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État de l'écosystème aquatique, bassin versant de la rivière
Saint-François, 1991 - 1995
Assainissement des eaux
Des interventions nécessaires pour l'assainissement des eaux
En milieu urbain
Les travaux d'assainissement en milieu urbain dans le bassin versant de la rivière
Saint-François sont quasi complétés. Depuis la mise en uvre, en 1978, du
Programme d'assainissement des eaux du Québec (PAEQ), 53 stations d'épuration des eaux
usées municipales ont été construites; de ce nombre, 37 ont déjà reçu leur avis de
conformité. Parmi la dizaine de petites municipalités non raccordées à un système de
traitement, certaines font actuellement l'objet d'études dans le cadre du Programme
d'assainissement des eaux usées municipales (le PADEM, qui remplace le PAEQ depuis 1994).
Station d'épuration des eaux de la région sherbrookoise mise en
service en 1991.
Une unité de désinfection prévue en 1996 viendra réduire davantage la quantité
de coliformes fécaux déversée dans la rivière Saint-François.
Source: Régie d'assainissement des eaux de la région sherbrookoise
En 1996, avec la mise en service prévue de la station d'épuration conjointe des
municipalités de Drummondville, Saint-Nicéphore et Saint-Charles-de-Drummond, les rejets
urbains de 99 % de la population desservie par un réseau d'égouts seront traités
avant leur retour au cours d'eau. Au moment de la création du PAEQ, ce pourcentage
n'atteignait que 1 %.
En milieu industriel
Sur 130 établissements industriels déversant leurs rejets dans le bassin versant en
1991, on en comptait 48 qui étaient susceptibles d'émettre des substances toxiques. En
1996, on constate que 47 de ces entreprises se conforment aux normes technologiques de
traitement alors que la dernière a complètement éliminé ses rejets.
Afin de se conformer aux normes en vigueur, plusieurs de ces entreprises ont eu recours
à des interventions souvent peu apparentes pour la population en général. On parle
notamment de réduction à la source des charges polluantes, de réduction de la
consommation d'eau ainsi que de recyclage, de réutilisation et de prétraitement des eaux
usées. D'autres, cependant, ont dû construire des structures plus visibles. La station
d'épuration secondaire des eaux usées des papetières Cascades et de la municipalité
d'East Angus ainsi que celle de la papetière Kruger à Bromptonville en sont des
exemples.
En milieu agricole
Depuis 1988, dans le cadre du Programme d'aide à l'amélioration de la gestion des
fumiers (PAAGF), un peu plus de 8 millions de dollars ont été octroyés en aide
financière à 340 exploitants agricoles du bassin versant. Ces sommes ont servi
principalement à la construction ou à l'amélioration de structures d'entreposage des
fumiers. Dans un proche avenir, le Règlement sur la réduction de la pollution d'origine
agricole viendra encadrer l'épandage des fumiers et autres fertilisants. L'épandage
devra alors se faire conformément à des plans de fertilisation qui tiennent compte de la
protection de l'environnement.
Au cours des dernières années, le MEF a alloué plus de 1,5 million de dollars à des
projets de recherche pour diminuer l'usage des pesticides. Il collabore ainsi, avec
l'Union des producteurs agricoles, à la réalisation de la Stratégie phytosanitaire du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, qui vise une
diminution de 50 % de l'usage des pesticides entre 1992 et l'an 2000. De plus, le MEF
administre la Loi sur les pesticides, laquelle prévoit la formation des utilisateurs des
produits les plus dangereux pour l'environnement. Environ 10 000 exploitants
agricoles ont suivi cette formation.
Des efforts concrets, des signes encourageants
À partir de 1980, un grand nombre de stations d'épuration ont vu le jour dans
diverses municipalités du bassin. Notamment, la mise en service de la Station
d'épuration des eaux de la région sherbrookoise et du traitement secondaire des
effluents de l'usine Domtar à Windsor remonte à 1991. Les rejets conjoints des
papetières Cascades et de la ville d'East Angus ainsi que les rejets de la papetière
Kruger à Bromptonville font quant à eux l'objet d'un traitement secondaire depuis 1995.
Finalement, Drummondville prévoit débuter le traitement de ses eaux usées en 1996.
Les investissements consentis dans la construction d'un grand nombre de stations
d'épuration des eaux usées produisent déjà un effet positif sur la qualité de l'eau
à l'égard des paramètres conventionnels. En effet, il ressort des données colligées
jusqu'en 1995 que, de toute évidence, la turbidité et les concentrations d'azote, de
phosphore et de coliformes fécaux diminuent à plusieurs endroits dans le bassin versant.
À Sherbrooke, le phosphore et la turbidité chutent respectivement de 48 % et
25 %. De même, à Lennoxville, des baisses de l'ordre de 25 % sont
enregistrées pour l'azote, la turbidité et les coliformes fécaux. À l'embouchure de la
rivière, on parle de réductions de 39 % et 21 % pour le phosphore et la
turbidité. Quant au phosphore, on a réussi à diminuer de beaucoup la fréquence des
dépassements du critère de 0,03 mg/L associé à l'eutrophisation du milieu
aquatique, c'est-à-dire à la croissance rapide des algues et des plantes aquatiques
pouvant mener à un appauvrissement de la teneur en oxygène dans l'eau.
En ce qui concerne les coliformes fécaux, les densités diminuent d'une façon
appréciable un peu partout le long de la rivière, comme à Lennoxville et à Sherbrooke
où l'on observe des baisses de 25 % et de 39 %. Pourtant, il n'est pas rare de
noter des densités qui limitent encore la baignade et d'autres activités récréatives,
telles que le canotage ou la pêche. Des effluents non désinfectés ou des débordements
d'égouts après de fortes pluies, comme dans la rivière Magog, expliquent cette
situation. En aval de Sherbrooke, la désinfection récente de l'effluent de la station
d'épuration contribuera à améliorer davantage la qualité du milieu.
Descente en canot sur la rivière Saint-François, entre Lennoxville
et Bromptonville, organisée par la corporation de gestion CHARMES en septembre 1995.
Participation : 200 canots, 400 personnes.
Source: CHARMES
Même si plusieurs infrastructures d'assainissement existent depuis peu, il est
encourageant de constater que la qualité de l'eau au regard des paramètres
conventionnels affiche une nette amélioration. Des activités comme le canotage et la
baignade tirent déjà profit de ces gains. La diminution de la pollution devrait aussi
contribuer à améliorer l'état de l'écosystème aquatique.
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