Réserve écologique de la Pointe-Heath
D'une superficie de 1 869 hectares, la réserve écologique de la Pointe-Heath
est située à l'extrémité est de l'île d'Anticosti. En 1996, les limites furent
modifiées, entre autres, pour inclure la falaise aux Goélands.
Cette réserve écologique vise à assurer la protection de tourbières tant
ombrotrophes que minérotrophes caractérisant un environnement maritime et un substrat
calcaire de la région de l'Anticosti-Minganie et des Îles-de-la-Madeleine ainsi que la
falaise aux Goélands.
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La réserve
écologique de la Pointe-Heath protège
des tourbières et des falaises dans un environnement
maritime et calcaire. |
Bien que le relief général du site soit plat, il dissimule une morphologie en gradins
dont l'altitude ne dépasse pas 15 mètres. Le sous-sol de l'île est associé aux
basses-terres du Saint-Laurent et les roches sont composées de calcaires avec des
interlits de minces couches de shales calcareux. Cette formation est fossilifère. Au
cours de l'épisode glaciaire du quaternaire, des tills généralement minces se sont
déposés sur le roc qui affleure à maints endroits. La nature humide et tourbeuse des
milieux fait que la plupart des sols de la réserve écologique appartiennent à l'ordre
des sols organiques, avec dominance des sous-groupes mésisols fibriques terriques et
fibrisols.
La végétation du site se retrouve principalement dans des tourbières ombrotrophes.
Ces dernières sont bombées et les espèces dominantes sont les sphaignes, le cassandre
calyculé et l'épinette noire. À proximité de la mer, la tourbière à camarine noire
domine.
Signalons également la présence de tourbières dites minérotrophes, donc plus
riches, associées à une assise rocheuse calcaire ou à la proximité de quelques
affluents qui assurent un apport en eau enrichie d'éléments nutritifs. Ces tourbières
se distinguent par l'absence des sphaignes, qui sont remplacées par des cypéracées et
des graminées.
Mentionnons enfin la présence de la sapinière baumière à épinette blanche
colonisant quelques faibles escarpements rocheux et des bourrelets associés à une
activité littorale antérieure où les sols sont plus riches et mieux drainés. Ce
groupement végétal présente un faciès rabougri sur les stations très exposées, à
proximité de la mer.
Bien que la connaissance de la flore de la réserve écologique ne soit encore que
très fragmentaire, à ce jour, 176 plantes vasculaires, 22 mousses et 9 lichens et 3
hépatiques ont été dénombrés. Signalons la présence de deux plantes susceptibles
d'être désignée menacées ou vulnérable au Québec: Halenia deflexa ssp. brentoniana
et Gentianopsis nesophila.
Du côté de la faune, le cerf de Virginie fréquente régulièrement le site de la
réserve écologique. Ses nombreux lacs et étangs abritent également plusieurs espèces
d'oiseaux dont quelques colonies de canards et de bernaches du Canada. L'avifaune des
falaises est également riche; notons la présence du guillemot à miroir et du petit
pingouin. L'agrandissement de la réserve écologique permet de protéger par exemple la
falaise aux Goélands qui abrite plusieurs espèces d'oiseaux, dont le guillemot de
Brnnich (Uria lomvia) et le macareux moine (Fratercula arctica), espèces en situation
précaire actuellement, et la plus importante colonie de mouette tridactyle de l'île
(l'une des plus grosses colonies au Québec. Plus de 200 couples de fou de bassan y
nichent également.
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