. Avec son vaste territoire de 104 018 km2, elle se situe au 3e rang des régions du Québec.
Source : Carte tirée de l’Atlas du Québec et de ses régions à l’adresse Internet : http://www.atlasduquebec.qc.ca
La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean regroupe 57 municipalités, réparties dans 4 municipalités régionales de comté (MRC) et 11 territoires équivalents (réserves, établissements amérindiens, territoires non organisés). En 1997, sa population était de 286 649 personnes, soit 4 % de la population québécoise.
Les municipalités d'Alma, de Chicoutimi, de Jonquière et de La Baie constituent les pôles démographiques de la région; elles regroupent 58 % de la population.
Division administrative |
Population |
---|---|
MRC Lac-Saint-Jean-Est |
52 401 |
MRC Le Domaine-du-Roy |
32 135 |
MRC Le Fjord-du-Saguenay |
172 343 |
MRC Maria-Chapdelaine |
28 045 |
Caractéristique |
Donnée |
|
---|---|---|
Population totale1 (habitants) |
286 649 |
(1997) |
Superficie du territoire2 (km2) |
104 018 |
(1996) |
Nombre de MRC2 |
4 |
(1998) |
Nombre de municipalités et territoires équivalents2 |
68 |
(1998) |
Nombre d’établissements manufacturiers3 |
427 |
(1998) |
Nombre d’établissements miniers* en exploitation4 |
39 |
(1997) |
Pourcentage du territoire en forêt4 (%) |
89,7 |
(1995) |
Pourcentage du territoire en agriculture5 (%) |
1,8 |
(1997) |
Taux de chômage2 (%) |
14,6 |
(1997) |
Revenus moyens totaux des particuliers2 ($) |
23 637 |
(1996) |
Emplois2 : secteur primaire (%) |
5,9 |
(1997) |
* : Incluant les carrières, les sablières et les tourbières.
Sources :
- Répertoire des municipalités du Québec, 1998.
- Institut de la statistique du Québec.
- Centre de recherche industrielle du Québec.
- Ministère des Ressources naturelles.
- Statistique Canada.
En 1995, le territoire forestier couvrait 89,7 % de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, dont 95 % en forêt publique et 5 % en forêt privée. En 1997, le territoire agricole (incluant les boisés) représentait, quant à lui, 1,8 % du territoire de cette région. En 1998, on trouvait dans la région 427 établissements manufacturiers tandis que, en 1997, 39 établissements miniers étaient en exploitation.
L'économie régionale repose sur l'exploitation et la transformation des ressources naturelles : forêt, agriculture, eau (hydroélectricité) et faune. Les pâtes et papiers, la chimie inorganique et la métallurgie (alumineries) constituent les secteurs industriels les plus importants de la région.
Par ailleurs, le secteur tertiaire (transport, communications, services publics, finance et assurances, affaires immobilières et services aux entreprises) est en progression.
Les caractéristiques hydrologiques des principales rivières de la région sont présentées au tableau 2.1. Les débits (moyen, maximal, minimal) ont été calculés à partir de mesures relevées pendant plusieurs années d’observation (14 ans et plus). Les rivières Saguenay, Péribonka, Ashuapmushuan, Mistassibi, Mistassini et Manouane ont toutes un bassin versant supérieur à 3 600 km2. Pour connaître les délimitations de certains bassins versants de la région, on peut consulter la carte relative à la qualité de l’eau à la section 3 de ce document.
Rivière |
Débit moyen |
Débit maximal |
Débit minimal |
Station1 de mesure |
Années observées |
Période observée |
---|---|---|---|---|---|---|
Saguenay |
1 460,00 |
9 260 |
51,000 |
062901 |
80 |
1913-1993 |
Péribonka |
612,00 |
3 288 |
11,000 |
Alcan |
46 |
1953-1998 |
Ashuapmushuan |
298,00 |
2 810 |
47,300 |
061901 |
43 |
1953-1996 |
Mistassibi |
198,80 |
1 560 |
22,700 |
062101 |
43 |
1953-1996 |
Mistassini |
195,00 |
2 000 |
17,700 |
062102 |
43 |
1953-1996 |
Manouane |
82,87 |
893 |
12,100 |
062209 |
16 |
1980-1996 |
Chicoutimi |
49,80 |
1 080 |
0,710 |
061004 |
86 |
1910-1996 |
Métabetchouane |
47,00 |
1 220 |
5,090 |
061502 |
32 |
1964-1996 |
Sainte-Marguerite |
30,60 |
575 |
2,650 |
062802 |
20 |
1976-1996 |
aux Sables |
23,65 |
265 |
3,940 |
061023 |
24 |
1972-1996 |
Petite Péribonka |
18,99 |
183 |
4,510 |
061801 |
22 |
1974-1996 |
Petit Saguenay |
14,60 |
212 |
0,962 |
060101 |
22 |
1974-1996 |
Ouiatchouane |
11,50 |
107 |
0,355 |
061602 |
30 |
1966-1996 |
Ha! Ha! |
7,90 |
108 |
0,894 |
060601 |
20 |
1976-1996 |
aux Saumons |
7,68 |
114 |
0,341 |
061909 |
14 |
1982-1996 |
Source : Direction du milieu hydrique, ministère de l’Environnement et, pour la rivière Péribonka, Énergie Électrique Québec (Alcan).
1. Il faut consulter l’annuaire hydrologique 1994-1995 du ministère de l’Environnement pour connaître l’endroit exact de la station de mesure.
Le tableau qui suit présente les lacs les plus connus de la région avec leur superficie et leurs principales vocations ou utilisations. Plusieurs autres lacs sont présents dans la région. On peut consulter le ministère de l’Environnement pour connaître leurs caractéristiques.
Tableau 2.2 : Vocation et utilisation des principaux lacs de la région
Lac |
Superficie (km2) |
Vocation/Utilisation |
Saint-Jean |
1 041,18 |
pêche, villégiature, réservoir, activités récréotouristiques |
Pipmuacan |
779,59 |
réservoir, pêche |
Manouane |
461,02 |
réservoir, pêche |
Plétipi |
339,29 |
pêche |
Péribonka |
264,18 |
réservoir, pêche |
Kénogami |
51,80 |
villégiature, réservoir, pêche |
Commissaires, des |
28,49 |
réservoir, villégiature, pêche |
Chigoubiche |
28,23 |
villégiature, pêche |
Grandes Pointes, aux |
6,99 |
villégiature, pêche |
Otis |
5,46 |
villégiature, pêche |
Bouchette |
5,26 |
villégiature, pêche |
Source : Direction du milieu hydrique et Direction régionale du Saguenay–Lac-Saint-Jean, ministère de l’Environnement.
Des 324 barrages érigés dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, 30,6 % servent à des fins de villégiature et 61,4 % sont des propriétés privées. Pour plus de détails, on peut consulter le tableau A.1 en annexe.
Cette région possède 76 barrages de plus de 10 mètres de haut. Plus de la moitié de ceux-ci (60,5 %) sont la propriété de la Société d’électrolyse et de chimie Alcan Limitée, qui les exploite à des fins de production d’électricité. Voici quelques ouvrages parmi les plus hauts de la région :
Site |
Propriétaire |
Hauteur |
---|---|---|
Passes Dangereuses |
Alcan |
59 |
Chute à Caron |
Alcan |
54 |
Chute des Georges (digue) |
Abitibi-Consolidated |
54 |
Isle-Maligne |
Alcan |
44 |
Jim-Gray (digue) |
Abitibi-Consolidated |
40 |
Chute à la Savane |
Alcan |
39 |
Shipshaw |
Alcan |
35 |
Source : Données préliminaires obtenues d’un inventaire de terrain réalisé par le ministère de l’Environnement et de la Faune à l’été 1998 relevant les barrages d’une hauteur de 1 mètre et plus sur les cours d’eau naturels, Direction de l’hydraulique du ministère de l’Environnement.
Par ailleurs, cette région est aussi caractérisée par onze grandes retenues d’eau de plus de 100 millions de mètres cubes. En voici la liste :
Lac/Réservoir |
Exploitant |
Volume de retenu |
---|---|---|
Pipmuacan |
Hydro-Québec |
13 900 |
Saint-Jean |
Alcan |
5 400 |
Péribonka |
Alcan |
5 200 |
Manouane |
Alcan |
2 800 |
Chute du Diable |
Alcan |
1 400 |
Chute à Caron/Shipshaw |
Alcan |
810 |
Chute à la Savane |
Alcan |
715 |
Onatchiway |
Abitibi-Consolidated |
420 |
Kénogami |
Gouvernement du Québec |
380 |
Lamothe |
Abitibi-Consolidated |
180 |
Commissaires, des |
Gouvernement du Québec |
130 |
Source : Données préliminaires obtenues d’un inventaire de terrain réalisé par le ministère de l’Environnement et de la Faune à l’été 1998 relevant les barrages d’une hauteur de un mètre et plus sur les cours d’eau naturels, Direction de l’hydraulique du ministère de l’Environnement.
Il faut signaler que le réservoir Pipmuacan, exploité par la société Hydro-Québec, se déverse presque en totalité dans la rivière Bersimis, située dans la région Côte-Nord. Une faible quantité d’eau continue de s’écouler dans la rivière Shipshaw via le barrage Pamouscachiou. Ce volume est équivalent à celui qui coulait autrefois dans cette rivière, avant la construction du réservoir Pipmuacan.
Afin de réduire l’impact des crues extrêmes à un niveau acceptable de sécurité pour la population, diverses pistes de solutions ont été analysées, notamment l’aménagement d’ouvrages de retenue dans le bassin amont du réservoir Kénogami. Cette option prend également en compte la production hydroélectrique qui, sans compromettre la gestion sécuritaire des crues, permettrait de financer ces ouvrages en partie. Le Comité provisoire du lac réservoir Kénogami (CPLRK) recommande une étude de faisabilité environnementale, économique et sociale sur les projets de réservoirs en amont et préconise également d’analyser l’opportunité d’augmenter la capacité hydraulique des rivières Chicoutimi et aux Sables.
La carte qui suit illustre la qualité de l’eau mesurée au cours des étés 1995 à 1997 aux stations d’échantillonnage du ministère de l’Environnement situées dans la région administrative Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les résultats ont été obtenus à partir de l’indice bactériologique et physico-chimique de l’eau (IQBP), qui intègre les neuf indicateurs suivants : azote ammoniacal, chlorophylle a, coliformes fécaux, demande biochimique en oxygène, matières en suspension, nitrites et nitrates, phosphore total, saturation en oxygène et turbidité.
Carte 3.1 : Qualité de l’eau des rivières de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean
La qualité de l’eau d’une rivière est directement liée aux activités qui ont lieu dans son bassin hydrographique. Le tableau 3.1 présente les pressions de pollution les plus significatives pour les bassins des rivières de la région : la superficie cultivée, la densité animale, le nombre d’industries avec rejets au cours d’eau, la population totale, le pourcentage de cette population qui est raccordée à un réseau d’égouts et le pourcentage de cette même population qui est desservie par une station municipale d’épuration des eaux usées.
Les problématiques particulières sont présentées par bassin versant à la section 3.2. Une liste des publications récentes du ministère de l’Environnement se rapportant aux rivières de la région est incluse à la section 3.3.
Bassin |
Superficie du bassin |
Superficie cultivée1 |
Cheptel1 |
Industries avec rejets au cours d’eau2 |
Population totale |
Population desservie par3 : |
|
un réseau d’égouts |
une station d’épuration |
||||||
Saguenay |
85 520 |
1,2 |
0,6 |
54 |
286 649 |
85 |
68 |
u.a. : unités animales. Le cheptel est rapporté en unités animales, c’est-à-dire l’équivalent d’un poids de 500 kg. À titre d’exemple, une unité animale équivaut à une vache ou 4 truies ou 125 poules ou 1 500 cailles, etc. (Règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole).
Du côté de l’assainissement des eaux usées municipales, les principales interventions ont été réalisées, y compris la station d’épuration de Chicoutimi, qui a été mise en fonction en mai 1999. Comme projet d’importance, il ne reste que des travaux correctifs à apporter au poste de pompage du secteur sud d’Alma (18 000 personnes). En effet, des problèmes au poste de pompage principal entraînent depuis plusieurs années le déversement d’eaux usées brutes dans la Petite Décharge, déjà lourdement hypothéquée par le flottage du bois sur la rivière, lequel a cependant cessé à la fin de 1995, les rejets de la fabrique de pâtes et papiers Abitibi-Consolidated et la confluence des eaux de la rivière Bédard (tributaire agricole). L’impact de ces sources de détérioration est amplifié par les faibles débits d’eau de la rivière régularisés par l’Alcan au profit de la Grande Décharge.
Des 346 lacs visités dans cette région, 3,5 % sont acides (pH = 5,5), 12,1 % sont en transition (5,5 < pH = 6) et le reste (84,4 %) sont non acides. C’est néanmoins une des régions les moins affectées par l’acidification des eaux de surface.
Dans tous les lacs visités, les dorés de moyenne et grande taille et les grands brochets de moyenne et grande taille ont montré des teneurs en mercure dépassant la norme pour consommation humaine de 0,5 mg/kg. Pour connaître les recommandations de consommation, on peut se référer au Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce, réalisé conjointement par le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux, et au dépliant Connaissez-vous les Oméga 3?, réalisé conjointement par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux.
HÉBERT, S., 1995. Qualité des eaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean, 1979 - 1992, Québec, Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, rapport no QE-92, Envirodoq EN950010, 58 p., 15 annexes.
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE, 1995. Qualité des eaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean, 1979-1992, Québec, Ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, Envirodoq EN950011, 12 p.
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