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La qualité de l'eau et les usages récréatifsLes conséquences de la pollution : des risques à la santé et à la qualité de vieLa qualité de l’eau suscite des inquiétudes quand il est question d’eau potable. Là ne s’arrêtent toutefois pas les impacts de la pollution microbienne. Même s’ils sont moins aigus que dans le cas de l’eau potable, les risques pour la santé encourus lors d’activités récréatives ne sont pas négligeables. En plus de ces problèmes sanitaires, d’importantes incidences socio-économiques découlent de la contamination de l’eau. Par exemple, l’occupation et la valeur des zones riveraines en souffrent et font subir des pertes aux usagers. En bout de ligne, c’est la qualité de vie des citoyens et de leur rapport à l’environnement qui sont affectés par la perte des usages récréatifs.
La conséquence directe de la contamination microbienne des eaux de surface est le risque pour la santé des baigneurs et des autres adeptes d’activités aquatiques. Ceux-ci s’exposent à des infections aux yeux, aux oreilles, à la peau et à des troubles gastro-intestinaux. Des virus intestinaux, des bactéries et d’autres microorganismes sont susceptibles de causer ces gastro-entérites. L’indicateur de qualité bactériologique basé sur les coliformes fécaux a ses limites et ne suffit pas à protéger complètement de tous les risques déjà mentionnés. Par exemple, la dermatite du baigneur, une affection bénigne de la peau causée par des parasites présents chez des escargots aquatiques, survient parfois en fréquentant des plages considérées comme de bonne qualité d’après les concentrations en coliformes fécaux. Malgré tout, la surveillance de la qualité bactériologique des plages demeure le meilleur moyen de prévention des problèmes de santé. Il est donc important de s’enquérir de la qualité de l’eau d’un site avant d’y pratiquer une activité entraînant un contact avec l’eau. Les incidences socio-économiques En plus des risques pour la santé, la contamination du fleuve Saint-Laurent, des lacs et des rivières entraîne des conséquences socio-économiques qui sont rarement prises en considération. Au fil des ans, la pollution de l’eau a mené à la dégradation et à l’abandon de nombreuses zones riveraines, autant en milieu urbain que rural. En effet, l’insalubrité de certaines rivières a motivé de nombreux riverains à quitter des lieux pourtant très prisés au départ et à rechercher un milieu plus conforme à leurs exigences de qualité de vie. Certaines zones riveraines sont parfois devenues des sites de disposition d’ordures, d’entreposage de matériaux divers ou encore des quartiers dégradés. Ces zones de faible valeur foncière ont fait l’objet de peu d’investissements en infrastructures ou en restauration, ce qui les a rendus encore moins attrayants pour les résidants habituels ou potentiels.
Des dizaines de plages qui offraient à tous un loisir gratuit ont été désertées à cause de l’insalubrité de l’eau. De tout temps, la baignade a été une activité récréative très populaire et la plage, un lieu de convergence privilégié de la vie sociale. Les détériorations des dernières décennies ont imposé de sérieuses contraintes à ces loisirs familiaux, ou en ont déplacé les lieux d’exercice. Les plages fréquentées sont pourtant reconnues pour entraîner des retombées économiques importantes. Aux États-Unis, on considère que les plages constituent l’élément clé de l’industrie touristique. En 1994, une étude du U.S. Army Corps of Engineers estimait à 12 milliards de dollars US et à 600 000 emplois les retombées de la fréquentation des sites récréatifs situés sur les rives des plans d’eau placés sous sa juridiction. Les visiteurs y dépensent en moyenne 64 $ US en comparaison de chaque dollar consacré au fonctionnement et à l’entretien des sites. Cet exemple illustre l’importance des pertes financières reliées à la détérioration de la qualité de l’eau des plages, sans compter la diminution de la qualité de vie des citoyens. La plage des « Foulons » à Québec vers 1960
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