Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Recherche Quebec.ca

Critères de qualité de l'eau de surface

Les critères de qualité de l'eau de surface (MEF, 1998) servent de niveau de référence pour évaluer l'état de santé du milieu et l'atteinte des objectifs prioritaires du Ministère concernant la qualité des plans d'eau. Ils sont aussi à la base du calcul des charges de contaminants pouvant être rejetées au cours d’eau sans nuire à sa qualité (ces charges sont aussi appelées objectifs environnementaux de rejet). Les critères de qualité de l'eau ont donc été développés afin de permettre de porter un jugement critique sur la qualité des plans d'eau et des rejets ponctuels à des fins d'évaluation ou de contrôle.

Des critères de qualité de l'eau sont définis pour les contaminants susceptibles de se retrouver dans les effluents municipaux et industriels et pour un bon nombre de pesticides, ainsi que pour la toxicité globale des effluents (mesurée à l'aide de bioessais). Le document Critères de qualité de l'eau de surface (MEF, 1998) répertorie, pour plus de 300 contaminants, des critères assurant :

  • la protection de la vie aquatique;
  • la protection de la santé humaine;
  • la protection de la faune piscivore;
  • et la protection des activités récréatives.
  • Les critères de Vie aquatique d'un contaminant représentent les concentrations à ne pas dépasser dans le milieu pour protéger les organismes aquatiques des impacts attribuables à ce contaminant. Ce critère est défini pour deux durées d'exposition différentes. Le critère de vie aquatique, aigu (CVAA) indique la concentration maximale à ne pas dépasser pour protéger les organismes pendant une exposition de courte durée et le critère de vie aquatique, chronique (CVAC) indique la concentration maximale à ne pas dépasser pour protéger les organismes pendant une exposition de longue durée.

Les critères de vie aquatique sont établis à partir de données de tests de toxicité réalisés sur des organismes représentatifs de plusieurs maillons de la chaîne trophique.

  • Les critère de Santé humaine d'un contaminant représentent les concentrations à ne pas dépasser dans le milieu pour protéger les individus des impacts néfastes engendrés soit par la consommation d'eau et d'organismes aquatiques, soit par la consommation d’organismes aquatiques uniquement.

L'élaboration des critères de santé humaine prend en compte tous les effets toxiques possibles des substances incluant leur potentiel cancérigène, leur propension à se bioaccumuler, certaines contraintes esthétiques liées aux travaux ménagers ainsi que les seuils de goût et d'odeur des substances dans l'eau.

  • Les critères de Faune piscivore correspondent à la concentration d’une substance dans l’eau qui ne causera pas, sur plusieurs générations, de réduction significative de la viabilité ou de l’utilité (au sens commercial ou récréatif) d’une population animale exposée par sa consommation d’eau ou son alimentation.
  • Les critères d’Activités récréatives d'un contaminant visent à prévenir les dangers pour la santé liés à des activités aquatiques à contact primaire (baignade, planche à voile) ou à contact secondaire (canotage, pêche, navigation de plaisance). De plus, ce type de critère garantit la protection des qualités esthétiques du milieu aquatique.

 

Règles d'utilisation des critères de qualité de l'eau

Les critères de qualité de l’eau sont utilisés pour évaluer la qualité du milieu aquatique et pour définir des limites de rejet aux sources polluantes. Ils servent de base de comparaison pour évaluer la qualité du milieu en même temps que le font les études de suivi biologique sur le terrain. Tous ces outils donnent une information complémentaire et l’utilisation de l’un ne sert jamais à réduire la portée de l’autre. C’est par l’utilisation complémentaire de ces outils et par leur interprétation à l’intérieur de leurs limites respectives qu’il est possible d’assurer une protection adéquate de l’environnement aquatique.

  • Les critères de qualité servent à évaluer la qualité des eaux de surface. Ils ne doivent pas servir à évaluer directement la qualité des eaux potables traitées ni celle des eaux souterraines.
  • Les contraintes ne permettant pas le respect des critères de qualité, telles les concentrations naturelles élevées, les limites analytiques trop élevées ou l’absence de méthode analytique sont considérées dans les procédures de gestion des substances toxiques. Ces contraintes ne modifient pas la valeur d’un critère de qualité.
  • Les critères de qualité sont propres à l’usage auquel ils se rapportent.

Les usages de vie aquatique et de faune piscivore sont aussi considérés comme des usages potentiels de tous les plans d’eau. Ils doivent donc être respectés dans toutes les eaux de surface du Québec.

La consommation d’organismes aquatiques est considérée comme un usage présent ou potentiellement présent dans tous les plans d’eau, de façon à protéger la ressource pour la consommation actuelle et future. Les critères basés sur le risque pour la santé humaine considérant uniquement la consommation de poisson doivent donc être respectés dans tous les plans d’eau.

Les critères basés sur les risques pour la santé humaine considérant la consommation d’eau, qu’ils soient de nature organoleptique ou toxique, ne s’appliquent qu’aux plans d’eau où il y a une prise d’eau de consommation.

Finalement, les critères nécessaires à la protection des activités récréatives doivent être respectés au lieu spécifique de l’usage lorsqu’il s’agit d’un usage ponctuel.

Références

MEF, 1998. Critères de qualité de l’eau de surface au Québec, Québec, ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, 387 p.

MENVIQ, 1990 (rév. 1992). Méthodologie de calcul des critères de qualité de l'eau pour les substances toxiques, Québec, ministère de l'Environnement, 147 p.

MENVIQ, 1991 (rév. 1996). Méthode de calcul des objectifs environnementaux de rejet pour les contaminants du milieu aquatique, Québec, ministère de l'Environnement du Québec, 21 p.


 Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
© Gouvernement du Québec, 2024