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État de l'écosystème aquatique du bassin de la rivière Chaudière - 1996Des indicateurs qui en disent longLes polluants rejetés en rivière, qu'ils soient de nature urbaine, industrielle ou agricole (matières en suspension, matière organique, azote, phosphore, bactéries, métaux, acides gras et résiniques, composés organochlorés, etc.) affectent considérablement la qualité du milieu aquatique. En provoquant l'apparition de nouveaux composés ou l'accroissement excessif de la concentration de substances déjà présentes naturellement, les polluants risquent non seulement d'affecter les usages liés au milieu, mais aussi d'entraîner un déséquilibre de l'écosystème aquatique. L'un des grands déséquilibres que les contaminants peuvent engendrer au sein des communautés aquatiques est l'accroissement du nombre d'organismes tolérants à la pollution. Ce nombre, dans le cas des poissons, approche ou dépasse 60 % à certains endroits de la rivière Chaudière alors que leur proportion est habituellement inférieure ou égale à 25 % dans les milieux non perturbés par la pollution ou par la dégradation des habitats. Des paramètres transformés en indicesL'azote, le phosphore, la matière organique, et les bactéries coliformes, regroupés sous le vocable « paramètres conventionnels », sont des substances qui se retrouvent à l'état naturel dans les cours d'eau. Les activités humaines peuvent toutefois entraîner une augmentation de leur concentration à des niveaux qui affectent la vie aquatique ou qui empêchent les usages comme la baignade. L'étude de dix paramètres conventionnels dans le bassin de la rivière Chaudière a permis de calculer un indice de la qualité de l'eau. La valeur de cet indice détermine, selon un classement en cinq catégories, si la qualité de l'eau est bonne, satisfaisante, douteuse, mauvaise ou très mauvaise. Les bandes riveraines naturelles: des habitats essentiels
Les bandes riveraines naturelles de la haute Chaudière, dominées
par la forêt, créent des habitats de très grande qualité pour la faune aquatique. À son état naturel, la végétation riveraine contribue largement au maintien d'écosystèmes riverains aquatiques de qualité. En plus de freiner l'érosion des sols et de jouer un rôle clé dans la limitation de la pollution diffuse - rétention et filtration des sédiments, des particules organiques et des contaminants transportés par les eaux de ruissellement - la végétation riveraine offre nourriture et habitats complexes et diversifiés favorables aux communautés benthiques et piscicoles. Source de nourriture, les feuilles, aiguilles et débris ligneux qui tombent à l'eau forment aussi des amas de débris organiques qui servent de sites de ponte, de croissance, de repos et de refuge pour le benthos. De plus, les débris grossiers comme les arbres et les branches de même que les souches d'arbres en bordure des rives créent des zones d'eau stagnante comptant parmi les habitats préférés des poissons. C'est en complexifiant et en diversifiant le milieu que ces débris ligneux augmentent la qualité de l'habitat du poisson. On découvre souvent des communautés piscicoles de grande diversité là où les habitats sont les plus variés. ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DES BANDES RIVERAINES DE LA RIVIÈRE CHAUDIÈRE
Les organisme aquatiques : des témoins de premier planLe benthos et les poissons sont des organismes vivants sensibles aux conditions chimiques et physiques passées et actuelles de l'écosystème aquatique dans lequel ils vivent. C'est pourquoi l'étude de ces communautés fournit des indications précieuses sur l'état de santé du milieu. À partir de données comme la diversité, l'abondance, le nombre d'espèces sensibles à la pollution ou, dans le cas des poissons, la fréquence des anomalies, il est possible de déterminer ce qu'on appelle des indices d'intégrité du milieu. De tels indices calculés dans le bassin versant de la rivière Chaudière se veulent donc la synthèse des renseignements les plus pertinents permettant de statuer sur l'état de santé général de l'écosystème aquatique.
Les organismes benthiques, ou benthos, sont des macroinvertébrés qui vivent au fond des lacs ou des cours d'eau, tels que mollusques, vers, larves d'insectes(photo du bas), etc. Ils constituent la principale source de nourriture pour les poissons. Pour récolter un échantillon de benthos représentatif de la communauté qui vit dans le milieu, on se sert de substrats artificiels (photo du haut) déposés durant huit semaines dans la zone littorale des cours d'eau.
Le suivi des substances toxiques dans le milieu s'effectue à l'aide de « traceurs » placés dans l'eau durant deux à quatre semaines. Deux types de traceurs, soit les mousses aquatiques (sachets accolés aux parois de la cage sur la photo) et les cellules à dialyse (tubes transparents renfermant un solvant), ont été utilisés pour déceler des substances présentes dans l'eau en quantité trop infime pour y être mesurées directement : métaux, BPC et pesticides organochlorés, HAP, acides gras et résiniques, phtalates et autres composés organiques.
La proportion de poissons affectés par des anomalies - déformations (photo), marques d'érosion sur les nageoires, lésions, tumeurs - est considérée comme un bon indicateur de la présence de sédiments contaminés, d'effluents insuffisamment ou non traités et de stress intermittents tels que les rejets d'égouts unitaires ou les eaux de ruissellement. Un taux d'anomalies dépassant 5 % indique une communauté de poissons dont l'état de santé est précaire. En collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, le MEF édite le Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce. Dans ce document disponible exclusivement sur internet, le Ministère fournit des recommandations relatives à la consommation de plusieurs espèces de poissons pêchées au Québec. Pour des renseignements particuliers, contactez le bureau de la Direction régionale de la Chaudière - Appalaches (418) 386-8000 ou celui de la Direction régionale de l'Estrie (819) 820-3882. |
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