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Inventaire des émissions de gaz à effet de serre au Québec - 1990-2000
Points saillants
La présentation des émissions par secteurs, établie dans le rapport détaillé, a été modifiée dans la présente synthèse afin de rendre plus accessibles les données. *Les gaz à effet de serre (GES) visés dans le rapport sont ceux retenus dans le protocole de Kyoto. Les émissions sont exprimées en millions de tonnes équivalent de dioxyde de carbone (CO2). Cette mesure est établie pour chaque GES suivant son potentiel de réchauffement planétaire (PRP) en comparaison avec le dioxyde de carbone dont le PRP équivaut à 1. Aperçu
Émissions de gaz à effet de serre au Québec en 2000En 2000, le Québec a rejeté dans l’atmosphère 88,3 millions de tonnes de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à 12,5 % des émissions canadiennes et à environ 0,3 % des émissions mondiales. Cela représente 12,0 tonnes par Québécois, soit près de la moitié du taux canadien évalué pour la même année à 23,6 tonnes par habitant. La performance du Québec se rapproche de celle de la Communauté européenne qui est de 10,7 tonnes par habitant. Les émissions québécoises de GES sont dominées par le dioxyde de carbone (CO2) avec 75,8 % du total en 2000, suivi du méthane avec 11,2 %. La contribution de l’oxyde nitreux s’établit à 7,2 % et celle des polyfluorocarbures à 4,2 %. Les autres GES contribuent ensemble pour un peu plus de 1 %.
Figure 2 : Répartition des émissions québécoises de gaz à effet de serre par gaz en 2000 Sur les 66,9 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère en 2000, près de la moitié, soit 32,1 millions de tonnes, provient des transports et résulte de la combustion de combustibles fossiles. Une telle quantité de rejets, à laquelle s’ajoutent 1,5 million de tonnes équivalent CO2 de méthane et d’oxyde nitreux, place le secteur des transports au premier rang des contributeurs aux émissions de GES au Québec. Au total, les transports sont responsables de 38 % des rejets atmosphériques de GES avec 33,6 millions de tonnes équivalent CO2. Suit l’industrie avec 28,7 millions de tonnes (32,5 %), le secteur résidentiel, commercial et institutionnel avec 11,9 millions de tonnes (13,5 %), l’agriculture avec 8,4 millions de tonnes (9,5 %), les déchets avec 5,2 millions de tonnes (5,8 %) et la production d’électricité et de vapeur avec 0,4 millions de tonnes (0,4 %).
FIGURE 3 : Répartition des émissions québécoises de gaz à effet de serre par secteurs en 2000. Tendances depuis 1990En 1990, les émissions québécoises de GES se chiffraient à 86,4 millions de tonnes. Les deux années suivantes ont été marquées au Québec par un ralentissement économique accompagné d’une baisse des émissions de GES. À partir de 1993, les émissions affichent une tendance générale à la hausse. En 1998, les niveaux de rejets dépassaient pour la première fois ceux de 1990, atteignant 87,9 millions de tonnes, soit une augmentation de 1,7 % par rapport à 1990. Entre 1990 et 2000, les émissions des GES au Canada ont augmenté de 19,6 %. Au Québec, pendant cette même période, elles ont augmenté de 2,3 %, soit un accroissement des émissions inférieur à celui de la population québécoise, dont la croissance démographique a été de 6 %, inférieur également au PIB du Québec, qui a crû de 26 %, ainsi qu’à la consommation québécoise d’énergie provenant des combustibles fossiles, qui a crû de 7 %. Les émissions de GES par habitant au Québec ont diminué de 3 % entre 1990 et 2000 alors que la moyenne canadienne a augmenté de 9 % pour la même période. Au cours de cette même décennie, l’intensité d’émissions de GES par rapport au PIB a diminué de 19 % au Québec passant de 0,5 à 0,4 kilotonnes éq. CO2 /M$ PIB; elle est inférieure à la moyenne canadienne qui était de 0,8 kilotonnes éq. CO2 /M$ PIB en 1990 et qui a diminué à 0,7 kilotonnes éq. CO2 /M$ PIB en 2000 (baisse de 10 %). Plusieurs facteurs influencent les émissions totales de GES d’une année à l’autre. Au Québec, la hausse observée entre 1990 et 2000 est principalement attribuable à une augmentation de la consommation de combustibles fossiles dans le secteur des transports. En effet, le secteur des transports est celui ayant connu la plus forte hausse des émissions depuis 1990 avec une augmentation de 14,5 %. Les émissions dues au secteur résidentiel, commercial et institutionnel et au secteur de l’agriculture ont augmenté de 7,1 % et de 1,9 % respectivement pendant la même période. Émissions de gaz à effet de serre par secteursTransports :Ce secteur comprend les émissions liées à toute forme de transport mobile, à l’exclusion du transport international. Sont inclus : le transport routier, les équipements motorisés hors routes, l’aviation civile, le transport ferroviaire et la navigation. Le secteur des transports est le principal contributeur aux émissions de gaz à effet serre au Québec. Avec 33,6 millions de tonnes de rejets en 2000, il représente 38 % du total des émissions québécoises. Les GES dans ce secteur proviennent de la combustion des combustibles fossiles (essence, diesel, propane, gaz naturel, huile lourde, etc.) utilisés comme carburants. À lui seul, le transport routier, qui comprend les véhicules circulant sur les routes (automobiles, motocyclettes, véhicules légers, véhicules lourds, autobus), a rejeté 28,3 millions de tonnes équivalent CO2 en 2000, soit 84 % du total des émissions dans les transports. Le transport routier est en grande partie responsable de la hausse de 14,5 % des émissions observée dans les transports entre 1990 et 2000. Pendant cette période, les émissions dans le transport routier sont passées de 24,0 millions de tonnes équivalent CO2 à 28,3 millions de tonnes. Cette hausse de 17,9 % est principalement due à l’augmentation importante du nombre de camions légers et lourds sur les routes. En effet, ces véhicules ont presque doublé la consommation de carburants au Québec depuis 1990. Le nombre de voitures, lui, a peu varié.
Les émissions de GES associées à l’utilisation de la voiture au Québec ont diminué de 7 % entre 1990 et 2000, alors que celles des camions légers et lourds ont augmenté dramatiquement de 75 % et 43 % respectivement. Ces augmentations sont liées directement à l’accroissement du nombre de camions légers et lourds sur les routes. Le nombre de camions légers a presque doublé de 1990 à 2000 passant de 600 000 à près de 1 100 000, alors que les camions lourds en 2000 sont de 2,5 fois le nombre en 1990, passant de 100 000 à 250 000. Les émissions dans le transport aérien intérieur et le transport maritime intérieur sont demeurées stables alors que le transport ferroviaire a connu une hausse de 43 %, ses rejets passant de 0,6 millions de tonnes équivalent CO2 en 1990 à 0,8 millions de tonnes en 2000. Industrie:Ce secteur comprend les émissions des industries provenant de la combustion de combustibles fossiles, celles découlant des procédés industriels, du secteur de la construction, les émissions dues à l’utilisation de solvants et autres produits, ainsi que les émissions associées au raffinage du pétrole. Ce secteur comprend aussi les émissions fugitives lors du transport et de la distribution du gaz naturel. Le secteur de l’industrie vient au 2e rang après celui des transports, au Québec, avec des rejets évalués à 28,7 millions de tonnes équivalent CO2 en 2000, soit 32,5 % du total des émissions québécoises. 57 % proviennent de la combustion de combustibles fossiles, 42 %, des procédés industriels et 1 %, des émissions fugitives et de l’utilisation de solvants et d’autres produits. L’ensemble du secteur de l’industrie a connu une baisse de 4,5 % de ses émissions de GES entre 1990 et 2000. Les émissions provenant de l’utilisation de combustibles fossiles dans l’industrie ont diminué de près de 5 %, celles des procédés de 4 % grâce à des améliorations technologiques et d’efficacité énergétique dans ce secteur. Les émissions fugitives provenant de la combustion des gaz résiduels dans les torchères des raffineries de pétrole ainsi que des fuites lors du transport et de la distribution du gaz naturel sont restées stables au cours de la dernière décennie. Combustion industrielle Ce sous-secteur comprend les émissions industrielles provenant de la combustion de combustibles fossiles pour des fins de productions de biens ainsi que les émissions émanant des centrales thermiques opérées par les entreprises. Les industries les plus importantes en termes d’émissions dues à la combustion de combustibles fossiles sont, pour l’année 2000, les pâtes et papier (22,9 %), les raffineries de pétrole (21,9 %), les industries produisant des métaux ferreux (15,1 %), les cimenteries et usines de chaux (6,8 %) et les alumineries et compagnies productrices de magnésium (2,4 %). Depuis 1990, les émissions dans ce sous-secteur ont diminué de 4,8 % passant de 17,2 millions de tonnes équivalent CO2 à 16,4 millions de tonnes en 2000.
La production de certains produits s’accompagne d’émissions de GES. Il s’agit de rejets engendrés directement par les procédés industriels ou comme sous-produits. En 2000, les émissions de GES découlant des procédés industriels totalisaient 12,1 millions de tonnes équivalent CO2. La production d’aluminium est responsable de 58,1 % de ces émissions avec 7 millions de tonnes, suivie de la production de minéraux non métalliques avec 15,2 % (1,8 millions de tonnes), de la production de magnésium avec 10,9 % (1,3 millions de tonnes, de la production de métaux ferreux avec 10,3 % (1,2 millions de tonnes) et de la production d’autres produits et produits indifférenciés avec 5,5 % (0,7 million de tonnes). De 1990 à 2000, les procédés industriels ont connu une baisse de 4,1 % de leurs émissions de GES. Les émissions de GES dans ce sous-secteur sont fonction de la production et des techniques utilisées. Par exemple, la modernisation de certaines installations et un meilleur contrôle des effets anodiques ont permis de réduire le taux d’augmentation des GES rejetés par les alumineries. Conséquence : alors que la production d’aluminium a doublé entre 1990 et 2000, les émissions en découlant, elles, ont augmenté de 2,3 % au cours de cette décennie. De même, une baisse d’utilisation de l’hexafluorure de soufre (SF6) a entraîné une réduction de 46,5 % des émissions provenant de la production de magnésium depuis 1990. Ces émissions comprennent du CO2 et du SF6, un gaz au PRP très élevé (23 900). Les émissions de GES dues à la production de minéraux non métalliques sont attribuables aux cimenteries et aux usines de chaux. Entre 1990 et 2000, la production dans ce sous-secteur a augmenté, ce qui s’est traduit par une hausse de 7,6 % des émissions de GES en découlant. Tandis que la production de métaux ferreux, qui est attribuable aux fonderies de fonte et d’acier, à la sidérurgie et aux usines de bouletage a donné lieu à une augmentation d'émissions de près de 45 %. Cette hausse provient principalement du sous-secteur de la sidérurgie dont les émissions ont augmenté de 57 % pour la même période.
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Catégories de sources | Émissions de GES | Variation des émissions de GES | Part du secteur dans les émissions du Québec | ||
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1990 | 2000 | 1990-2000 | 2000 | ||
Mt CO2 éq*. | Mt CO2 éq. | Mt CO2 éq. | % | ||
Électricité | 1,45 | 0,37 | -1,08 | -74,5 % | 0,4 % |
Transport | 29,30 | 33,56 | 4,26 | 14,5 % | 38,0 % |
Résidentiel, commercial et institutionnel | 11,14 | 11,93 | 0,79 | 7,1 % | 13,5 % |
Industrie | 30,01 | 28,67 | -1,34 | -4,5 % | 32,5 % |
Agriculture | 8,21 | 8,37 | 0,16 | 1,9 % | 9,5 % |
Déchets | 5,95 | 5,16 | -0,79 | -13,3 % | 5,8 % |
Autres | 0,30 | 0,27 | -0,03 | -9,0 % | 0,3 % |
* millions de tonnes équivalent CO2
Figure 4 : Variations en pourcentage des émissions d’équivalent CO2, du PIB et de la consommation d’énergie. |
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Ce secteur comprend les émissions associées à la production d’électricité et de vapeur par les centrales électriques de type thermique fonctionnant à partir de combustibles fossiles. À noter que 94 % de la production d’électricité au Québec est de source hydraulique.
En 2000, les industries de production d’électricité ont rejeté 0,4 million de tonnes équivalent CO2, soit 0,4 % du total des émissions québécoises. Depuis 1990, les fluctuations observées sont ponctuelles et liées principalement à l’utilisation de la centrale thermique de Tracy. Ce fut notamment le cas en 1998 lors de la tempête de verglas. Cette année-là, les émissions dues aux centrales thermiques ont atteint 1,46 millions de tonnes équivalent CO2, soit un niveau quatre fois supérieur à celui de 2000.
Conformément aux lignes directrices du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l’émission et l’absorption de CO2 provenant du changement d’affectation des terres ne sont pas incluses pour l’instant dans les totaux nationaux.
Le seul élément considéré pour le moment dans le total des émissions de GES est le brûlage dirigé pour la culture du bleuet. Les émissions de ce secteur sont négligeables et sont demeurées stables entre 1990 et 2000 à environ 0,01 million de tonnes.
Les gaz à effet de serreLa terre absorbe une partie de l’énergie qu’elle reçoit du soleil et libère de la chaleur sous forme de rayonnement infrarouge. Sans l’effet de serre, ce rayonnement se dissiperait rapidement dans l’espace et la température moyenne de la terre serait, non pas de 15oC, mais de -18oC. La vie telle que nous la connaissons serait alors impossible. L’effet de serre s’accomplit grâce à la présence dans l’atmosphère de gaz ayant la capacité d’absorber le rayonnement terrestre. Ce sont les gaz à effet de serre (GES). Les plus abondants sont la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone (CO2). En concentrations plus faibles, on trouve aussi le méthane et l’oxyde nitreux . La température moyenne de la terre reflète un équilibre entre l’énergie reçue du soleil et celle renvoyée dans l’espace. Or, certaines activités humaines libèrent des GES qui, en s’ajoutant aux gaz naturellement présents dans l’atmosphère, contribuent à perturber cet équilibre. En effet, si les concentrations de GES augmentent, la quantité de rayonnement émis vers l’espace diminue, ce qui se traduit par un réchauffement de la température moyenne du globe. Depuis le début de l’ère préindustrielle, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont augmenté de 31 %, celles du méthane, de 150 % et celles de l’oxyde nitreux, de 16 %. Aussi, des GES qui n’existent pas dans la nature, comme l’hexafluorure de soufre (SF6), sont aujourd’hui présents dans l’atmosphère. Plusieurs scientifiques estiment donc que cette hausse importante des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère serait en majeure partie responsable de l’élévation de 0,6oC de la température moyenne de l’air à la surface du globe depuis la fin du XlX siècle. |
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