Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent, 1990 à 1997 - Sommaire

Introduction

Les interventions d’assainissement initialement prévues dans le cadre du Programme d'assainissement des eaux du Québec (PAEQ) et du Programme d’assainissement des eaux usées municipales (PADEM) étant en très grande partie complétées, il convenait de mesurer les retombées environnementales de ces programmes qui ont coûté, jusqu’à ce jour, près de sept milliards de dollars. Deux études portant sur la qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent ont déjà été publiées par le Ministère. La première faisait référence à des données colligées en 1990 et 1991 (Hébert, 1993a,b) et ne présentait qu'une composante spatiale ne permettant pas de statuer sur les impacts des interventions d'assainissement; la seconde présentait l’évolution, entre 1990 et 1994, de la qualité de l’eau du fleuve dans la région de Québec (Hébert, 1995). D’autres études ont également été publiées, mais elles se référaient à des données antérieures aux interventions majeures réalisées dans le cadre du PAEQ et du PADEM. Les variations spatiales de la qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent ont ainsi été étudiées par Germain et Janson (1984), Désilets et Langlois (1989) et par Rondeau (1993), alors que les tendances temporelles ont été analysées par Désilets et al. (1988) et par Cluis et al. (1990). Ces deux dernières publications faisaient respectivement référence aux années 1955 à 1978 et 1978 à 1988.

La présente étude, réalisée dans le cadre de Saint-Laurent Vision 2000, dresse un portrait de l'évolution de la qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent entre l’exutoire du lac Saint-François et l’île d’Orléans à partir de données colligées de 1990 à 1997. Les objectifs visés sont essentiellement de : 1) faire le bilan de la qualité actuelle des eaux du fleuve à l'aide des paramètres conventionnels de la qualité de l’eau (tels que les matières en suspension, la turbidité, le phosphore et les coliformes fécaux), à partir des données colligées pendant les étés 1995 et 1996; 2) étudier l'évolution temporelle de la qualité de l'eau afin de mettre en évidence les tendances significatives observées entre 1990 et 1997; 3) faire l'interprétation des données concernant la qualité actuelle de l'eau et son évolution, en fonction des activités socio-économiques et de l'état d'avancement des interventions d'assainissement réalisées dans le cadre du PAEQ.

À la fin de 1997, 73 municipalités riveraines étaient desservies par 35 stations d'épuration. Les eaux usées de 3,2 millions de personnes, soit près de 97 % de la population riveraine, étaient alors traitées. Au début de 1990, les eaux usées d’un peu plus de 1 million de personnes étaient traitées, ce qui représentait 33 % de la population riveraine. Parmi les stations qui étaient en service à la fin de 1997, 16 avaient obtenu leur avis de conformité alors que les autres étaient en période de rodage ou ne satisfaisaient pas aux exigences du Ministère. Lorsque toutes les interventions d’assainissement actuellement prévues seront complétées, 41 stations d’épuration seront en service le long du fleuve Saint-Laurent. Avec la mise en œuvre du PAEQ et du PADEM, les rejets des municipalités du Québec desservies par un réseau d’égouts ont beaucoup diminué. Entre 1990 et 1998, les rejets de phosphore sont ainsi passés de 11 à 8 tonnes par jour, les rejets de matières en suspension (MES) de 273 à 122 tonnes par jour et la demande biochimique en oxygène (DBO5) de 330 à 171 tonnes par jour. Des efforts d’assainissement importants ont également été réalisés dans le secteur industriel, notamment dans l’industrie des pâtes et papiers. Entre 1981 et 1995, les rejets de cette industrie ont ainsi diminué de 78 % pour les MES et de 72 % pour la DBO5, malgré une augmentation de 28 % de la production. En 1995, les rejets des 66 papetières ont totalisé 46 000 tonnes de MES et 137 000 tonnes de DBO5. Avec les nouvelles normes, en vigueur depuis 1995, les rejets de DBO5 devraient être inférieurs à 40 000 tonnes par année (Daboval et Dartois, 1997).

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