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Aires protégées au Québec
Les provinces naturelles

Niveau I du cadre écologique de référence du Québec

Aires protégées au Québec - Couverture - Photo Michel BoulianneAvant-propos

L’élaboration d’une stratégie québécoise sur les aires protégées suppose la préparation d’un ensemble de documents comprenant des portraits de situation, des réflexions et des orientations stratégiques, de même que l’établissement de moyens d’intervention et d’éléments de mise en œuvre.

Un des grands défis que comporte la création d’un réseau d’aires protégées représentatif de la diversité biologique est de pouvoir définir en quoi consiste cette biodiversité à divers niveaux de perception du territoire québécois. Le présent document, intitulé « Les provinces naturelles - niveau I du cadre écologique de référence du Québec », répond à cette exigence scientifique et représente aussi un outil partageable par tous les intervenants concernés. Le texte qui suit aborde la biodiversité du Québec à l’échelle du paysage territorial. Il présente les principaux descripteurs pour les treize provinces naturelles, lesquelles constituent le niveau de perception le plus élevé du cadre écologique de référence. Chacune des provinces naturelles est décrite à partir de ces descripteurs.

Ce document a été élaboré par le ministère de l’Environnement du Québec. Il a fait l’objet de nombreuses discussions avec les principaux acteurs scientifiques du Québec en ce domaine. Il a aussi été soumis à une consultation auprès de représentants de la Société de la faune et des parcs du Québec et du ministère des Ressources naturelles.

Léopold Gaudreau
Ministère de l’Environnement
Responsable de la préparation du projet de stratégie

Table des matières

Introduction

Le Québec est un grand territoire aux multiples facettes écologiques. Le climat passe de tempéré au sud à polaire au nord. Cela est souligné par les grandes zones de végétation s’étendant successivement de la forêt feuillue, au sud, à la grande forêt boréale résineuse et à la toundra nordique. Bien qu’ils ne soient pas les plus contrastés au monde, les reliefs du Québec présentent des grands ensembles bien tranchés, comme les plaines uniformes des basses-terres, les plateaux disséqués, les hauts massifs du bouclier canadien ou encore les chaînons montagneux des Appalaches, etc. La géologie du socle et les glaciations du quaternaire contribuent également beaucoup à la mosaïque écologique du Québec.

Même s’il possède une nature diversifiée étalée sur de grands espaces aux horizons illimités, le Québec n’échappe pas aux problèmes environnementaux cruciaux de cette fin de siècle. Aussi sommes-nous en droit de nous poser certaines questions sur la santé des écosystèmes. Peut-on continuer à exploiter la forêt comme on le fait actuellement, même dans une optique de développement durable ? Est-il possible de maintenir le rendement des terres agricoles et l’intégrité des écosystèmes aquatiques ? Les espèces indigènes de la flore et de la faune et leurs habitats subsisteront-ils encore longtemps ? Pour éviter que les écosystèmes subissent des dommages irréversibles, nous devons connaître leur nature, leur diversité et leur répartition spatiale. Cela nous amène à adopter une perspective géographique dans laquelle le territoire est découpé selon une logique écologique, elle-même inscrite dans une perspective nord-américaine, pour faciliter les échanges en gestion écologique du territoire et des ressources.

La régionalisation écologique en Amérique du Nord

En 1994, dans la foulée de l’Accord nord-américain de libre-échange (ALENA), le Canada, les États-Unis et le Mexique ont créé la Commission de coopération environnementale (CCE), un organisme chargé de s’attaquer aux problèmes environnementaux communs. La première tâche de la CCE a été de réaliser une régionalisation écologique des trois pays, laquelle présente la nature, l’état et l’évolution des principaux écosystèmes (CCE, 1997). Ainsi, l’Amérique du Nord a successivement été divisée en 15 grandes régions écologiques de niveau I (figure 1), puis en 52 régions écologiques de niveau II.

Parallèlement à ces travaux, le gouvernement canadien définissait un cadre écologique national comportant des unités géographiques à deux niveaux (Groupe de travail sur la stratification écologique, 1995). Quinze des 52 régions écologiques correspondant au niveau II nord-américain se trouvent au Canada ; ces 15 régions, nommées écozones, constituent le niveau I canadien (figure 2). Elles ont été, à leur tour, subdivisées en 194 écorégions qui constituent le niveau II canadien et le niveau III nord-américain.

Pour le territoire québécois, la cartographie de ce dernier niveau a été réalisée par le ministère de l’Environnement, en collaboration avec les autorités fédérales responsables. L’exercice a abouti à la définition de 13 unités territoriales, les provinces naturelles (figure 3). Ces dernières constituent le niveau I du cadre écologique de référence du Québec (Ducruc et al., 1995) et, par le fait même, s’inscrivent dans l’approche de régionalisation écologique hiérarchique du continent nord-américain. Cela présente l’avantage considérable de faciliter les discussions, les échanges d’information, les actions concertées d’une frontière à l’autre et d’envisager la protection de l’environnement en Amérique du Nord dans une perspective commune.

Figure 1 : Les régions écologiques de l'Amérique du Nord

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Source : Commission de coopération environnementale, 1997.

Figure 2 : Les écozones terrestres du Canada

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Source : Groupe de travail sur la stratification écologique, 1995.

Figure 3 : Les provinces naturelles du Québec

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Source : Ministère de l'Environnement, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, février 1999.

Table des matières

Le cadre écologique de référence du Québec

Le cadre écologique de référence du Québec (CERQ) est un outil de cartographie et de classification écologiques du territoire. Dans une approche globale et hiérarchique, il reconnaît les écosystèmes terrestres et les hydrosystèmes comme des entités spatiales dont il est possible d’obtenir la cartographie selon plusieurs niveaux de perception (figures 4 et 5).

Bien ancrées dans la hiérarchie nord-américaine, les provinces naturelles constituent le niveau le plus élevé (niveau I) du CERQ. Ce sont des unités de grande superficie (de l’ordre de 105 km2). Leur cartographie repose, en grande partie, sur la recherche de contrastes et de différences dans la physiographie dont l’histoire géologique est, dans bien des cas, le révélateur privilégié. Les provinces naturelles sont des unités écologiques fonctionnelles de haut niveau (grands écosystèmes) induites par une structure spatiale particulière, exprimée au travers de la nature du socle rocheux, de la configuration du relief, de l’hydrographie, des dépôts de surface, du climat, de la végétation, etc. Leur description reposera donc principalement sur ces variables.

Figure 4 : Écosystèmes terrestres : les niveaux de perception

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Cliquez pour agrandir - Figure 4 : Écosystèmes terrestres: les niveaux de perception Cat. IV - VIII
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Source : Ministère de l'Environnement, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, février 1999.

Figure 5 : Hydrosystèmes d'eau courante : les niveaux de perception

Cliquez pour agrandir - Figure 5 : Hydrosystèmes d'eau courante : les niveaux de perception.
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Source : Ministère de l'Environnement, Direction de la conservation et du patrimoine écologique, février 1999.  

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