Note d'instructions
Projet de recherche et d’expérimentation sur l’agriculture durable impliquant l’utilisation de pesticides dans le littoral du lac Saint Pierre
(avril 2019)
Cette note d’instructions est utilisée pour assister les analystes des directions régionales du Ministère dans le traitement des demandes d'autorisation ministérielle.
Référence légale
ou administrative :
Loi sur les pesticides (chapitre P-9.3)
Code de gestion des pesticides (chapitre P-9.3, r. 1)
Loi sur la qualité de l’environnement (chapitre Q-2)
Contexte :
Le lac Saint-Pierre est un écosystème unique dont l’état de santé est
préoccupant. Cette situation est causée, en partie, par l’évolution des
pratiques agricoles qui se déroulent sur environ 5 000 hectares de son
littoral. Le gouvernement travaille à mettre en œuvre des solutions pour
réduire l’empreinte de cette activité économique sur cet écosystème. Ainsi,
à compter du printemps 2019, le Pôle d’expertise multidisciplinaire en
gestion durable du littoral du lac Saint-Pierre veut réaliser un projet
expérimental d’agriculture durable dans ce littoral et prévoit l’application
de pesticides.
Or, l’application de pesticides à des fins agricoles dans le littoral
d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau est interdite en vertu du Code de
gestion des pesticides. En effet, l’article 30 du Code de gestion des
pesticides interdit l’application de pesticides à des fins agricoles à moins
de 3 mètres d’un cours ou plan d’eau lorsque l’aire totale d’écoulement de
la partie du cours d’eau est supérieure à 2 m2. Pour l’application de
l’article 30, le Code de gestion des pesticides prévoit également que toute
distance relative à un cours ou plan d’eau est mesurée à partir de la ligne
naturelle des hautes eaux telle que définie par la Politique de protection
des rives, du littoral et des plaines inondables.
En vertu de l’article 29 de la Loi sur la qualité de l’environnement
(LQE), lorsqu’un projet visé à l’article 22 a pour objectif d’évaluer la
performance environnementale d’une nouvelle technologie ou d’une nouvelle
pratique, le ministre peut délivrer l’autorisation à des fins de recherche
et d’expérimentation et permettre à une personne de déroger à une
disposition de la LQE ou d’un règlement pris en vertu de celle-ci.
Toutefois, comme le Code de gestion des pesticides relève de la Loi sur les
pesticides, et non de la LQE, l’article 29 ne donne pas au ministre, dans le
cadre d’une autorisation délivrée à des fins de recherche et
d’expérimentation, le pouvoir de permettre à une personne de déroger à une
disposition de Loi sur les pesticides ou d’un règlement pris en vertu de
celle-ci.
Étant donné la portée de ce projet de recherche pour l’instauration de
pratiques agricoles durables susceptibles d’être moins dommageables pour la
santé de l’écosystème du lac Saint-Pierre, il est souhaitable qu’on puisse
permettre une dérogation à l’article 30 du Code de gestion des pesticides.
Instructions :
Le Ministère peut permettre à une personne de déroger à l’article 30 du
Code de gestion des pesticides lorsqu’il autorise un projet en vertu de
l’article 29 de la LQE et que ce projet a pour objectif d’évaluer la
performance environnementale d’une nouvelle pratique agricole dans le
littoral du lac Saint-Pierre. Le cas échéant, le projet doit toutefois
respecter l’ensemble des exigences législatives et réglementaires en matière
de pesticides qui lui sont applicables.
En plus de respecter les exigences relatives au contenu d’une demande
d’autorisation ministérielle énoncées dans la LQE et dans les règlements
pris en vertu de celle-ci, la demande doit également contenir les
informations exigées spécifiquement pour les travaux comportant
l’utilisation de pesticides (Directive 017).
Seul le respect de ces instructions permet l’application de cette
mesure d’exception. À défaut, les dispositions législatives et
réglementaires demeurent applicables et les personnes qui y contreviennent
sont passibles des sanctions et procédures applicables.
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