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Réserve écologique de Mont-Saint-PierreLa réserve écologique de Mont-Saint-Pierre se situe dans la municipalité de Mont-Saint-Pierre qui fait partie de la MRC de La Haute-Gaspésie. Elle appartient à la région de la péninsule de la Gaspésie, à l’intérieur de la province naturelle des Appalaches. La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre couvre une superficie de 643 hectares. Elle s’étend sur environ cinq kilomètres du versant est de la vallée glaciaire encaissée de Mont-Saint-Pierre qui s’engouffre dans les montagnes. En plus du versant sur lequel s’observent d’importants talus d’éboulis, la réserve écologique comprend aussi le plateau surplombant le versant. Une somme de plus de 20 ans de connaissances scientifiques sur la complexité et la dynamique des phénomènes géologiques et géomorphologiques qui façonnent les versants de la vallée de Mont-Saint-Pierre, et l’analyse de la répartition et de l’abondance des plantes menacées ou vulnérables de ce territoire, ont permis de justifier cette réserve écologique. La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre protège des versants qui évoluent sur des formations géologiques hautement friables d’âge ordovicien, dominées par des schistes argileux, des bancs de grauwake et de la calcisiltite finement lités. Les versants de forme régulière à convexe présentent les falaises rocheuses qui alimentent des talus d’éboulis actifs. Sur ces versants, de nombreux processus géomorphologiques ont lieu : désagrégation des parois rocheuses, coulées sèches, roulement de blocs de grès, glissement sur la neige et sur la glace, reptation nivale, accumulation nivéo-éoliennes, transits de graviers poussés par le vent à la surface du manteau nival, coulée de pierres glacées, avalanches superficielles et avalanches de fond. Le couvert végétal est continu sur les versants concaves et sur le plateau au-dessus du versant. Il appartient au domaine de la sapinière à bouleau jaune (Betula alleghaniensis) et à celui de la sapinière à bouleau blanc (Betula papyrifera). Il est surtout dominé par le sapin baumier (Abies balsamea), alors que le thuya occidental (Thuja occidentalis) abonde dans les bordures forestières et forme une bande continue à la base des pierriers de l’ensemble de talus exposés à l’ouest. Dans la partie supérieure des versants, sur les pierriers, poussent des clones isolés de thuyas, trapus et denses, en forme de krummholz, qui témoignent de l’action éolienne intense. Les études dendro-chronologiques sur la couverture forestière, en relation avec les processus géomorphologiques, montrent que sur l’ensemble des talus d’éboulis actifs, la forêt est en régression au profit des pierriers. La réserve écologique de Mont-Saint-Pierre assure la protection de 60 % de la population québécoise de l’astragale australe (Astragalus scupulicola). Cette plante, qui figure sur la liste des plantes désignées menacées ou vulnérables au Québec, ne se trouve que dans trois localités au Québec, dont la population la plus importante est à Mont-Saint-Pierre. La constitution de la réserve écologique de Mont-Saint-Pierre assure le maintien à l’état naturel d’un fabuleux laboratoire de recherche scientifique et protège des éléments importants de la diversité écologique du Québec. De plus, elle garantit la sauvegarde d’un paysage exceptionnel. |
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