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Portrait régional de l’eauMontréal (Région administrative 06)1. Portrait socio-économique de la région 2. Portrait quantitatif de la ressource (eau de surface) 3. Portrait qualitatif de l’eau de surface
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La région de Montréal est l’une des moins étendues du Québec. Son territoire, qui correspond à celui de la Communauté urbaine de Montréal (CUM), s'étend sur environ 500 km². Il est bordé par la rivière des Prairies et le fleuve Saint-Laurent (incluant le lac Saint-Louis) ainsi que par le lac des Deux Montagnes et la rivière des Outaouais. Ses régions limitrophes sont celles de Laval, des Laurentides, de Lanaudière et de la Montérégie.
: http://www.atlasduquebec.qc.caSource : Carte tirée de l’Atlas du Québec et de ses régions à l’adresse Internet
Avec une population estimée à plus de 1 806 000 personnes réparties dans 28 municipalités, elle est de loin la région la plus peuplée du Québec. Parmi les traits démographiques importants, on note le vieillissement de la population et la part croissante de la population immigrante. Toute la région est urbanisée, mais les secteurs à forte densité de population sont situés dans le centre et l’est de l’île et les moins peuplés dans ce qu’il est convenu d’appeler le West Island.
Comptant plus du quart de la population québécoise, plus du quart de l'activité manufacturière québécoise et 37 % des emplois disponibles au Québec, la région de Montréal se présente comme la métropole du Québec. Malgré une tendance à la baisse, le secteur secondaire occupe près de 22 % des personnes actives. Les établissements manufacturiers sont surtout localisés dans les villes de Montréal, Saint-Laurent, Saint-Léonard, Montréal-Nord, Anjou, Pointe-Claire, Lachine et Dorval. Il y a sur le territoire de la ville de Montréal-Est un secteur industriel important qui regroupe les raffineries de pétrole de la région et des industries de la chimie.
Une bonne partie des emplois manufacturiers appartient encore aux secteurs traditionnels (textile, vêtement, aliments et boissons, etc.). Les dernières années ont cependant vu l’émergence et le développement d’industries plus modernes, dont les activités sont souvent liées à l’exportation, telles que l’industrie pharmaceutique et l’industrie aérospatiale. Le secteur tertiaire est toutefois le secteur dominant de l’économie montréalaise, avec plus des trois quarts des emplois de la région. Sous l’effet du développement et de la diffusion de nouvelles technologies, plusieurs activités du secteur tertiaire, comme les services aux entreprises, les communications, les finances et les transports, ont connu une hausse de productivité et renforcent le caractère exportateur et international de l’économie montréalaise.
Tableau 1.1 : Caractéristiques territoriales et socio-économiques de la région
Caractéristique |
Donnée |
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Population totale1 (habitants) |
1 806 082 |
(2000) |
Superficie du territoire2 (km2) |
499 |
(1997) |
Nombre de municipalités et territoires équivalents2 |
29 |
(1998) |
Nombre d’établissements manufacturiers3 |
3 304 |
(1998) |
Nombre d’établissements miniers* en exploitation4 |
4 |
(1997) |
Pourcentage du territoire en forêt4 (%) |
13,0 |
(1995) |
Pourcentage du territoire en agriculture5 (%) |
7,5 |
(1997) |
Taux de chômage2 (%) |
12,4 |
(1997) |
Revenus moyens totaux des particuliers2 ($) |
25 380 |
(1996) |
Emplois2 : secteur primaire (%) |
0,3 |
(1997) |
* : Incluant 2 carrières, 1 sablière et une affinerie de cuivre.
Sources :
- Ministère des Affaires municipales et de la Métropole.
- Institut de la statistique du Québec.
- Centre de recherche industrielle du Québec.
- Ministère des Ressources naturelles.
- Statistique Canada.
En 1995, le territoire forestier couvrait 13 % de la région de Montréal et l’ensemble de ce territoire était de propriété privée. En 1997, le territoire agricole représentait 7,5 % de cette région. En 1998, on trouvait dans la région 3 304 établissements manufacturiers tandis que, en 1997, 4 établissements miniers étaient en exploitation.
La région de Montréal est constituée d’un archipel dont les principales îles sont : l’île de Montréal, l’île Bizard, l’île des Sœurs, l’île Dorval, l’île Notre-Dame et l’île Sainte-Hélène. Ce territoire est donc entièrement entouré d’eau, en l’occurrence le fleuve Saint -Laurent (incluant le lac Saint-Louis) et la rivière des Prairies, et aussi, dans une moindre mesure, le lac des Deux Montagnes et la rivière des Outaouais. Ces cours d’eau ont un bassin versant supérieur à 100 000 km2.
Le tableau 2.1 présente les caractéristiques hydrologiques du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Prairies. Les débits (moyen, maximal, minimal) ont été calculés à partir de mesures relevées pendant plusieurs années d’observation (40 ans et plus).
Tableau 2.1 : Caractéristiques hydrologiques des principales rivières de la région
Rivière |
Débit moyen |
Débit maximal |
Débit minimal |
Station1 de mesure |
Années observées |
Période observée |
Saint-Laurent |
8 560 |
14 500 |
5 130 |
001003 |
41 |
1955-1996 |
des Prairies |
1 094 |
3 680 |
382 |
043301 |
74 |
1922-1996 |
Source : Direction du milieu hydrique, ministère de l’Environnement.
1. Il faut consulter l’annuaire hydrologique 1994-1995 du ministère de l’Environnement pour connaître l’endroit exact de la station de mesure.
Le tableau qui suit présente les lacs les plus connus de la région avec leur superficie et leurs principales vocations ou utilisations.
Tableau 2.2 : Vocation et utilisation des principaux lacs de la région
Nom |
Superficie (km2) |
Vocation/Utilisation |
Deux Montagnes, des |
149,96 |
villégiature, pêche, activités récréotouristiques, zone urbaine |
Saint-Louis |
147,11 |
villégiature, pêche, activités récréotouristiques, zone urbaine |
Dans la région de Montréal, nous trouvons 5 barrages. La société Hydro-Québec, qui en est le propriétaire, en exploite 3 à des fins de production hydroélectrique et loue les 2 autres à la Ville de LaSalle qui les utilise à des fins récréatives. Pour plus de détails, on peut consulter le tableau A.1 en annexe.
Trois (3) de ces ouvrages de retenue font partie de l’aménagement hydroélectrique Rivière-des-Prairies, qui en comprend 4 au total et qui forme un réservoir de 15 millions de mètres cubes d’eau. Le plus haut est le barrage Simon-Sicard, qui mesure 12 mètres de hauteur. La digue en aval de l’île de la Visitation a une hauteur de 10 mètres. Le troisième ouvrage est une digue en terre de 3 mètres.
Les 2 autres ouvrages de la région sont situés le long des rapides de Lachine. Ils sont constitués d'enrochement et mesurent respectivement 7,9 et 6 mètres de hauteur.
Par ailleurs, la régularisation des niveaux d’eau à l’exutoire du lac Ontario est gérée par la Commission mixte internationale. Jusqu’ici, les considérations fauniques n’ont presque pas retenu l’attention de cette commission.
3.1 Qualité de l’eau des rivières
La carte qui suit illustre la qualité de l’eau mesurée au cours des étés 1995 à 1997 aux stations d’échantillonnage du ministère de l’Environnement situées dans la région administrative de Montréal. Les résultats ont été obtenus à partir de l’indice bactériologique et physico-chimique de l’eau (IQBP), qui intègre les neuf indicateurs conventionnels suivants : azote ammoniacal, chlorophylle a, coliformes fécaux, demande biochimique en oxygène, matières en suspension, nitrites et nitrates, phosphore total, saturation en oxygène et turbidité.
Carte 3.1 : Qualité de l’eau des rivières de la région de Montréal
3.2 Problématiques particulières liées à la qualité de l’eau
3.2.1 Fleuve Saint-Laurent
La qualité de l’eau du fleuve est bonne jusqu’à la hauteur de l’île de Montréal, mais se détériore par la suite. Les principaux problèmes et pertes d’usage concernent la masse d’eau qui occupe le centre du fleuve et celle qui longe la rive nord. Ils sont liés à une contamination bactériologique provenant des stations d’épuration de la CUM et de Longueuil; ces deux stations d’épuration, bien que dotées d’un système de traitement physico-chimique de leurs eaux usées, n’effectuent aucune désinfection de leurs eaux usées traitées avant de les rejeter au fleuve. La contamination bactériologique issue de ce secteur commence à s’estomper dans le lac Saint-Pierre, mais persiste jusqu’à la hauteur de Gentilly, en aval du lac Saint-Pierre.
À la suite de l’adoption du Règlement sur les lieux d’élimination de neige le 18 septembre 1997, le déversement de neiges usées dans les cours d’eau ne sera bientôt plus permis, ce qui devrait permettre une certaine amélioration de la qualité des eaux de surface : c’est environ 3 110 000 m3/an de neiges usées qui ne seront plus déversées dans le fleuve Saint-Laurent.
3.2.2 Rivière des Prairies
Du pont de l’autoroute 13 jusqu’au barrage de la centrale hydroélectrique de la Rivière-des-Prairies, les débordements des réseaux d’égouts unitaires des municipalités de l’île de Montréal et de Laval viennent compromettre la qualité de l’eau. La contamination par les coliformes fécaux et, dans une bien moindre mesure, par le phosphore total, sont les deux causes principales de la détérioration de la qualité de l’eau.
En aval du barrage de la centrale hydroélectrique, plusieurs frayères ont été repérées. Certaines d’entre elles, situées du côté de l’île de Montréal, sont exposées aux eaux de certains ouvrages de débordement des réseaux d’égouts unitaires.
La mise en service en décembre 1998 de la station d’épuration La Pinière de Ville de Laval devrait entraîner une amélioration de la qualité de l’eau de la rivière des Prairies.
3.2.3 Acidité des lacs et contamination de la chair de poisson par le mercure
La région de Montréal n’est pas affectée par l’acidification des eaux de surface.
La norme de mercure de 0,5 mg/kg dans la chair de poisson pour la consommation humaine est dépassée pour les dorés de moyenne et grande taille dans respectivement 67 % et 100 % des cas. Par contre, les teneurs en mercure dans la chair des quelques grands brochets pêchés sont sous cette norme.
En général, les teneurs en mercure de la chair des poissons pêchés dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Montréal sont relativement faibles; elles sont même inférieures à celles qui sont mesurées dans les poissons des grands lacs-réservoirs de la forêt boréale du Québec, comme les réservoirs Gouin, Dozois, Cabonga, Baskatong, etc. À toutes fins pratiques, il n'y a pas de recommandation visant à limiter la consommation de la plupart des espèces pêchées, comme la perchaude, le crapet ou la barbotte, au regard des risques potentiels pour la santé. On recommande seulement de limiter le nombre de repas (1 repas = 8 oz de poisson) à moins de 2 ou 4 par mois pour les poissons d'espèces prédatrices (achigan, doré, grand brochet) qui sont de taille relativement grande. On suggère de limiter la consommation à 8 repas par mois pour les autres tailles de poisson de ces espèces, et ce, seulement pour les pêcheurs adeptes qui consomment leurs prises à longueur d'année. Les repas occasionnels ne posent aucun problème.
Pour connaître les recommandations de consommation, on peut se référer au Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce, réalisé conjointement par le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux, et au dépliant Connaissez-vous les Oméga 3?, réalisé conjointement par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, le ministère de l’Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux.
HÉBERT, S., 1999. Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent, 1990 à 1997, Québec, Ministère de l’Environnement, Direction des écosystèmes aquatiques, 38 p. et 4 annexes.
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