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Portrait global de la qualité des eaux au QuébecÉdition 2000 État et tendances de la qualité de l'eau en 2000 |
Élément limitant la croissance du phytoplancton et des autres plantes aquatiques, le phosphore cause leutrophisation des eaux de surface. Afin de réduire la charge en phosphore des cours deau, de nombreuses stations dépuration municipales effectuent la déphosphatation des eaux usées. Le seuil de leutrophisation se situe à 0,03 mg/L de phosphore total. Les teneurs en phosphore total sont faibles (<0,03 mg/L) dans les rivières en périphérie des grands centres québécois. La majorité des rivières des bassins agricoles présentent de fortes concentrations de phosphore (>0,05 mg/L) et la plupart d'entre elles sont caractérisées par des concentrations en phosphore supérieures à 0,1 mg/L, suggérant que les charges d'origine agricole contribuent nettement aux apports de phosphore dans les eaux de surface. Au total, environ la moitié des stations ont des médianes supérieures au seuil de 0,03 mg/L.
Phosphore total - médianes estivales (1997-1998)
L'analyse des séries chronologiques montre que, globalement, les concentrations de phosphore ont diminué dans les rivières pendant la période 1988-1998, en continuité avec la tendance observée depuis le début des années 1980. Pendant cette période, des mesures ont été mises en place afin de réduire les charges de phosphore aux cours d'eau. Parmi celles-ci, la construction et la mise en service de nombreuses stations d'épuration des eaux grâce aux programmes PAEQ et PADEM, ainsi que la construction de structures d'entreposage adéquates pour les fumiers et les lisiers grâce aux programmes PAAGF et PAIA. De plus, de 1988 à 1998, on note une diminution de l'utilisation des engrais phosphorés.
Phosphore total - tendances 1988-1998
Pigment végétal responsable de la photosynthèse, la chlorophylle «a» est utilisée comme indice de la biomasse phytoplanctonique. Des valeurs élevées de chlorophylle, tout comme celles du phosphore, seraient symptomatiques d'un problème d'eutrophisation. Les rivières des régions agricoles affichent des médianes généralement supérieures à 5 mg/m3. De plus, des concentrations supérieures à 15 mg/m3 sont observés dans les principaux bassins agricoles recevant d'importantes charges de phosphore. Ces valeurs élevées pourraient refléter des problèmes d'eutrophisation dans ces bassins. Au total, plus de la moitié des stations affichent des teneurs relativement élevées, soit égales ou supérieures à 10 mg/m3. Les séries chronologiques disponibles n'ont pas permis une couverture adéquate du territoire.
Chlorophylle «a» totale - médianes estivales (1997-1998)
Les nitrites-nitrates constituent la forme la plus abondante de lazote. Généralement présents en faible concentration dans les eaux de surface, les nitrites-nitrates peuvent causer la méthémoglobinémie chez les nouveau-nés. Un seuil de 10 mg/L a été établi pour leau brute dapprovisionnement. Cette valeur n'est que très rarement observée dans les eaux de surface. La très grande majorité des stations échantillonnées affichent des médianes estivales supérieures à 0,2 mg/L. Ce sont également les rivières des bassins agricoles qui montrent les valeurs les plus élevées (> 0,5 mg/L), suggérant que, tout comme le phosphore, les nitrites-nitrates seraient d'origine agricole. Le seuil de 10 mg/L est toutefois dépassé en certains endroits dans les eaux souterraines servant à l'alimentation en eau potable.
Nitrites-nitrates - médianes estivales (1997-1998)
Les séries chronologiques montrent que les concentrations de nitrites-nitrates dans les rivières ont commencé à diminuer au cours de la période 1988-1998. Cette baisse est probablement attribuable à une certaine stabilisation dans l'utilisation des engrais minéraux et à une diminution des pertes directes provenant des fumiers et des lisiers due à la construction de structures d'entreposage.
Nitrites-nitrates - tendances 1988-1998
Le cas des nitrites-nitrates est particulier. Les séries chronologiques de 1988 à 1998 des autres descripteurs de qualité de l'eau confirment généralement les tendances observées à plus long terme. Toutefois, dans le cas des nitrites-nitrates, les tendances à long terme (1979-1999) sont à la hausse compte tenu, entre autres, de la forte augmentation de l'utilisation des engrais azotés jusqu'à la fin des années 1980. Donc, la diminution observée entre 1988 et 1998 constitue une amélioration notable, mais cette tendance peut s'inverser à nouveau si l'utilisation des engrais azotés augmente au cours des prochaines années.
Nitrites-nitrates - tendances 1979-1999
Les matières en suspension (MES) désignent les particules présentes dans leau. Elles constituent un facteur important sur le plan esthétique, car elles contribuent à la turbidité de leau qui est toujours perçue négativement. Les rivières en périphérie des grands centres (Outaouais, Saguenay Lac-Saint-Jean et Gaspésie) présentent des valeurs faibles de MES. Dans le Témiscamingue, les sols argileux sont la principale source de l'abondance des MES dans les eaux de surface. Dans l'ensemble, les concentrations de MES suivent un gradient amont-aval. Ce gradient est notamment observé dans les bassins des rivières L'Assomption et Yamaska, où les médianes sont < 6 mg/L en amont des bassins et > 41 mg/L en aval. La présence de ces concentrations élevées dans les bassins de L'Assomption et de Yamaska, deux bassins à forte activité agricole (notamment la culture du maïs), peut réfléter l'érosion des sols argileux. Ailleurs au Québec, les concentrations de MES n'atteignent des valeurs élevées que ponctuellement.
Matières en suspension (MES) - médianes estivales (1997-1998)
De toutes les séries chronologiques disponibles pour la période 1988-1998, seulement 20 séries affichent des tendances statistiquement significatives. Il est à noter que les MES sont un descripteur dont les séries chronologiques sont caractérisées par une forte variabilité, rendant difficile la mise en évidence de tendances significatives. La grande majorité de ces tendances significatives (18 séries sur 20) sont à la baisse, indiquant ainsi une amélioration de la qualité de l'eau. Plusieurs de ces tendances à la baisse sont probablement attribuables aux efforts d'assainissement de la part des municipalités et des papetières.
Matières en suspension (MES) - tendances 1988-1998
La turbidité est causée par la présence de MES, d'oxydes et d'hydroxydes métalliques, de plancton et de substances dissoutes colorées. La turbidité protège les bactéries et les virus contre les procédés municipaux de désinfection. Sur le plan sanitaire, la norme de turbidité est de une UNT (unité néphélométrique de turbidité) avant la chloration. La majorité des stations affichent des médianes estivales qui ne rencontre pas la norme. La répartition spatiale de la turbidité reflète presque en tous points celle des MES, notamment en ce qui a trait à la répartition dans les bassins des rivières L'Assomption et Yamaska.
Turbidité - médianes estivales (1997-1998)
L'analyse des séries chronologiques révèle que la turbidité, tout comme les MES, est à la baisse sur le territoire québécois. Cette tendance est attribuable, en partie, aux procédés d'assainissement et de décantation des eaux usées municipales et à la réduction notable des charges de MES à la suite des efforts d'assainissement du secteur des pâtes et papiers.
Turbidité - tendances 1988-1998
Les coliformes fécaux constituent un indicateur de pollution dorigine fécale et sont utilisés afin de définir des critères de qualité dordre sanitaire. Les normes sont de 200/100 ml pour la baignade et de 1000/100 ml pour les activités récréatives entraînant un contact secondaire avec leau (p. ex. : le canotage, la pêche ou la planche à voile). Un peu moins de la moitié des stations présentent des médianes supérieures à la norme pour la baignade et seulement quelques stations ont des médianes supérieures à 1000/100 ml. Le bassin de la rivière L'Assomption, l'embouchure de la rivière Richelieu et la rivière Saint-Charles ont une piètre qualité bactériologique (> 2000/100 ml) comparativement aux autres bassins qui présentent dans l'ensemble une très bonne qualité bactériologique (< 200/100 ml). De plus, on ne retrouve que de façon ponctuelle des stations affichant une très mauvaise qualité bactériologique (> 3500/100 ml).
Coliformes fécaux - médianes estivales (1997-1998)
Près d'une quarantaine de séries chronologiques montrent des tendances significatives. La quasi totalité de ces tendances (toutes sauf une) affiche une diminution des concentrations de coliformes. Cette prépondérance de tendances à la baisse constitue un indice encourageant quant à l'évolution de la qualité bactériologique dans les eaux de surface, et ce, entre autres à l'assainissement urbain (PAEQ/PADEM) et à un meilleur entreposage des fumiers et des lisiers (PAAGF/PAIA).
Coliformes fécaux - tendances 1988-1998
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