|
Qualité des eaux des rivières Mitis, Matane, Sainte-Anne,
York, Bonaventure, Cascapédia et Nouvelle, 1979 à 1997
Portrait socio-économique
Démographie
Figure 1: Évolution de la population entre 1981 et 1996 en
amont des stations déchantillonnage, sur les rivières Mitis, Matane, Sainte-Anne,
York, Bonaventure, Cascapédia et Nouvelle (daprès Statistique Canada, recensements
1981, 1986, 1991 et 1996)
|
Cliquez pour agrandir |
Au cours de la période couverte par létude, on observe une
baisse de la population en amont des stations déchantillonnage de leau dans
tous les bassins hydrographiques (figure 1). La plus importante est celle qui se rapporte
à la rivière York, Murdochville ayant connu une diminution de plus de 50 % de sa
population depuis 1981. Le bassin de la rivière Mitis a pour sa part enregistré une
baisse de lordre de 16 %, laquelle est manifeste dans chacune des municipalités,
selon des taux variables. Les baisses observées dans les autres bassins à létude
ont moins dampleur, de 3 % à 10 %.
Agriculture
Le calcul des statistiques agricoles a été effectué pour toute
municipalité ayant plus de 5 % de son territoire sur un des bassins versants visés par
létude et 5 hectares au moins en culture. La région du Bas-Saint-Laurent est
assurément plus agricole que celle de la Gaspésie. Le bassin de la rivière Mitis est
celui où les activités agricoles sont les plus importantes : plus de 13 000 unités
animales et 18 000 hectares en culture, ce qui correspond à une densité de 0,7
unité animale par hectare. On trouve aussi un cheptel dune certaine importance dans
le bassin de la rivière Matane. En Gaspésie, toutefois, lagriculture est
marginale.
De manière générale, on observe que lagriculture est en perte
de vitesse depuis 1976 (figure 2) dans les bassins des régions étudiées, sauf dans
celui de la rivière Bonaventure, où lon note une augmentation de lordre de
63 % des superficies en culture. Le nombre dhectares cultivés y est néanmoins
peu important (figure 3). Dans le bassin de la rivière Mitis, la baisse du cheptel
et des cultures, enregistrée en 1986, est suivie dune remontée en 1996.
Figure 2: Évolution du cheptel entre 1976 et 1996 dans les
bassins des rivières Mitis, Matane, Sainte-Anne, York, Bonaventure, Cascapédia et
Nouvelle (daprès Statistique Canada, recensements 1976, 1986 et 1996) |
Figure 3: Évolution des superficies cultivées entre 1976
et 1996 dans les bassins des rivières Mitis, Matane, Sainte-Anne, York, Bonaventure,
Cascapédia et Nouvelle (daprès Statistique Canada, recensements 1976, 1986 et
1996) |
|
|
Cliquez pour agrandir |
Exploitation forestière
Lexploitation de la forêt sur le territoire à létude est
plus importante que les activités agricoles. À titre de comparaison, on note que les
superficies de coupes annuelles sont plus grandes que les superficies cultivées sur les
bassins des rivières Sainte-Anne, York, Cascapédia et Nouvelle.
Tableau 1: Superficie des bassins hydrographiques des rivières à
l'étude et statistiques se rapportant aux activités socio-économiques pouvant avoir une
influence sur la qualité de l'eau.
Bassin versant |
Superficie totale du
bassin
km2 |
Exploitation
forestière 1988-1994*
ha |
% du bassin avec coupes
de 1988-1994*
% |
Superficies cultivées
1996 ha |
Cheptel
unité
animale |
Entreprise industrielle
avec rejets liquides
nb |
Population en amont de la station
d'échantillonnage
nb |
Mitis |
1 812 |
8 966 |
4 |
18 321 |
13 190 |
0 |
7 907 |
Matane |
1 692 |
12 855 |
5 |
5 173 |
3 118 |
0 |
5 097 |
Sainte-Anne |
833 |
4 268 |
3 |
148 |
80 |
0 |
5 824 |
York |
1 065 |
4 146 |
4 |
7 |
5 |
1 |
1 595 |
Bonaventure |
2 391 |
11 127 |
4 |
1 922 |
686 |
0 |
565 |
Cascapédia |
3 172 |
26 951 |
8 |
347 |
250 |
0 |
261 |
Nouvelle |
1 196 |
15 867 |
9 |
1 020 |
590 |
0 |
0 |
1 km2 = 100 hectares (ha)
* Les données du ministère des Ressources naturelles
(Service des inventaires forestiers, 1997) impliquent des superficies de bassin versant
plus grandes que la superficie réelle parce que le ministère englobe sous un nom de
bassin principal plusieurs autres petits bassins de très faibles importances de sorte à
ce que tout le territoire de la province de Québec puisse être subdivisé en un nombre
raisonnable d'unités de bassins, voire unités de gestion.
Entreprise industrielle polluante
Dans les bassins hydrographiques à létude, le ministère de
l'Environnement a identifié une seule entreprise industrielle susceptible de porter
atteinte au cours deau dans lequel elle achemine ses eaux usées. Lentreprise Mines
et exploration Noranda inc., Division Mines Gaspé de Murdochville, exploite une
fonderie de cuivre et un concentrateur de minerais aux abords de la rivière York. Les
eaux usées de Mines Gaspé proviennent principalement du surplus des parcs à résidus,
où sont entreposés les résidus du concentrateur, des eaux dexhaure et des eaux de
refroidissement. Le complexe minier est établi à même le lit du ruisseau Porphyre. Ces
eaux sont caractérisées par un débit très important (plus de 100 000 m3/j),
par des concentrations élevées en certains métaux et par une conductivité très forte.
Elles sont acheminées sans traitement chimique au milieu récepteur. Rappelons quen
1982, un déversement de 3 600 tonnes dacide sulfurique concentré a entraîné
un chaulage intensif de la rivière York du 12 juin au 7 septembre. Dans les bassins
étudiés, dautres entreprises industrielles ont des rejets pouvant nuire au milieu
aquatique, mais ceux-ci sont acheminés à la mer. Il nen sera donc pas question
dans le présent rapport.
Les piscicultures ne sont pas considérées comme des entreprises
industrielles dans les inventaires du ministère de l'Environnement. Néanmoins, elles
sont généralement la source dapports non négligeables en phosphore et en matière
organique. Dans les bassins à létude, la station piscicole de Gaspé envoie ses
rejets dans la rivière York, en aval de la station déchantillonnage, et la
pisciculture SAUKEB inc. achemine ses eaux usées à lembouchure de la
rivière Nouvelle, dans la baie des Chaleurs. Linfluence de ces rejets nest
donc pas perceptible aux stations déchantillonnage.
|